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dimanche 19 décembre 2010

La constellation du lynx - Louis Hamelin

La constellation du lynx, de Louis Hamelin: un roman à lire, impérativement. À moins que vous teniez à passer à côté d'un grand roman. Je ne suis pas la seule à le dire...
Je vous donne à lire ici des témoignages. Ils sont tous suffisamment éloquents pour vous convaincre, si vous ne l'êtes pas déjà. S'ajoutent quelques citations tirées du roman, ou d'entrevues.

«Des fois, Sam, j'ai l'impression que la lumière des faits nous parvient de très loin, comme celle des étoiles mortes.
Et que nous nageons en plein arbitraire quand nous essayons de relier les points pour obtenir une figure plausible. 
Peut-être que les explications que nous cherchons ne sont jamais que des approximations, des esquisses chargées de sens,
comme les constellations: nous dessinons des chiens et des chaudrons là ou règne la glace éternelle des soleils éteints.»
La constellation du lynx, de Louis Hamelin

En 2001, à la mort de son ancien professeur, l'éditeur-poète Chevalier Branlequeue, l'écrivain Samuel Nihilo décide de poursuivre les recherches de ce dernier sur la crise d'octobre 1970.

** *

«La Constellation du Lynx est une formidable réussite littéraire, un livre magnifiquement construit, passionnant d’un bout à l’autre, encore plus riche que son matériau historique —et Louis Hamelin s’est hissé, à force de patience, de travail acharné et de talent, au statut des grands écrivains contemporains, tous pays confondus.
[…]
Mais c’est en obéissant à une voix intérieure impérieuse que Louis Hamelin a soumis les trous de l’Histoire aux exigences de son récit, en opposant à la fiction officielle des événements d’octobre 70 sa fiction personnelle, beaucoup plus convaincante, vaste, passionnante et réelle.
En changeant les noms des protagonistes pour se donner une marge de manœuvre, avec une liberté narrative stupéfiante, en maîtrisant parfaitement les chevaux fougueux de son écriture foisonnante, Louis Hamelin couvre toute la seconde moitié du vingtième siècle.
[…]
Mais son coup de maître a été de créer le personnage de Sam Nihilo, écrivain en quête de vérité sur le fond de l’Histoire. Cet alter ego a permis à Louis Hamelin...
[...]
Un historien se serait limité aux faits; un essayiste aurait mis de l’avant sa propre vision de l’Histoire. Mais Louis Hamelin est un romancier et il englobe l’historien et l’essayiste et en ajoutant un amour démesuré pour ces personnages inspirés du réel, même les plus vils et les plus détestables.
«On peut avoir besoin de l’imagination romanesque pour saisir une partie de la réalité», dit Sam Nihilo. Oui, c’est ce que le roman permet, dans le meilleur des cas. Et c’est, aujourd’hui, le meilleur des cas: une œuvre puissante.

Merci, Louis Hamelin, pour ce grand roman qui a ravi le lecteur que je suis, et qui stimule l’auteur que je m’obstine à devenir.»
Source: Jean Barbe, Le roman dont il est le héraut, sur Canoe.ca

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«Une telle entreprise avait de quoi décourager le plus chevronné des romanciers. […]. Au terme d'une dizaine d'années de travail, Louis Hamelin nous donne ce qui est, autant qu'un roman, une enquête. […]. Qui dit enquête dit enquêteur, rôle qui revient, dans La Constellation du lynx, à l'écrivain Samuel Nihilo, alter ego de l'auteur (et l'anagramme de son nom). Reliant un à un les points de ce qui formera une image troublante de justesse, Nihilo avance dans une véritable forêt, au sens figuré le plus souvent, mais aussi au sens propre - très enraciné dans le territoire québécois, ce roman est également, on l'a peu dit depuis sa parution, un chant d'amour à la faune et à la flore d'ici. On pourra remettre en question la langue très humoristique d'Hamelin, laquelle, si elle a le mérite de colorer par l'humour une matière puissamment dramatique, donne à l'ensemble un aspect rigolard (!!!) qui ne sied pas à toutes les scènes, le résultat n'en force pas moins le respect, marquant notre capacité, enfin, à investir par l'art un segment de notre histoire longtemps limité à une chamaille d'historiens et de commentateurs politiques.»
Tristan Malavoy-Racine, Louis Hamelin, La Constellations du lynx, sur Voir.ca

