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vendredi 31 juillet 2009

Danse nuptiale de JK - Forever de Chris Brown

La marche nuptiale de Wagner, à l'entrée des futurs mariés à l'église. La marche nuptiale de Felix Mendelssohn, à la sortie des mariés de l'église (ou de la mairie). Deux marches nuptiales dont l'usage est répandu. Ce que l'on connaît moins, c'est leur provenance. La première est tirée du Songe d'une nuit d'été, musique de scène pour la pièce éponyme de Shakespeare, 1843.
La seconde, de la Marche nuptiale de l'opéra Lohengrin de Richard Wagner, 1850*.

En 2009, Jillian Peterson et Kevin Heinz, de Minnesota (USA), et leurs invités d'honneur innovent: leur marche... la danse nuptiale de JK est une chorégraphie sur l'air de Forever de Chris Brown. «One, two, three, four... Heey Hey... forever (...) It's you and me / Moving at the speed of light into eternity, yeah (...) Forever ever-ever.»

Les futurs mariés et leurs invités d'honneur s'avancent vers l'autel, à l'église St-Paul, Minnesota.
Place à la danse nuptiale et à la musique enlevée!



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* Psitt! Ne dites à personne ce qui suit... on me prendrait pour une Cassandre! Dans la pièce de théâtre, après le mariage à l'église, au moment où Elsa et Lohengrin entrent dans la chambre nuptiale, le chœur entonne:«Fidèlement conduits, allez votre chemin, où la bénédiction de l'amour vous garde.» Mais... leur mariage croulera avant la fin de l'acte. Chut! Faut pas le dire.

jeudi 30 juillet 2009

Actualité littéraire - L'héritage de Jack Kerouac

Le testament de Gabrielle Lévesque Kerouac, mère de Jack Kerouac et son héritière, est un faux! À la une de l'actualité littéraire, et judiciaire, la nouvelle propulsée par Google se répand comme une traînée de poudre. Sur Livranaute, j'ai consacré un dossier à Jack Kerouac - On the Road. Cette nouvelle me touche donc au plus haut point.

Je vous invite chaleureusement, amis lecteurs et lectrices, à lire mon billet d'aujourd'hui, sur Livranaute, billet intitulé Jack Kerouac - Le testament est un faux! À partir de diverses sources, je résume et commente «l'affaire du faux testament». Heureusement, à la suite du jugement rendu par le Tribunal, l'héritage de Jack Kerouac, évalué à 20 millions de dollars, reviendra à ses ayants-droit. Il était temps... vous verrez.

Prenez, quelques minutes, pour entendre (ou réentendre) Jack Kerouac lire un extrait de On the Road,
également sur Livranaute, billet du 14 juillet 2009.

À la lumière de l'actualité ses paroles prennent tout leur sens. «My father is dead, my brother is dead... »

mercredi 29 juillet 2009

Evian Roller Pub! - Des images et des mots

Voir le making of, c'est bien; lire sur son processus de création, c'est mieux. Une image vaut milles mots, mais ... Lisez le présent texte et revoyez la vidéo sur mon billet d'hier, vous verrez bien, vous verrez mieux... Mettez des mots sur des images! Gardons en mémoire que l'«Evian Roller Pub» -selon mon expression- a nécessité un budget gros comme le ventre du Père Noël... après le réveillon.

Le décor. Des photos du parc de Melbourne ont été superposées à des photos prises dans Central Park, à New York. «Pour faire plus vrai», on a ajouté des plans tournés dans un square de Londres. Australie, États-Unis, Angleterre. Ulysse voyage...

La Musique. Un petit doigt grassouillet abaisse la commande d'un GhettoBlaster, repéré sur eBay à Los Angeles. Ce lecteur de musique «mythique» des années 1970-1980, taille «over-size» et poumons de Stentor. Gros et puissant, il hurle du rap. Et que ça boum boum! Et que ça casse la baraque!
En avant la musique: Rapper's Delight, du groupe Sugarhill Gang, un tube de 1979, inscrit dans l'histoire de la musique hip-hop, dont les droits de diffusion ont été obtenus à l'arraché. Tout se tient, l'appareil et la musique datant de la même décennie, et une montagne de sucre pour les bébés.

Les danseurs. Portant des patins à roulette et coiffés d'un casque reproduisant le poids de la tête d'un bébé, trois fois plus lourde que son corps, ils ont exécuté une chorégraphie sur la musique de Rapper's Delight. Leurs mouvements ont été numérisés.
Les «Evian Roller Rappers»: corps souple, gestes déliés, et... tête lourde. Le casque n'est donc pas... une tuque, ni un bonnet -traduction française. Mais, un casque... dur sur le pompon...

Les bébés. Les visages de 96 bambins, de 6 à 9 mois, ont été filmés à Prague, puis numérisés et superposés aux mouvements des danseurs, eux-mêmes numérisés. Des bébés de Prague, en Réplique Tchèque? Australie, États-Unis, Angleterre, Prague: Toujours trop près, jamais trop loin... pour les Ulysse du numérique!
Evian -sans accent- «berceau de l'eau minérale naturelle connue dans le monde entier»*. Un grand berceau, mais pas de bébés!

Les «Evian Roller Babies», une pub géniale! Et le budget n'est pas tout, encore fallait-il un brin de génie, un grain de folie, un esprit créatif, des compétence et des sueurs. De quoi nous gâter comme des bébés... Je ne sais pas si l'on boira plus d'eau d'Evian, mais nos pubs fades, insipides, insignifiantes, seront plus dures à avaler... bien que leur concept soit mou...
___
* Evian, l'eau et l'histoire, sur le site de la ville d'Evian, en France.
Sources des informations: Un article de Lefigaro.fr et Wipidédia, aux mots-clefs.

mardi 28 juillet 2009

Ceci n'est pas une pub - Les bébés d'Evian

Eurêka! J'ai trouvé deux vidéos reliées à l'un de mes tags sur TLMEB, Tout le monde en blogue: art science humour: Evian Roller Babies, et son inséparable «making of» qui en révèle les prouesses artistiques et techniques (grâce à l'apport sous-jacent des sciences). Ceci n'est pas une pub... Jetez-y un oeil ou deux... vous verrez bien. Place au trio art science humour!



lundi 27 juillet 2009

Les clins d'oeil d'Umberto Eco - Le Nom de la rose

Le clin d'oeil d'Umberto Eco, dans Le Nom de la rose, n'est pas un mouvement rapide de la paupière, comme le prétend mon ami Le Petit Robert. C'est un nom: Guillaume de Baskerville. Et un autre nom: Adso de Melk. Et encore un autre: Roger Bacon. Pour enchaîner avec mon billet d'hier, je m'en tiens à ces trois «clins d'yeux», car notre cher Umberto papillotte... dans son roman.

«Les livres ne sont pas faits pour être crus, mais être soumis à l'examen.
Devant un livre nous ne devons pas nous demander ce qu'il dit, mais ce qu'il veut dire (...)»*

Le nom de Guillaume de Baskerville est une double référence. L'une, assez évidente, au roman d'Arthur Conan Doyle, Le Chien de Baskerville, et à son célèbre détective Sherlock Holmes**. Et l'autre, plus savante, à Guillaume d'Occan. Un moine franciscain et philosophe anglais, au Moyen-Âge, pour qui le raisonnement doit s'appuyer sur les faits, et non pas sur des spéculations hasardeuses. Oh là! Chaud devant! Il est accusé d'hérésie, mais l'inquisition ne le brûlera pas... celui-là. Notons que Guillaume d'Occam se ralliera, sur le tard, à la querelle de la pauvreté présente dans le roman et le film.


Le nom Adso de Melk aurait un lien avec l'abbaye bénédictine de Melk -en Basse-Autriche- dont Umberto Eco se serait inspiré. L'une est splendide et remplie de sérénité; l'autre, laide, sale, inquiétante, habitée par des moines à l'avenant, de vraies gargouilles -sauf l'abbé.
On peut voir dans ce personnage «un Watson» qui raconte les hauts faits de son maître qui enquête sur une série de meurtres commis dans une abbaye où le diable mène le bal, et dont il a été témoin. Adso, un disciple subjugué par la grande capacité de déduction du frère Guillaume -un raisonneur.