** *
« [...]
Mais pourquoi avoir appelé ainsi Pierre Laporte -Paul Lavoie-, changé le nom de Robert Bourassa, premier ministre du Québec à l'époque, en celui d'Albert Vézina et fait de même avec de nombreux autres personnages réels, en particulier les militants du Front de libération du Québec? (demande Michel Lapierre)

«Mon livre n'est pas un essai. Je me suis servi de l'art romanesque pour creuser la réalité historique», m'explique Hamelin (à Michel Lapierre).

«La lumière des faits nous parvient de très loin, comme celle des étoiles mortes»  (dit l'écrivain Samuel Nihilo)
La constellation du lynx, de Louis Hamelin 
[…]
Jamais dans la littérature québécoise les rapports entre les humains (ces «animaux culturés», me signale Hamelin) n'auront si bien exprimé l'ambiance révolutionnaire mondiale de 1970, de Percé à la Californie de la contre-culture, du Paris soixante-huitard aux camps des fedayins palestiniens. Mais, près de Montréal, rive sud, dans une maison, à côté de celle où se trouve le ministre Lavoie, otage du FLQ, des agents veillent en secret, depuis longtemps, au triomphe de l'ordre établi.
Michel Lapierre, Louis Hamelin et les étoiles d'Octobre, sur Le Devoir.com


** *
Louis Hamelin a été hanté longtemps par le fantôme de Pierre Laporte, le ministre enlevé et assassiné par le Front de libération du Québec (FLQ) en octobre 1970. Obsédé par ce cadavre ensanglanté, à jamais muet sur les circonstances exactes du drame, le romancier a conçu, il y a huit ans, le projet fou de réécrire l'histoire de la crise d'Octobre. Après une minutieuse enquête, il croit avoir compris ce qui s'est réellement passé cet automne-là dans le bungalow de la Rive-Sud où le politicien a trouvé la mort. Dans un ambitieux roman, La constellation du Lynx, il pénètre au plus sombre du mystère, recréant les derniers moments de l'otage, jusqu'à son souffle ultime.
L'auteur de 51 ans a toujours rêvé d'écrire « un grand roman à l'américaine » qui s'attaque à un sujet politique majeur. Écrivain marquant des dernières décennies au Québec, lauréat du Prix du Gouverneur général pour La rage, en 1989, il est connu pour son regard caustique sur ses contemporains et pour ses puissantes évocations des paysages des Amé­riques. […].
[...]
Quarante ans plus tard, la pire crise politique de l'histoire du pays demeure un « traumatisme national jamais élucidé, dit l'écrivain ; c'est notre affaire Kennedy à nous ».
Premier grand roman sur le sujet, La constellation du Lynx a failli prendre la forme d'un essai historique. L'auteur est persuadé que sa reconstitution des faits est plus crédible que la version officielle, qu'il juge bourrée de trous et d'invraisemblances. Les machinations du pouvoir et des forces de l'ordre ont joué, selon lui, un rôle beaucoup plus important dans cette affaire que ne le reconnaissent les ex-felquistes ou les autorités. Et Pierre Laporte est à ses yeux un héros oublié.
*
LOUIS HAMELIN avait 11 ans durant la crise d'Octobre. Il habitait alors en Gaspésie, et il se rappelle surtout l'avis de recherche paru dans les journaux, où l'on offrait 150 000 dollars pour la capture des felquistes - avis de recherche qui orne aujourd'hui son bureau. Il a grandi à Laval, a vécu à Vancouver et à Montréal avant de s'installer dans les forêts de l'Abitibi, où les poules qu'il élevait se sont fait manger par les lynx. Il vit aujourd'hui à Sherbrooke. Cet automne, il enseignera à l'Université d'Ottawa et il sera père pour la première fois. Octobre est son mois préféré.
Noémi Mercier, La bombe Hamelin, sur L'actualite.com