Le nom de Roger bacon. Sens de l'observation... analyse des faits... capacité de déduction... raisonnement logique... Ces qualités d'un esprit scientifique attribuées à Guillaume de Baskerville sont justement celles de son maître à penser Roger Bacon, dont il cite l'expérience visant à vérifier le lien entre la coupe du diamant et le sang de bouc... -?!!le diamant et les cheveux?!! vivement une contre-expertise scientifique. Le personnage cite donc un moine, ayant vécu au Moyen-Âge, persécuté par l'Église qui veille au grain.
«Aucun discours ne donne la certitude, tout repose sur l'expérience», écrit Roger Bacon, une brebis égarée... De quoi secouer le troupeau de Panurge et faire tanguer le navire!

Est-ce que ces références tiennent la route?
Pour ce qui est du nom de Guillaume de Baskerville, Umberto Eco est passé aux aveux... volontaires.
Tout de même, quelle géniale trouvaille que ce nom formé d'une alliance subtile entre une personne et un personnage. Entre un savant méconnu, prénommé Guillaume (d'Occan) et l'enquêteur archiconnu, Sherlock Holmes, via un lieu où est situé un roman, (Le Chien) de Baskerville.

Le lien entre Adso et Watson, deux personnages romanesques, peut être logiquement déduit, car Umberto Eco est un lecteur de Conan Doyle. Holmes et Watson font la paire, et c'est à ce dernier qu'on doit les récits des aventures du grand Holmes. Que serait Holmes sans Watson, sinon un illustre inconnu? De même, dans Le Nom de la rose, Adso de Melk est un interlocuteur et un témoin indispensables. Que serait Guillaume de Baskerville sans le vieil Adso qui s'empresse, à la fin de sa vie, de raconter «l'aventure périlleuse» de son maître? Tout se tient comme un beau pain de sucre d'érable... gardé au sec.

À bien y penser, il n'est pas surprenant qu'Umberto Eco, sémiologue, philosophe, linguiste, fasse référence à Roger Bacon, philosophe, scientifique et linguiste -avant la lettre- auteur de deux grammaires. À des siècles de distance, la pensée de ces deux savants se rejoignent.

Si vous n'avez vu que le film, sachez que vous êtes manchot...
Le film privilégie certains aspects, tels l'obscurantisme, les conflits dans l'Église, la misère... C'est la toile de fond où se déroule l'action. C'est un excellent film. Mais, il contient pas le roman... il en tire des passages.
Le livre, lui, peint une fresque du Moyen-Âge, un large tableau, qui situe l'intrigue. Il n'a pas les limites du cinéma. C'est une lecture passionnante, sans temps mort...
___
* Citation tirée de Le Nom de la rose, et mentionnée dans mon billet d'hier.
** Pour lire le roman, au complet et en français, cliquez ici. Il convient de remercier Sabine Bonenfant qui a saisi le texte.
Source des données
: Wikipedia, notre encyclopédie à tous. Le Nom de la rose.

dimanche 26 juillet 2009

Umberto Eco - Le Nom de la rose / L'unicorne

Vous avez lu Le Nom de la rose, de Umberto Eco, paru en 1980? Vous avez vu le film de Jean-Jacques Annaud, qui date de 1986? Dans un cas comme dans l'autre, le passage concernant l'unicorne ne vous a, sûrement pas, échappé. L'avantage du livre sur le film, c'est qu'il permet de s'attarder sur une page aussi longuement qu'on le souhaite, alors le film enchaîne ses 24 images/seconde.

Examinons le dialogue entre Guillaume de Baskerville et son jeune disciple Adso.
«Tu vois (Adso), ils ont placé au milieu des monstres et des mensonges mêmes ces ouvrages scientifiques dont les chrétiens ont tant à apprendre. (...)»
«Mais pourquoi ont-ils également mis dans les faussetés un livre avec l'unicorne? demandai-je.»

Pour Adso, l'unicorne est la figure du Christ et de la chasteté. Son maître lui répond:
«C'est ce qu'on dit, Adso. Mais beaucoup sont enclins à penser qu'il s'agit là d'une fable inventée par les païens.»
Quelle déception pour Adso: il aurait aimé rencontrer un unicorne sur un chemin forestier.
«Je ne dis pas qu'il n'existe pas. Peut-être est-il différent de la façon dont le représentent les livres.»
Un voyageur vénitien, lui dit-il, avait déjà vu des unicornes. Mais, il les avait trouvés d'une grande laideur et noirs.
Décu, Adso demanda comment on peut se fier à la science antique si elle est transmise par des livres mensongers.

«Les livres ne sont pas faits pour être crus, mais pour être soumis à l'examen. Devant un livre nous ne devons pas nous demander ce qu'il dit, mais ce qu'il veut dire. (..) L'unicorne (...) masque une vérité morale, ou allégorique, ou analogique, qui demeure vraie, comme demeure vraie l'idée que la chasteté est une noble vertu. (...) reste à voir de quelles données de l'expérience originaire est née la lettre. La lettre doit être discutée (...) Il est écrit dans un livre que le diamant ne se taille qu'avec le sang du bouc. Mon grand maître Roger Bacon dit que ce n'était pas vrai, simplement parce que lui s'était essayé, et sans résultat.»

Ce dialogue dont je n'ai livré qu'une partie nous amène à conclure...
... que la science, antique ou à la fine pointe, n'a pas le monopole de la vérité.
... que les fictions , artistiques, religieuses ou mythologiques, contiennent une part de vérité.

Ce dialogue nous interpelle. Il nous incite à examiner la science et la fiction avec un esprit critique.
Sur quels faits, quelles données, quelles hypothèses, quels échantillons, quelles observations se basent les résultats de recherche dont les médias font leurs choux gras? Ce qu'ils rapportent est si mince qu'il est souvent difficile d'y voir clair. Il faut donc se fier à des sources fiables. Par exemple, l'émission radio Les Années lumière, diffusée en direct ou en différé.

Au fait, le diamant et le sang de bouc, ça vous dit quelque chose? Le diamant et vos cheveux, célèbres ou pas, ça vous dit quelque chose? M'aviez-vous vue venir avec mes jolies tongs? Ah! Ah! Vous voyez comme un vieux livre de 1980 peut être actuel. Évidemment, il a été écrit par Umberto Eco.

Même si le champ de la fiction en mène plus large que le domaine scientifique, encore faut-il que ses éléments soient plausibles, selon le contexte. Le rat des villes ne parle pas comme le rat des champs. La vessie n'est pas une lanterne.
Un livre écrit à la va-comme-je-te-pousse, une histoire qui ne se tient pas de debout, un livre plein de lieux communs, un livre sans cesse réécrit: à fuir! Il y a tant de bons et beaux livres, de nouveaux et d'anciens livres, il y a tant de choix... et le temps de lire est si court...

Le livre est un objet culturel, mais souvent on le traite comme un vil produit commercial lisez-jetez et passez-au-suivant. Gardons l'oeil ouvert, et le bon...

samedi 25 juillet 2009

Brèves... De Foglia - Le Tour de Foglia

Nous avons quitté Le Tour de Foglia et chroniques françaises, de Pierre Foglia, à Congouillette-les-Mouchettes. Par hasard, le facteur à bicyclette d'Audun-le-Tiche passait par là. Le là... étant la salle de presse réservée aux journalistes qui couvrent Le Tour de France. Ne comprenant rien de rien aux propos étranges de ce journaliste bizarre, venu des Amériques tout exprès, il resta bouche bouchée. Pour se donner un air intelligent, il lança un «Ah!» à la façon de Bourvil. Vous voyez... Il arriva ce qui devait arriver: il se décrocha la mâchoire. Un cas singulier. On s'empressa de le nommer «Syndrome du gobe-mouchettes.» Un nouveau syndrome dans une vieille expression remodelée «pour répondre à un besoin actuel» et, sans doute, urgent. Comme quoi, on peut faire du neuf avec du vieux! Aujourd'hui comme hier. Oui.

À la suite de ma joyeuse introduction, inspirée par mon billet du 19 juillet 2009, voici des extraits du live de Foglia, extraits à lire et à rire... suivis de mes commentaires amusés. J'ai gardé pour la fin une note tendre, une note crève-cœur.

La Langue du Tour (extraits tirés des p.205 et 206)
[...]
01__ Parlant de la foule à San Sebastian: «Les jeunes filles pressent leur sein de lait contre les barrières...»
02__ Dans un portrait de Miguel Indurain: «Avant d'être un champion cycliste, Indurain a été un petit garçon.» Eh oui! Et avant d'être un petit garçon, il a été un spermatozoïde qui avait déjà le maillot jaune, je suppose.
03__ De l'étape de Bordeaux: «Un parcours plat comme le ventre d'une vierge.» Si je me souviens bien des vierges que j'ai connues il y a longtemps (très, très longtemps, en fait), elle avait le ventre légèrement bombé, mais c'était émouvant aussi.
04__ De la route défoncée du col de Marie-Blanque: «Cette route ancienne, blessée de plaies telle l'échine d'un vieux sanglier!» Imaginez le même gars vous décrivant un petit enfant qui meurt.
05__ Moi aussi. Je sais. Il m'arrive de vous en pousser des pas pires... C'est le vélo. On ne trouve pas toujours le bon braquet pour monter la côte difficile de la littérature.

Appellation contrôlée (extrait tiré des p.213-214)
__ Isola, 16 juillet 1993 - «Mais ce sont des myrtilles!» s'exclament les Français en visite au Lac St-Jean, quand on leur montre des bleuets. Ils y goûtent, font un peu la gueule parce que c'est pâteux, et reviennent sur ce qu'ils ont dit: «Non, ce ne sont pas des myrtilles.»
Ils ont planté de ces myrtilles qui n'en sont pas, dans les Vosges (...). Leur première récolte cette année. Au marché, sur les petites ardoises, c'est écrit: BLEUET, myrtille d'Amérique...
Dis-moi, Réjean (Tremblay) comment préfères-tu que je t'appelle? Le bleuet céleste? La myrtille mirobolante? Ou crisse de mongol, comme d'habitude?

** *
En toute (fausse) modestie, voici quelques commentaires inspirés par les passages cités ci-haut. Vu qu'il est (fort) peu probable qu'il en prenne connaissance, il m'en excusera (d'avance).

Pierre, le pêcheur de perles, béni par la déesse Leïla de Bizet, qui se prénomme George comme tout le monde. [c'est du Satie frelaté]
01__ Pour rendre le ridicule plus naturel, j'aurais écrit: leurs seins. Le pluriel sied mieux (du verbe seoir). Comme dit l'annonceur: un, c'est bien; deux, c'est mieux. Le jour comme le soir.
02__ Aller plus loin, aller plus haut, ce serait de la (pure) indécence. Prière de n'y voir aucune référence à une chanson connue, chantée à pleins poumons.
03__ Aucun commentaire. C'est lui qui le sait. Il faut lui faire confiance.
04__ Le sanglier? Je le connais, c'est celui d'Anna Gavalda! (Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part, paru en 1999. Il faut entendre Gavalda: «Ah ben! Çâ alors!», imitant la voix d'un jeune homme dans «l'histoire du sanglier», Éditions Écoutez lire. C'est tordant! L'imitation nous ramène à la mâchoire du facteur à bicyclette d'Audun-le-Tiche.
05__ Pour les nuls, qui veulent rester nuls, j'ai déjà expliqué ce qu'est le braquet et le dérailleur. En bref, le braquet est une sorte d'exerciseur, et le dérailleur, c'est le gars d'à côté.

La Myrtille de France qui se prend pour le Bleuet du Lac St-Jean ou la Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf.
__ Je suggère d'appeler le journaliste sportif, Réjean Tremblay, notre ami à tous, Grenouille Bleue (du Lac St-Jean... facultatif). Et puis, le sigle GB peut aussi signifier Gentil Bleuet. C'est du «deux pour un»...

Je termine sur une note tendre, et touchante. Un récit sobre qui vous arrachera des larmes.

Un gamin extraordinaire. (extrait tiré des p.251-252»
Ce gamin, c'est Timothée. Pierre Foglia l'a connu quand il avait dix ans; il passait ses vacances d'été à Frelighsburg. Puis, il retournait en France, à Saint-Valéry-en-caux. En automne 1997, Timothée tombait malade. Diagnostic: ostéosarcome...

Si je n'avais qu'un seul texte à vous recommander, ce serait celui-là. Le «Fuck» de Foglia résonne comme un coup de gong: Foglia est knock-out.
Jamais vous n'aurez entendu un pareil cri de douleur résonné dans un seul mot.

vendredi 24 juillet 2009

Roland Giguère - À la faveur de la nuit

La nuit est noire. Depuis le début des temps, la nuit exerce une fascination sur l'Adam*. Elle inspire des craintes. C'est le royaume des ombres, des âmes errantes. Des monstres se tapissent dans les coins et recoins. Des créatures étranges la hantent. Des êtres malfaisants rôdent, ils guettent leur proie. Les chauves-souris volent en rase-mottes. Les vampires envahissent les alentours. La forêt, la nuit, est maléfique, redoutable.
[Cliché: Éclipse au pays du Soleil levant]**

Que vienne la nuit étoilée! Que brille la Lune! L'Adam* lève les yeux vers le ciel. Calme ses angoisses. Espère le jour.

Qui peut dire la nuit mieux que le poète? Dans son recueil posthume, cœur par cœur, Roland Giguère nous a laissé de magnifiques poèmes. «Écoutez vous» lire, à haute voix ou dans votre tête, les extraits de À la faveur de la nuit. Vous pourrez ainsi vous laisser bercer par la musique douce et scandée de ses mots, pourtant, si familiers.

À la faveur de la nuit

Noir comme on dit nuit / noir comme on écrit ce soir / sans plume sans encre et sans souci

noir profond et radieux / la lueur en fin de ligne

lumière enfin / lumière aux mains

soleil en tête / et voie lactée

liberté qui suit / dans nos pas croisés.

Profondément sombre / mais sans ombre pourtant
la vie coule au fond / des marges perdues.

*
La nuit règne ici / comme à ses plus beaux jours

la vie passe ainsi du noir au blanc / du blanc au gris / avec ses beaux dégradés
ses effacements / ses estompes / ses repentirs

la vie gravée au fil des heures.

Noir d'animal / noir d'ivoire et de bitume / noir d'ébène et de fumée / noir de peine et de suie
noir de toujours / durant la nuit qui finit / quand le jour se lève / dans sa robe du soir.

*
Il n'y a plus d'ombre ici / plus d'ombre plus de plis / la page est lisse et nue / sans tache sans écrit.

Rideaux tirés rideaux fermés / fenêtres closes et portes verrouillées / rien n'entre ici rien n'envahit

que l'ombre que le silence

un frôlement d'ailes à la vitre embuée.

[...]

Une histoire sans lune ce soir / une histoire inventée une histoire insensée
de paroles perdues dans le vent
une histoire sans fin qui commence / ce matin et ne finira pas demain

une histoire à ne pas raconter dans vos beaux livres d'images.

[Fin du poème]
___
Source: Coeur par coeur, Roland Giguère, L'Hexagone, 2004, 79 pages. Extraits: p42 à p.45, p.53.
* L'Adam. Dans la Bible, nouvelle traduction, Bayard/Médiapaul, 2001, on désigne ainsi l'être humain. Soit dit en passant, le texte est de toute beauté. L'explication est savante, le mot savoureux. Et nous, mesdames, pouvons croquer la pomme d'Adam, enfin...
** Mes remerciements à Julien Bourdet, journaliste à Ciel & Espace. «Le 22 juillet (2009) la plus longue éclipse du Soleil du XXIe siècle... Lire la suite...

jeudi 23 juillet 2009

Bernard Weber - La vieille littérature / Durars - Céline

Mea culpa! Les propos de Bernard Weber, «Les fourmis», devaient être un exemple d'écrivains pourfendeurs des critiques. Le voici donc «le grand mégalo», dixit Grégoire Leménager. Mégalo? Bernard Weber dit pratiquer «le seul art littéraire qui résiste au temps». On a beau vivre au siècle de la vitesse, dans le domaine des arts, entre autres, il faut «Laisser du temps au temps», selon la formule de Miguel Cervantès. «Dar tiempo al tiempo»

Sous le pont Mirabeau coule la Seine

Attention! La riposte, digne d'un foudre de guerre, est sidérante. Cervantès me dirait-il, c'est de la «vieille littérature», c'est un écrivain qui est «mort». Souhaitons longue vie aux auteurs «vivants». Juste ciel! Cela nous ramène à Don Quichotte, pourfendeur des moulins à vent, ces géants démesurés, dont on fit un autodafé de ses livres de chevalerie. Brûlons nos vieux livres! Délestons nos bibliothèques pour faire de la place aux livres nouveaux des écrivains vivants -les livres posthumes, bof!