** *

«[…]
Il y a 40 ans, en octobre, l’action violente du Front de libération du Québec atteignait son apogée.
[…]
L’écrivain se souvient encore de l’expression de surprise de ses parents à la vue de l’armée et des mitraillettes, puis de cette musique funèbre entendue à la radio un matin d’octobre 1970 quand le corps de Pierre Laporte a été retrouvé. Il n’a jamais pu oublier non plus les visages des gars de la Cellule Chénier qui tapissaient les murs des bâtiments qu’il observait du coin de l’œil lorsqu’il n’avait qu’une dizaine d’années à peine. Pour combler les silences et les mystères qui habitent encore ces moments marquants, il a décidé d’écrire cette œuvre majeure et certainement incontournable de l’histoire du Québec.
«Plus personne n’osera parler de ces événements sans se référer à La Constellation du lynx», disait l’auteur et réalisateur Jacques Godbout qui est aussi membre du comité éditorial des Éditions du Boréal, où paraît ce roman de 600 pages.
Tout y est, et plus encore puisque, en plus de se référer aux affaires telles qu’elles se sont produites dans les faits, Hamelin en a ajouté, défrichant quelques terreaux riches d’informations jamais ou très peu souvent révélées au grand public.
La grande aventure hamelinesque
Il aura passé huit ans à écrire et à mener ses recherches en farfouillant dans des archives, en réalisant des entrevues ou en défrichant des ouvrages… D’écrivain, il est devenu enquêteur, soulevant des pierres sous lesquelles se cachaient des vérités encore chaudes qu’il a ressuscitées avec le talent de l’orfèvre des mots.
C’est aussi à un véritable voyage à travers des contrées et des époques que nous convie Hamelin. Cette fresque habilement menée, limpide tout en étant très touffue, fait découvrir Samuel Nihilo, un écrivain qui décide en 2001 de poursuivre les recherches sur la crise d’Octobre qu’avait commencées son défunt professeur. Manigances, manœuvres douteuses, personnages captivants l’amèneront à comprendre notamment le rôle joué en 1970 par les services secrets et l’escouade antiterroriste…
«J’ai décidé d’embrasser large, commente Hamelin. Il y a plein d’univers qui s’entrecroisent. Je voulais aussi faire parler les silences. Je pense que la version officielle de l’affaire telle qu’elle nous a été présentée est souvent réductrice.»
[…]
«Je voulais me donner du temps, et ça prenait un sujet à la hauteur de ces envies. J’ai l’impression de l’avoir trouvé puisqu’il y a la crise, bien sûr, mais aussi tout ce qui la préparait. Ce n’est pas vrai qu’en 1970, tout le monde est tombé sur le dos en apprenant ça. J’ai l’impression d’ouvrir la porte à de nouvelles compréhensions», précise-t-il (Louis Hamelin).
À voir son sourire de satisfaction en tenant entre ses mains cette brique se situant à mi-chemin entre le polar et le roman historique, on peut en conclure que son aventure au cœur de ces zones sombres s’avère victorieuse, pour lui certes, mais peut-être aussi pour tout un pan de notre histoire.»
Claudia Larochelle, La Constellation du lynx, Entre polar et roman historique, sur Ruefrontenac.com 