«Allons donc, monsieur, ce qu'on voit là-bas, ce ne sont pas des géants, mais des moulins; et ce que vous prenez pour des bras, ce sont leurs ailes, qui font tourner la meule quand le vent les pousse»
Parole de Sancho Pancha, le paysan ignorant, mais sensé

Bernard Weber déclare être «en guerre contre un vieux système littéraire tenu pas des cons, des grabataires, qui décident qu'on doit toujours lire les mêmes livres ennuyeux», comme «Durars ou Céline», alors qu'«on s'en fout, c'est de la vieille littérature, ces gens sont morts!» Ses propos tenus sur France-Inter sont rapportés par Grégoire Leménager, sur BibliObs.

«On voit bien que tu n'y connais rien en matière d'aventures. Ce sont des géants; et si tu as peur, ôte-toi de là et dis une prière, le temps que j'engage avec eux un combat inégal et sans pitié.»
Parole de l'ingénieux Hidalgo don Quichotte, valeureux chevalier monté sur sa Rossinante

Les propos de Bernard Weber ont, sûrement, dépassé sa pensée. Vous savez comment sont les journalistes littéraires, toujours à tendre des pièges! Et le temps qui presse, en deux minutes pouvez-vous... Laissez-lui le temps, pardi!
Pas mieux ces chroniqueurs littéraires. Ils citent tout de travers, comme ce Grégoire Leménager, ou comme cet écornifleur de Jacques Drillon.
Et vlan!

Quittons-nous, sur une note enchanteresse. Serge Reggiani lit, de sa voix envoûtante, le poème d'Apollinaire -
Sous le Pont Mirabeau.




mercredi 22 juillet 2009

Combat de Coqs Gaulois - Le Critique Vs L'Écrivain

Chose promise, chose due. Voici le combat de Coqs Gaulois! À gauche, Le Critique. Ses plumes ont pour nom, Drillon, Garcin, Jacob, Jourde... À droite, L'Écrivain. Ses plumes célèbres se nomment, Gavalda, Lévy, Musso, Werber... Le ring: BiblioObs.
Voyez Le Critique: planté sur ses ergots, le camail gonflé, l'œil perçant, le bec acéré, la crête en colère, la queue en roue, il est prêt à faire face.
Voyez L'écrivain: ergots de côté, camail affaissé, œil éteint, bec rongé, crête déconfite, sa queue dressée exprime sa fierté blessée, il est prêt à se rendre.
D'un côté, l'attaquant: de l'autre, la victime. Hum... à moins que ce soit l'inverse? Hum... peut-être que l'un des deux est-il un troisième larron, un larron-masqué?

Sérieusement, de quoi s'agit-il? En bref, un débat sévit en France opposant les critiques littéraires, les écrivains à grand tirage, et le lectorat qui prend parti pour ces derniers. Pour y voir clair, prenons deux exemples, parmi d'autres: l'article de Jacques Drillon, et celui de Pierre Jourde.

La méthode à Weber, par Jacques Drillon. C'est un compte rendu d'un atelier d'écriture devenu une conférence. Si... j'ai bien lu, si... je sais ce qu'est une conférence, je dirais (remarquez le conditionnel) que cela ressemble à une soirée du Club Med animé par GÉ doublé d'un GO. Bon, on n'a rien contre! J'ai relevé, dans l'article, cinq opinions «personnelles».
1. «C'est le seul atelier d'écriture où l'on n'a même pas une tablette pour écrire.» C'est en caractères gras.
2. «Lui-même est gentiment gamin, et tout le monde est content de pouvoir régresser avec lui.»
3. «Tout le monde rêve.»
4. «Weber les tutoie. Il règne une atmosphère de banquet.»
5. «Et ainsi de suite [faisant référence à un commentaire d'un fan], jusqu'à ce que chacun, gonflé d'amour et de reconnaissance, se sente prêt à écrire son premier best-seller.»
En quoi cet article peut-il choquer? Je vous le demande?


Respectons un peu l'écrivain, bon sang! par Pierre Jourde (Écrivain). Son article commence ainsi: «Je pensais, naïvement, que seuls les journalistes supportaient mal que l'on ironise sur les écrivains.» Depuis, il a découvert que nombre de lecteurs, et lectrices, détestent que l'on dise du mal des écrivains. Ils et elles le prennent «personnel» et, si... j'ai bien lu, ils ne tolèrent rien. Ils et elles y vont, parfois, de gros mots à ne pas répéter. Pierre Jourde, expose, clairement, leurs arguments, il en résume la teneur, il commente avec aplomb et modération. Anna Gavalda, Marc Lévy, Guillaume Mousso, Bernard Weber: pas touche! Pas touche à mon écrivain! De leur côté, des écrivains pourfendent les critiques! Pas touche à mon livre!

Allez, cassons du sucre sur le dos des critiques! La question n'est pas de savoir s'ils le méritent ou pas. Les questions qui se posent sont plutôt celles-ci:
Quel est l'objet de la critique littéraire? Le livre, l'écrivain, le lectorat?
Quel est le rôle de la critique?

La lecture des articles de Jacques Drillon et Pierre Jourde peut, certainement, servir de point de départ à la réflexion. Sur BiblioObs, il y en a d'autres. Toute cette affaire est confondante. Un vrai sac d'embrouilles dans un panier de crabes!
___
Psitt! Sur mon blogue Livranaute, j'ai déjà abordé, fin mai, le sujet de la critique littéraire.
Ah! Dur, dur, le (vrai) métier du (vrai) critique! Il y en a des faux... plus tranchants que les autres, possiblement...
Pour ma part, j'ai examiné le cerveau du critique pour savoir où se logeait son magasin général. Je n'ai pas réussi à découvrir la «cachette». Heureusement, j'ai pu me rabattre sur son rôle de vigie, de bouée, de borne. Et reconnaître son mérite.
Examinez, à votre tour, le cerveau du critique...

mardi 21 juillet 2009

Paul Valéry - La Lune - La Terre

«Nous autres, civilisations, nous savons que nous sommes mortelles», écrit Paul Valéry dans la fameuse lettre parue en 1919 -j'y reviendrai. Nous avons vu, et revu, le premier homme -Neil Armstrong- marcher sur la Lune, le 20 juillet 1969 et hier. Nous savons, avec certitude, que la Lune n'invite pas au voyage, moins encore -si d'aucuns ont pu le croire- à sa colonisation. La Lune est un astre dépourvu d'air et d'eau, au paysage aride: nous le savons, nous l'avons vu de nos yeux vu. La Lune est inhospitalière.

Entendons-nous bien. La Lune est le satellite de la Terre, et ne peut changer de nature pour devenir une planète, une autre Terre. Dire que si la Terre sera trop polluée, si elle devient invivable, nous pourrons aller nous installer sur une autre planète, dire cela relève de la pure fantaisie.
Et voilà, on me sert du Jules Verne! Pourquoi pas du Tintin? J'en reste, chaque fois, sidérée: une telle ineptie m'assomme. Le cousin Pons me pompe l'air, je vous l'assure. Je me contente de détourner la conversation -un bien grand mot pour exprimer le vide. Le cousin Pons et ses semblables sont des croyants... crédules.

Hubert Reeves, l'astrophysicien renommé, le dit: la Terre peut continuer sans nous. C'est nous qui avons besoin de la Terre, et non pas l'inverse. Notre civilisation pourrait bien s'éteindre. La Terre et la Lune, l'Univers entier, dans une immuable indifférence, continueront... sans nous.
Si «notre planète» n'est plus vivable, où irons-nous? Nulle part, car il n'y a nulle part où aller? Comme dirait l'autre, quand vous verrez arriver la fin -si cela devait se produire- empressez-vous de faire un enfant de 8 ans. Comme ça, vous pourrez prendre la route, tels le père et le fils dans La Route de Cormac McCarthy...
Sachez bien que je ne dirai pas ça au Cousin Pons: il serait bien capable de me croire...

Au lendemain de la première guerre mondiale (1919), paraissait dans «La crise de l'esprit» la fameuse lettre de Paul Valéry. Elle commençait ainsi:
«Nous autres, civilisations, nous savons que nous sommes mortelles. Nous avons entendu parler de mondes disparus en entier, d'empires coulés à pic avec tous leurs hommes et tous leurs engins (...). Nous savions bien que toute la terre est faite de cendres et que la cendre signifie quelque chose*. Nous apercevions à travers l'épaisseur de l'histoire, les fantômes d'immenses navires qui furent chargés de richesse et d'esprit. Nous ne pouvions pas les compter. Mais ces naufrages après tout n'étaient notre affaire. Elam, Ninive, Babylone étaient de beaux noms vagues, et la ruine totale de ces mondes avait aussi peu de signification pour nous que leur existence même. Mais France, Angleterre, Russie... ce seraient aussi de beaux noms. Lusitania aussi est un beau nom. Et nous voyons maintenant que l'abîme de l'histoire est assez grand pour tout le monde. Nous sentons qu'une civilisation a la même fragilité qu'une vie.»**

La civilisation a la même fragilité qu'une vie. À méditer...
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* «Puis ils repartirent le long du macadam dans la lumière couleur métal de fusil, pataugeant dans la cendre, chacun tout l'univers de l'autre.» Extrait de La Route de Cormac McCarthy, publié sur Livranaute (billet du 14 juin 2009).
** Ce passage, tiré de La Pléiade, I, p. 988, est cité dans Les essais de Paul Valéry, Éditions de la Pensée Moderne, 1964, p.189-p.190.
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Psitt! Vous me trouvez bien grave, aujourd'hui? Demain, je change de registre. Sujet: Un combat de Coqs Gaulois. Oui... deux majuscules: un peu de respect, tout de même!

lundi 20 juillet 2009

Neil Armstrong marche sur la Lune.- 20 juillet 1969

Il y a 40 ans, jour pour jour, les États-Unis d'Amérique et le monde entier étaient en liesse! Un homme -Neil Armstrong- posait les pieds sur la Lune. Suivi de près par Edwin Aldrin. Un exploit, humain et technologique, diffusé en direct à la télévision. «One Small Step. One Giant Leap.»

Saluons le courage, et le sang-froid, de ces deux hommes dans la réalisation d'une mission fort périlleuse. L'alunissage réussi, encore fallait-il quitter la Lune et revenir sur terre, sains et saufs. La mission Apollo 11 fut une réussite. Bravo! Bravissimo!

À cette occasion, une foule de publications ont atterri sur les tablettes des librairies et des kiosques à journaux. Quoi choisir? À la suite de ma revue sur Internet, j'en arrive à une suggestion originale. Un livre fait l'unanimité, même auprès de sceptiques du Québec. C'est dire!

Ce livre? Lune -c'est là le titre- d'Olivier de Goursac, spécialiste de l'imagerie spatiale. Un album de photos montrant la Lune telle que les astronautes l'ont vue. C'est le fruit d'un travail colossal: restauration des photos prises sur la Lune, retraitement des couleurs afin de reconstituer les images originales de la NASA. Lune est préfacé par Dave Scott, commandant de bord d'Apollo 15, et par Jim Garvin, responsable scientifique de la NASA

Pour vous en faire une idée, vous pouvez consulter la fiche ouvrage des Éditions Tallandier. Encore mieux, écouter l'audio de l'entretien de Sophie-Andrée Blondin avec Olivier de Goursac, à l'émission Les Années lumière. Et, plus encore, faire un saut de puce à la librairie...
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Psitt! Vous ne chanterez plus jamais Fly Me To The Moon avec la même innocence... Sans penser qu'il faudra bien, un de ces jours, revenir sur terre.

dimanche 19 juillet 2009

Tour de France - Le Tour de Foglia - Chroniques françaises

Le Tour de Foglia et chroniques françaises, publié en 2004*, n'a pas pris une tache de rouille. Lance Armstrong roule encore... Pierre Foglia parle de Lance et des autres, disparus du Tour ou à tout jamais. Au profane, il donne la France du Tour, des routes et des ciels, des paysages. Au cyclo averti, il donne du braquet**. «Et aux deux, dit-il, je donne des histoires d'hommes qui vont au bout de leurs forces, de leur courage, de leur talent. (...) leurs petites morts sur les routes nous distraient un instant de la nôtre écrite au ciel.»

Nul ne peut servir deux maîtres à la fois! Sauf... Pierre Foglia. Bien que profane, j'ai lu son livre en entier, en y prenant plaisir. Foglia a le tour... d'éveiller et de soutenir l'intérêt. Il nous surprend au détour... nous attriste parfois... nous fait sourire ou rire, souvent. Bref, l'auteur est un fin observateur, et il raconte bien. On sent qu'il aime le vélo et les coureurs -même s'il leur chauffe les mollets- et la France.

Lisez comme c'est beau:
À Saint-Valéry. « Magnifique parking, désert à cette heure matinale, tourné vers la mer, son asphalte bleuissant lavé de frais par les embruns matinaux.»
Thonon-les-Bains (Suisse). «Je crois encore que ce qu'on appelle culture personnelle est avant tout paysage. Tous les chemins, les ciels, les cours d'école plantées de tilleuls, les toits d'ardoise, les facteurs qui passent à bicyclette, les façades où s'agrippent le lierre, tous ces lieux, ces odeurs, un mirabellier au fond du jardin, l'or pâle des fruits, tous ces arbres qui nous habitent depuis l'enfance et qui nous manque soudain.»
Ce sont deux exemples parmi tant d'autres, l'écriture est belle et vive, l'émotion y affleure.

Et ces noms de lieux qui sont, en soi, des poèmes ou des contes: Bergères-les-Vertus, Prunellia, Malminou... Congouillette-les-Mouchettes... qui termine le livre.
Imaginez la scène. Pierre Foglia rencontre, dans la salle de presse, Mme Jacqueline Sadoux, une Française qui a enseigné au Québec, puis est retournée en France. «Dites-moi encore d'où vous êtes? - Congouillette-les-Mouchettes, lui répond la dame. - Madame, permettez-moi de vous nommer, sur-le-champ, présidente de mon fan-club. Je pose deux conditions: que vous en soyez l'unique membre et, surtout, que vous ne déménagiez jamais.» Ce qu'il est frondeur, tout de même! Le facteur à bicyclette d'Audun-le-Tiche, lui, n'y comprendrait rien...

Certains passages m'ont fait rire aux larmes: les perles relevées dans la presse française, l'anecdote sur les myrtilles et les bleuets -accompagnées de commentaires vifs- sont mes préférés, en plus de ses fous rires.
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*Composé de chroniques remaniées sur le Tour de France de 1992 à 2003. Ce livre est toujours actuel. Les passages sur la dope, entre autres, pourraient dater d'hier. Comme Lance Amstrong...
** Psitt! Voici de quoi vous faire une belle jambe et vous arrondir le mollet. Le braquet: c'est un «rapport de multiplication (entre le plateau et le pignon) réglant le développement d'une bicyclette.» Vous ne pigez pas... moi non plus. Le dérailleur pourrait aider: il «permet de changer le braquet.» Le petit comme le grand. C'est pas Foglia qui le dit, c'est le Petit Robert.
En bref, le braquet est une sorte d'exerciseur, et le dérailleur, c'est le gars d'à côté.

samedi 18 juillet 2009

Qu'est-ce que la géographie? Olivier Barrot - Gilles Lapouze

À la suite de mes commentaires sur La Légende de la géographie de Gilles Lapouge et de Géographie de la nuit de Luc Bureau, une question s'impose: Qu'est-ce que la géographie? Gilles Lapouze répond à cette question posée par Olivier Barrot, sur France 3 - Un livre un jour. Écoutez ici même sa réponse...




vendredi 17 juillet 2009

La Légende de la géographie - Extrait lu par Gilles Lapouge

Eurêka! Au hasard de ma navigation, j'ai fait une découverte qui m'a fait bondir de joie. Gilles Lapouge lit un passage de La Légende de la géographie. Il lit, d'une voix chaude et tranquille, un extrait de son livre. Éblouissant! L'écoute de cette lecture fait, aisément, comprendre la «jalousie féroce», et durable, de Luc Bureau, auteur de la Géographie de la nuit. (Lire mon billet du 16 juillet 2009).