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«Je voulais donner vie à cette histoire réduite à deux thèses desséchées, lui donner un souffle épique. Parce qu'elle est passionnante.» Louis Hamelin est intarissable et incollable quand il s'agit de la crise d'Octobre.
[…]
Car trous il y a, affirme l'écrivain, qui les a comblés en livrant son interprétation des faits. «Je propose une solution romanesque, mais je ne prétends pas détenir la vérité», dit-il, estimant que la littérature était la meilleure voie pour expliquer les zones d'ombre des événements et de leurs acteurs.
[…]
La force de La constellation du Lynx réside dans l'ambiguïté entre ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas, entre le roman à clés et la saga romanesque pure.
[…]
De l'Abitibi à Montréal, de la Gaspésie au Mexique, Louis Hamelin a écrit un roman polyphonique qui ne comporte aucun temps mort. Felquistes, indics, militaires, policiers, mafieux, éminences grises, les voix et les points de vue se multiplient et se répondent d'une époque à l'autre, dans une écriture parfois lyrique, parfois ironique, toujours vivante et haletante.
«Même s'il y a plusieurs voix, je crois aussi qu'il y a un ton, une jubilation dans l'écriture», avance Louis Hamelin, qui a parfois été dépassé par l'ampleur de la tâche et admet que sa santé mentale a failli y passer. «Disons qu'on finit par développer un rapport obsessif... J'ai fait et refait des plans, réécrit des sections, alors que certaines scènes étaient là depuis le départ. Ensuite, il fallait tout agencer, et ça a été une partie importante de mon travail.» Ce n'est que dans la dernière année que le «ciment» a vraiment pris, et le plus dur restait encore à faire: entrer dans la maison avec les ravisseurs et leur otage, faire face à ce qui s'y est passé. «J'ai gardé le plus gros pour la fin.»

Malgré les vertiges, l'écrivain qui a maintenant 50 ans n'a pas abandonné: son but a toujours été d'écrire «un grand roman qui brasse», qui concerne la société dans laquelle il vit, et il savait qu'il tenait le bon filon. «Mes modèles, c'est Don DeLillo, Norman Mailer, qui a été un grand commentateur de la société américaine. Ça a toujours été mon idéal, mais pour ça, il faut prendre le temps. Ça ne s'improvise pas.» Il se dit content du résultat, sûrement le livre dont il est le plus fier. Ses projets: probablement un autre recueil de nouvelles, puis, de nouveau, un roman. Une autre décennie de travail en perspective? «Je ne pense pas pouvoir refaire ça, mais quand on s'embarque, on ne sait pas jusqu'où ça nous entraînera.»
Josée Lapointe, La crise d'Octobre selon Louis Hamelin, La Presse, lu sur Cyberpresse.ca

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Commentaires sur Radio-Canda
« C'est tellement fouillé, tellement recherché. Un roman fascinant, très bien écrit, que je recommande.»
Claude Bernatchez,  Radio-Canada Québec / Première heure

« Louis Hamelin a un immense talent d’écriture. Sur le plan littéraire, c’est l’une des grandes plumes du Québec. Il y a des chapitres très puissants dans ce roman-là. Il y a des scènes absolument bouleversantes. C’est magistralement rendu. Les dialogues sont forts. Un roman très intense, ambitieux, mais c’est une lecture envoûtante. »
Andrée Poulin, Radio-Canada/Divines tentations

« C’est un très bon roman. Un livre qui s’appuie sur une recherche considérable. Ce qui m’a vraiment impressionné : c’est l’écriture, le style. Il a atteint un niveau impressionnant. Il y a beaucoup d’humour malgré le sujet sombre. »
Tommy Allen, Radio-Canada/Des matins en or

« C’est un phénomène du point de vue littéraire, un phénomène aussi à cause des thèses que l’auteur défend. Une fiction très proche de la réalité. Un livre très intéressant. »
Frédéric Laflamme, Radio-Canada/Chez nous le matin

« Une nouvelle étape dans notre compréhension et dans notre appréhension de ce qu'a été Octobre 70.»
Catherine Perrin, Télévision de Radio-Canada / Six dans la cité