Pour vous en donner un avant-goût, voici quelques notes prises à la volée.
Enfant, il se forgeait une géographie nonchalante, sans queue ni tête, formulée au hasard de ses lectures -dont Jack London*.
Une géographie enfantine qui ressemblait à une dame de Picasso ou au Palais du facteur Cheval.

Il préférait ses paysages en déroute au cours de la Sorbonne, il serait donc un géographe du dimanche, et même du dimanche de la géographie.
Sa géographie préférée les neiges et les aubes au tracé des cartes; elle tient compte des rivières qui coulent dans les souvenirs, des chemins qui vont à l'envers et à reculons, des ombres de l'automne
Sa géographie s'alimente à la lecture de romanciers géographes -dont Herman Melville**.
Elle sait, sa géographie, que pour découvrir les figures de la terre, les hommes ont dû regarder les étoiles et imaginer les machines pour calculer le temps et le garder.

Éblouissant!
La lecture de l'extrait, d'une durée de 7 minutes, viendra conforter mon opinion: j'en suis certaine. Certaine à 110%... capital et intérêts.

Pour écouter Gilles Lapouze, suivez ce lien...
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* La Route -The Road- de Jack London a fait l'objet de plusieurs billets sur Livranaute,. en juin 2009.
** Victor-Lévy Beaulieu a écrit un essai sur Herman Melville, unanimement salué pas la critique, Monsieur Melville. Je vous en parlerai un de ces quatre...

jeudi 16 juillet 2009

La Légende de la géographie - Gilles Lapouge

Luc Bureau, auteur de Géographie de la nuit, ne tarit pas d'éloges à l'égard du récent livre de Gilles Lapouge, La Légende de la géographie. Visiblement, il aurait aimé écrire ce livre: le compliment est de taille. Critique invité, il a publié un article dans Le Devoir des 11 et 12 juillet 2009, dans lequel il déclare, sans ambages et une pointe d'humour: «Je m'en confesse tout de go, j'éprouve une jalousie féroce à l'égard de Gilles Lapouge, et cela fait plus de trente ans (...)» Le dernier ouvrage de celui-ci a fait monter sa jalousie d’un cran.

Il aime cette géographie incarnée faite de flâneries, rêves, mythologie, fable... empruntant à l'histoire, à la géologie. Un livre, écrit-il, dont l'écriture est simple, poétique, teintée d'humour. Il relève, tout de même, des affirmations ou opinions qu'il juge, à vue de nez, paradoxales, et qui ont titillé sa curiosité. C'est la méthode Lapouze, dit-il, qui amène à voir autrement. Une géographie pas comme les autres. J'avoue que ce livre est bien tentant!

D'autant plus que, à mon avis, le critique est digne de confiance. J'ai lu le livre de Luc Bureau, Géographie de la nuit. Un bonheur de lecture! Un contenu éclaté, riche et libre, sans frontières où se rejoignent, sans se heurter, la réalité, les mythes, la littérature, les sciences. Un livre au souffle ample, au ton vif, parsemé d'anecdotes, d'humour, écrit dans une langue simple -non pas simpliste, poétique. Des photos, des reproductions, des figures plaisent à l'œil et à l'esprit.
Un bon conseil: entrez dans les ténèbres de la nuit par le préambule de la première partie, soit à la p.17. Quitte, cela va de soi, à revenir à l'avant-propos. Par exemple, le passage où l'auteur discute ferme avec l'immense Jorge Luis Borges risque de vous dérouter.
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Luc Bureau vient de publier, aux Éditions Fides, Terra erotica.

mercredi 15 juillet 2009

Google célèbre la fête nationale Française - Google fautif!

Retour sur la fête du 14 Juillet, la fête nationale française. Hier, ce n'était vraiment pas le moment de parler des fautes et faussetés de Google. Aujourd'hui, je plonge. J'y reviendrai, fort probablement, l'année prochaine. Le copier-coller est infatigable...

Au premier coup d'œil, une faute saute aux yeux, «Google célèbre la fête nationale Française». C'est une petite faute, direz-vous... Petite? «Ah ben dis donc c'est pas croyable» Attention! avant de me corriger à mon tour: ce n'est pas moi qui le dis, c'est Ferdinand C. Ah! Sous l'illustration, on lit: 14 juillet, Fête Nationale, Logo Google. Des broutilles?
Rassurez-vous, il y a de grosses fautes dans le texte. On devrait lire: Aujourd'hui, ; le 14 Juillet; un des plus forts symboles; les moyens... étant limités; ce jour-là; Wikipedia détaille. C'est désolant, pour ne pas dire insultant...

Consolez-vous, il y a pire encore. Écrire que les Français célèbrent la prise de la Bastille est une grossière erreur qui dénote une méconnaissance de l'histoire de France.
La France célèbre, depuis 1880, la fête de la Fédération qui a eu lieu le 14 juillet 1790. Une grande fête en l'honneur de la République. Louis XVI, qui a prêté serment à la République, y participe. Le peuple est en liesse. On chante le Te Deum. On crie «Vive la République!» Bref, la royauté, la noblesse, le clergé, les révolutionnaires, le peuple, tous se réjouissent.
Non, trois fois non, les Français n'auraient pas eu l'idée -saugrenue- de fêter la prise de la Bastille -un événement sanglant. Ils célébraient la fête de la réconciliation et de l'unité.
Hélas, le pire est à venir... Dix ans plus tard, les républicains pourchasseront, encore, les royalistes terrés dans la campagne. Honoré de Balzac en rend compte dans son saisissant roman «Les Chouans ou la Bretagne en 1799».

Ce n'est pas tout... Le message de Google, appuyé par une image léchée et un renvoi à Wikipedia, s'est répandu sur internet comme une traînée de poudre... Le copier-coller-répéter allait grand train. Ironiquement, un autre article de Wikipédia, intitulé «Fête de la Fédération» donne l'heure juste, mais il n'était pas propulsé par Google...

Is Google Making Us Stupid? Est-ce que Internet nous rend idiot? Le débat fait rage sur papier et sur internet. On fait appel à Socrate, à Phèdre, à tous les diables... -les saints ne sont plus à la mode. Ce débat nous interpelle tous et toutes. J'y ai, d'ailleurs, fait écho en juin, à la suite d'un article de Pierre Foglia, sur Cyberpresse. (voir mon billet du 23 juin 2009)

À propos du «ravage» de Google et de Internet, ne faudait-il pas inverser la question? Est-ce que nous, internautes, faisons bon usage de ces moyens que sont Internet, Google, et Wikipédia -avec ou sans accent- mis à notre disposition?
Incidemment, dites-moi, auriez-vous vu passer «le sens critique» récemment. Aurait-il foutu le camp? Je m'en inquiète: les gobeurs circulent... masqués, sans doute, comme le célèbre Concombre.

mardi 14 juillet 2009

Bonne fête nationale, Français et Françaises du Québec!


Bonne fête nationale
, Français et Françaises du Québec!

Il y a longtemps que je t'aime...

Chaque année, depuis 1880, le Quatorze juillet commémore la fête de la Fédération de 1790, soit un an après la prise de la Bastille -qui ne l'avait pas joyeuse...- et la fin de la monarchie absolue.

... jamais je ne t'oublierai.

lundi 13 juillet 2009

C'est lundi! Exerçons nos zygomatiques

En ce lundi 13 juillet 2009 -qui n'est pas, par chance, un vendredi 13- exerçons nos zygomatiques. D'abord avec Tristan Bernard, qui ne l'avait pas triste.
__ L'homme (y inclus la femme!) n'est pas fait pour travailler et la preuve, c'est que ça le fatigue.
__ Je suis un contempleur (sic) fervent de l'effort d'autrui.
__ La vraie paresse, C'est de se lever à 6 heures du matin pour avoir plus longtemps à ne rien faire.
__ J'ai demain un rendez-vous important. Réveillez-moi à 7 heures. Si à 8 heures je ne suis pas levé, laissez-moi dormir jusqu'à midi,! disait-il à sa bonne, Elisa.

Et de trois...
__ Un mois avant le mariage: il parle, elle écoute. Un mois après le mariage:elle parle, il écoute. Dix ans après le mariage: ils parlent en même temps et les voisins écoutent (Pierre Verron)
__ Il y a trois choses vraies: Dieu, la sottise humaine et le rire. Puisque les deux premières dépassent notre entendement, nous devons nous arranger au mieux avec la troisième. (John F. Kennedy)

Des vers à rire...
__ Ariane, ma sœur, de quel amour blessée / Vous mourûtes aux bords où vous fûtes laissée (Jean Racine) Flûte alors!
__ Plus le désir s'accroît, plus l'effet se recule. (Pierre Corneille) Triste désir: les fesses se reculent...
__ Car ce n'est pas régner qu'être deux à régner. (Pierre Corneille) Pourtant, deux araignées valent mieux qu'une...
__ Je suis Romaine, hélas! puisque mon époux l'est. (Pierre Corneille). Poulet... avec de la romaine: une bonne salade!

De la prose à rire...
__ J'irai à la montagne, et j'aime à la vallée. (Prévot d'Arlincourt). L'avaler... quel appétit gargantuesque!
__ Sur le sein de l'épouse, il écrasa l'époux (Prévost d'Arlincourt). Les poux sur le sein de madame... quel époux!
__ Mon père, en ma prison, seul à manger ma porte. (Prévost d'Arlington). Quel père dévoué! Il est le seul à manger sa porte. Il avait des dents de castor, probablement.

Je vous souhaite une bonne journée! A+
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Source: Au bonheur des mots, de Claude Gagnière, Éditions Robert Laffont, 741 pages.

dimanche 12 juillet 2009

Blanche Neige - NeigeNoire

NeigeNoire et les sept chiens, de Victor-Lévy Beaulieu. J'ai adoré ce livre, comme je vous le disais hier. Voici le pourquoi...

Un bonheur
de lecture! Un conte hors de l'ordinaire!
Des plaisirs pour l'oeil! Des douceurs pour les doigts!

La neige est blanche. Le conte s'appelle Blanche Neige et les sept nains. Futée votre fille, elle se montrera sceptique. Tant mieux, ce sera une belle surprise, et elle ira à la découverte d'une histoire moderne, incarnée par une petite Québécoise, aux cheveux crépus, belle comme un cœur. Née d'une mère portoricaine et d'un père québécois, elle a la peau noire.

Un jour, NeigeNoire doit se faire garder par sa tante Gertrude qu'elle n'aime pas, et c'est réciproque. Cette fois-là, la tante Gertrude, une vraie sorcière jalouse de sa beauté, en profite pour lui voler son image (son reflet dans le miroir), au moyen de son miroir magique; elle tente de l'empoisonner avec des framboises. Elle veut, enfin, se débarrasser de NeigeNoire, une fois pour toutes. Malade, à demi-empoisonnée, NeigeNoire s'enfuit dans la forêt...

Heureusement, ses nouveaux amis l'aideront à se sortir des griffes de sa méchante tante sorcière: les sept chiens qui ont le don de la parole et portent des noms rigolos. Leur préféré sera, peut-être, Numéro-Deux, un poète, rêveur et joueur de tours. Ou bien, ce sera...
En fait, le conte plaira aussi à votre petit garçon, car il est plein d'aventures, et à cause des chiens... Il aura son préféré...

C'est NeigeNoire, elle-même, avec son langage d'enfant, qui raconte son aventure à des enfants. C'est extra! Elle raconte son histoire sur un rythme époustouflant... Heureusement, que tout finira bien... En prime, l'auteur a glissé, dans le texte, des références subtiles. Certaines s'adressent aux enfants et d'autres sont pour vous.

Feuilleter ce livre, c'est comme visiter un magasin de bonbons. Du papier glacé tout doux. Des pages de toutes les couleurs -roses, mauves, rouges, turquoise... Une pagination folichonne. Et quelle typographie! Du jamais vu. Des exemples. «chair de poule», «m'effraya», en lettres tremblantes de peur. «...les yeux aussi petits que des trous de souris», en tout petits caractères. Le mot «boulette» prend la forme d'une boulette. C'est un livre rempli de trouvailles.

Tous les éléments forment, comme par magie, un ensemble harmonieux au service du texte et des émotions qu'il suscite. Tout comme les superbes illustrations de Mylène Hardy.

Les Européens ont eu le privilège de l'original, Contes d'enfants et du foyer, publié en 1812 et 1815. L'un des contes Blanche-Neige est, à l'origine, une histoire racontée aux inséparables et sympathiques frères Grimm par une vieille paysanne -que j'imagine édentée, allez savoir pourquoi- qui, elle, la tenait de ses ancêtres. Les Américains ont eu droit à une première adaptation, un film muet, en noir et blanc, Blanche-Neige. Puis, en 1937, au film de Walt Disney, en couleur et plein d'innovations, Blanche-Neige et les sept nains. C'est ainsi que, de fil en aiguille, le conte Blanche-Neige est arrivé jusqu'ici, NeigeNoire et les sept chiens. Et ce, 95 ans après le conte ds frères Grimm, et 70 ans après le film d'animation de Disney.

À nous d'en faire un classique qui s'ajoutera aux deux autres, et d'espérer un film... Y a-t-il un ou une cinéaste dans ma salle de lecture?

samedi 11 juillet 2009

Cachez vos lunettes! Cachez vos filles! Voilà Tender Morsels

Tenders Morsels, Morsures tendres, mieux encore, Morsures dans la chair tendre. Le prologue commence ainsi: «There are plenty would call her a slut for it.» On la traitait de salope... pour ça. On verra bien ce qui se cache sous le «ça».
On enchaîne. Dès le début, une scène de sexe, une sorcière et un nain s'envoient en l'air. Ensuite, un viol collectif décrit sans ménagement. Et puis, une fausse couche décrite avec une crudité, une brutalité sans pareille. Le livre est cohérent... tout le reste est du même acabit. Il y a de quoi soulever le coeur, dans les deux sens de l'expression. D'autant plus que la chaire tendre est celle d'une adolescente livrée à ses prédateurs, son père et des garçons. Allez-y, servez-vous... Pas de pitié pour les filles, elle sont faites pour «ça».

Le hic est que ce roman hard, trash, porn, s'adresse aux jeunes ados, selon le classement, à partir de 13-15 ans. Il faut entendre les propos lénifiants de l'auteure australienne, Margo Lanagan, qui tente de se justifier. Par exemple, selon elle, le viol du père est traitée de telle façon (par sous-entendus, si j'ai bien compris) -si délicatement...- que les trop jeunes ne pourront pas comprendre. Selon cette même logique, le viol collectif par des garçons.... bof, on est entre enfants, quoi! Elle en a long à dire sur le «ça, car son roman compte plus de 350 pages.
L'éditeur, Random House, Collection Jeunesse en rajoute. Ce serait une version moderne, un croisement entre Blanche-Neige et Cendrilllon. Hein!!! Je ne sais pas pourquoi, mais j'imagine ses yeux en signe de $, et son ton doucereux, et condescendant. Tiens donc, un air m'arrive aux oreilles... Money de Pink Floyd. Allez, par ici, le cash... qui a tendance à suivre le scandale. C'est comme les taxis de New York qui s'empressent de suivre, à une vitesse grand V, une ambulance qui passe dans le corridor réservé. Oh! My God!

Qu'en pensent les principaux intéressés? Je lis sur actualitte.com: «Si vous en regardez en ligne, dans les commentaires, presque tous les parents pensent qu'il (le livre) est tout à fait inadapté. Beaucoup d'enfants ont aimé le livre, mais parmi les filles, elles étaient nombreuses à le trouver effrayant ou même répugnant» explique Anne Fine, lauréate jeunesse, sur BibliObs. Si les filles étaient nombreuses à décrier le livre, est-ce à dire que peu de filles et beaucoup de garçons (les enfants) l'ont aimé? Si ma déduction est juste, elle a de quoi nous turlupiner...