«C'est un choc. La crise d'Octobre revue et corrigée par Louis Hamelin, un événement à ne pas manquer. Pour moi, c'est vraiment un chef-d'oeuvre.»
Lorraine Pintal, Radio-Canada 95,1 FM / Vous m'en lirez tant

« On prend énormément de plaisir à lire et à se perdre dans ce récit-là.»
Nathalie Petrowski, Télévision de Radio-Canada / Six dans la cité

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Commentaires lus sur Internet

Dans les commentaires des lecteurs et lectrices «ordinaires», le mot qui revient le plus souvent, pour ne pas dire constamment, est l'un des plus beaux mots: Merci!

«Merci.
"Seul l'artifice d'un récit maîtrisé parviendra à transmettre partiellement la vérité du témoignage", J. Semprun.
Samuel Tremblay, Le Devoir (article de Michel Lapierre)

Parfois, le commentaire se limite à ce seul mot.
Vous permettrez que j'y ajoute le mien. Merci, à vous, Louis Hamelin!

Photo: Olivier Hanigan
Photo: Alain Roberge

D'ici les prochains jours, je vous donnerai à lire des extraits.

À bientôt.
Bonne lecture!

jeudi 16 décembre 2010

L'hiver avec Normand Cazelais / Sur la route avec VLB / Une lettre-poème de Jean-Noël Pontbriand

Au menu -c'est le Temps des Fêtes!-: un album sur l'hiver, qui est de toute beauté; des précisions concernant l'insipide, et trompeur, résumé de Bernard Pivot, qui a dû lire Sur la route de Jack Kerouac, sans ses lunettes; et une lettre-poème «Jack Kerouac blues», de Jean-Noël Pontbriand, tirée de son livre de poésie qui comprend une autre lettre-poème «Il était une voix», dans laquelle il tente «de retrouver le parole tue de la mère», dont voici un court extrait, qui saura vous toucher:
«Je ne suis plus que moi-même
et plus ombre que ma chair
le lointain m'arrive par une lettre que tu n'as pas
écrite mais qui bouge en ma voix
et dont je me souviens»
Jean-Noël Pontbriand
«Il était une voix»


 L'hiver en toute beauté avec Normand Cazelais
Depuis la double fenêtre de mon bureau, j'ai vu neiger, j'ai vu pleuvoir et, j'ai vu neiger de nouveau, pour mon plus grand bonheur, Et voilà que Montréal resplendit sous la neige. On voit les enfants glisser sur les petites et grandes côtes, rouler des balles de neige... On les entend rire dans l'air froid. Ils jasent comme le couple de geais bleus dans mon lilas. Ils sont heureux: c'est l'hiver!

«Montréal, en hiver, c'est la neige qui danse, flotte et virevolte,
s'accroche aux arbres, 
courtise le halo des lampadaires, se transforme en boules et bonshommes. 
C'est la poudre blanche, la vraie, faite de cristaux apparemment tous pareils et,
pourtant si dissemblables qui lui fait tourner la tête.
La neige, c'est le blanc sur la ville grise des jours d'ennui»
 Normand Cazelais
«Vivre L'hiver au Québec. Un espace marqué par l'hiver»

En exergue de son album, rempli de belles photos et écrit à l'avenant, Normand Cazelais cite Louis-Edmond Hamelin, géographe -comme lui- et pionnier de la nordicité ainsi que ... Shakespeare. Un album à s'offrir et à offrir!