Pour calmer le tollé, l'éditeur propose une solution... dont la tartufferie n'échappe à personne. Une version adulte et une version jeunesse. Une couverture adulte (en haut, à gauche) et une couverture enfant (à droite). Mais, c'est exactement le même: texte: c'est là où le bat blesse. Haro sur l'éditeur et sur l'auteure (oui, re). Coiffons-les, tous les deux, du Bonnet d'âne.

Phénomène, tout de même, curieux. D'un côté, un livre adulte XXX en littérature jeunesse (Anne Fine utilise le mot enfants), et aux antipodes, un livre inoffensif que les jeunes filles lisent, et adorent, Fascination / Twiligth, de Stephanie Meyer, de même que les Hauts de Hurle-Vent d'Emily Bronte. C'est le monde à l'envers!
Pourquoi ne pas faire lire à votre fille ce livre, je parle de Fascination? Elle l'aimera ou ne l'aimera pas, mais elle n'éprouvera aucun dégoût. Elle ne sera pas blessée par des scènes sordides. L'héroïne Bella n'a que 16 ans... À vous de juger.

Demain: un conseil de lecture pour offrir un livre à vos filles, une version moderne de Blanche-Neige et les sept nains. J'ai a-do-ré ce livre, qui trône dans ma bibliothèque. Un beau livre!

vendredi 10 juillet 2009

À l'affiche sur Livranaute - Sur de la route de Jack Kerouac

Sur la route de Jack Kerouac est un livre fascinant! Sans vampire... Il nous fait parcourir des kilomètres et des kilomètres à travers les États-Unis et le Mexique. Une véritable carte géographique -un Google maps, en franco-français. Des routes, des villes, des villages, des déserts, des paysages ... Des nouvelles rencontres, des vieilles connaissances, des amours, amitiés qui se nouent et se dénouent. Du jazz, Nietsche, des auteurs français - Alain Fournier, Eugène Sue, Marcel Proust-, des auteurs américains-Hart Crane, Jack London. Des filles, de l'alcool, de la drogue, du sexe... Toute (ou presque) la gamme des sentiments et des émotions y passent, et plus encore...

Ce livre est un feu d'artifice. Les extraits de chacun des 5 chapitres que je vous invite à lire sur mon blogue Livranaute vous en donneront une idée. Comme de raison, ils ne sauraient couvrir tout le livre qui compte 479 pages. Le but recherché est tout autre: vous donner le goût de lire ce livre. À mon avis, on ne peut pas passer à côté. C'est un des meilleurs livres de Jack Kerouac, et Jack Kerouac est l'un des grands romanciers américains. Je vous conseille le Folio Plus, de Gallimard, bien traduit pas Jacques Houbart, parce qu'il contient des notes et un dossier présenté par Bernard Nouis.

En plus des extraits, vous trouvez un dessin de Jack Kerouac accompagné d'une note manuscrite, et deux vidéos. L'entrevue de Jack Kerouac au Sel de la semaine avec Fernand Seguin, et celle de Bernard Derome à l'occasion de la lecture publique des Belles-Soeurs de Michel Tremblay. Le lien entre les deux? Je vous laisse le découvrir...

jeudi 9 juillet 2009

Fascination / Les Hauts de Hurle-Vent

Avez-vous lu Fascination, de Stephenie Meyer, publié chez Hachette Jeunesse? Moi, non plus... Des milliers de pages en petits caractères, des vidéos, des livres audio, un film. Et ce n'est pas fini, les petits pains se multiplient. Les jeunes de moins de 20 ans en redemandent... Tout de même, avouons, chères lectrices, qu'il y a de quoi frissonner lorsqu'un beau garçon comme Edward vous dit, sincèrement: «Tu es toute ma vie à présent». Vampire ou non... Un vampire moderne, étudiant dans un collège américain, jeune et beau -malgré son teint blafard- sans cape, sans cercueil. Un coup de foudre entre lui et une jeune fille rondelette -de quoi se mettre sous la dent. Des situations inversées, ce sont les parents-vampires qui n'aiment pas voir débarquer une si jeune fille -réellement jeune. La fuite des amoureux devant les dangers qui les guettent. En plus, plus, plus... Edward s'évertue à retenir ses pulsions pour ne pas mordre, ni même mordiller le cou de cygne de cette belle et romantique jeune fille qui croit au prince charmant. Et puis? Les jeunes vont en librairie, achètent des livres, les lisent, en discutent, écoutent le livre lu sur Cd ou MP3. Et alors?...

En prime, un court dialogue entre Bella et Edward, dans le tome 3 de la saga, a suscité la curiosité les jeunes filles et les a amenées à lire les Hauts de Hurle-Vent de Emily Bronte*. Pas mal, non? J'ai lu, sur des blogues, nombre de commentaires: ce livre les a bouleversées. Certaines disent même qu'elle ne peuvent pas en faire une critique, tellement elles sont émues par cette lecture. D'autres disent que c'est un livre qui marque toute une vie -la leur est bien jeune, elles en liront d'autres, et c'est tant mieux. Que les critiques -de profession, plus âgés- soient perplexes et ne partagent pas ces avis sans nuance importe peu. Le plaisir de lecture est là où on le trouve... Je vous le dis, et vous le répète -avec Raymond Queneau: Lisons, liserons!

Pour ma part, je n'ai pas lu le livre, je l'ai écouté il y a quelques années sur des cassettes audio, empruntées à la bibliothèque. Je me souviens d'une histoire captivante, débitée à toute vitesse. Je devais être jeune et romantique... Et aujourd'hui? Le livre est en libre accès sur Wikilivres dans une nouvelle édition revue et corrigée, et signée, accompagnée de remerciements à M. le commandant Beauvais. Invitant. J'ai donc lu le premier chapitre et, je le confesse, j'y ai pris intérêt. Je ne déborde pas d'enthousiasme, mais j'y ai pris plaisir, toutefois, je ne pense pas lire tout ce livre à l'écran, ni l'imprimer - 34 chapitres, plus de 400 pages. Vivement, le livre de poche -même si sa couverture est moche. Si vous avez le goût de lire ce roman, n'hésitez pas. Apportez-le à la plage. Et si quelqu'un vous regarde de travers, montrez-lui vos incisives! Avec votre écran solaire dans le visage, ce sera du plus bel effet... Après tout, vous lisez un classique!
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* http://bibliobs.nouvelobs.com/20090629/13484/les-jeunes-fans-demily-bronte.

mercredi 8 juillet 2009

Le calendrier / L'Africain de JMG Le Cézio / Magazine littéraire

À l'affiche aujourd'hui trois courts sujets.
Vaut mieux en rire. Au fait, saviez-vous que la semaine de travail est une semaine pâté-chinois selon le calendrier québécois? Heureuse de vous l'apprendre! Lundi et mardi, on rush: ce sont des jours-boeuf haché. Mercredi, on sait plus où donner de la tête: jour- du blé d'Inde. Jeudi et vendredi, on est en bouillie: jour-patates pilées. Vive le pâté chinois!
Vous trouvez ça fou? Ce ne l'est pas plus que le calendrier républicain! Concocté, lui, par de grosses têtes qui chaussaient de grandes pointures. Preuve à l'appui. Aujourd'hui, c'est le decadi -9e jour- de la décade 29, du mois de Messidor. On se croirait au mois de Pluviôse... Mais ne nous décourageons pas, le 19 juillet, nous passerons au mois de Thermidor.

Précisions concernant L'Africain de Jean-Marie-Gustave Le Clézio. Le titre réfère à son père «devenu l'Africain, par la force de sa destinée». Les photos en noir et blanc, du livre (publié dans la belle édition Mercure de France, collection Folio (12,95$) ont été prises au Leica à soufflet par le Dr Le Clézio.

À feuilleter, en librairie, Les Essentiels du Magazine littéraire de Joseph Macé-Scaron. C'est une anthologie au riche contenu. 100 écrivains d'aujourd'hui évoquent 50 écrivains d'hier, qui couvrent 600 ans de littérature. Ces écrivains ont été puisés -si j'ose ce raccourci- dans plus de 400 numéros du Magazine litttéraire. Des coups de coeur, des coups de griffes, des coups de gueule... Certains écrivains actuels font vraiment valoir les auteurs choisis, d'autres se font valoir... Pour cette raison, je vous conseille de feuilleter ce livre avant de passer à la caisse...
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