«L'hiver se présente comme une saison, un espace, ainsi qu'une émotion.»
Louis-Edmond Hamelin
cité dans «Vivre L'hiver au Québec. Un espace marqué par l'hiver»

«Gèle, gèle, ciel rigoureux
Ta morsure est moins cruelle
Que ce d'un bienfait oublié.»
Shakespeare

Au Québec, l'hiver rime avec les vers romantiques et nostalgiques -et magnifiques- d'Émile Nelligan

« Ah ! comme la neige a neigé !
Ma vitre est un jardin de givre.
Ah ! comme la neige a neigé ! »
Émile Nelligan
Soir d'hiver

Des précisions concernant Sur la route de Jack Kerouac avec VLB (Victor-Lévy Beaulieu)
Dans mon blogue précédent, je citais Bernard Pivot qui résume «Sur la route» de Jack Kerouac, dans sa «Bibliothèque idéale», en ces termes: «Livre phare de la génération beat incarnée par Dean Moriarty, un frère de James Dean. Des voitures volées,des mauvais garçons qui ont fait un pacte d'amitié, et la route 220 à l'heure.» J'ajoutais, vous l'aurez remarqué, un «Ciel!» bien senti..., mais insuffisant.

Dean Moriarty est le double de James Dean. Comme Sal Paradise est le double de Jack Kerouac. Chaque protagoniste porte un surnom, c'était plus prudent... Évidemment, dans la toute dernière édition -l'édition originale- l'interdit est levé... chacun porte son nom.
«Il y a aussi que le fait que dès Sur la route, Jack se donne le rôle d'historiographe et non pas celui de héros [...]»
Victor-Lévy Beaulieu
Jack Kérouac

Le héros, si je puis dire ainsi, de Sur la route est James Dean, alias Dean Moriarty, et non pas Jack Kerouac.

«L'essentiel de Jack sorti de l'enfance de Lowell est dans Sur la route; sa démarche, qui me fait penser à celle du Wolfe de Au fil du temps, est celle de l'Américain qui veut posséder son pays physiquement - D'où l'importance, dans ce livre, des vieilles voitures lancées à toute vitesse sur les routes américaines, dans une hystérie qui dit bien le profond besoin qu'on avait, après cette maudite guerre d'un nouvel espace où vivre fût possible - (L'alcool, le sexe, la drogue, le jazz et la poésie ne viendront qu'après cela - milliers de milles tombant derrière soi- vieille peau asphaltée de l'Amérique)-»  

Victor-Lévy Beaulieu
Jack Kérouac

 On ne saurait mieux dire... Une fois de plus, je vous recommande ce livre: un essentiel pour comprendre la trajectoire de Jack Kerouac et son œuvre.


Une lettre-poème de Jean-Noël Pontbriand, adressée à Jack Kerouac: Jack Kerouac Blues
Jamais vous n'aurez lu un poème si beau, ni mieux senti, si juste, si bien intégré au Québec, un poème révélant l'essence même de Sur la route, un écrit indissociable de Jack Kerouac. Une lettre-poème de 43 pages, portée par le blues de l'écriture: un pur bonheur!
Le poète s'adresse à Jack, amateur, et connaisseur, de jazz et de blues, il lui parle au creux de l'oreille de Cole Porter, Billy Holiday, Luis Armstrong, Charlie Parker; il lui souffle le nom d'écrivains lus, Blaise, Rimbaud, Claudel; Nelligan passe comme une ombre. La chanson de Mémére -ainsi que Jack nommait sa mère- s'inscrit dans un souvenir impérissable. 

What is the thing called love
Cole Porter chanté par Billie Holiday
En exergue de Jack Kerouac Blues
Jean-Noël Pontbriand

Je vous invite à vous rendre sur mon blogue Livranaute pour lire des extraits de la lettre-poème, Jack Kerouac blues, en suivant le lien pointé sur le mot Livranaute ou en cliquant dans la colonne  gauche de ce blogue-ci.

Je vous souhaite une bonne lecture, et vous remercie, chaleureusement, de me lire!

dimanche 12 décembre 2010

Sur la route - Jack Kerouac / Jack London / Biographie - Yves Buin / Essai - Victor-Lévy Beaulieu (VLB)

Lire et relire Sur la route de Jack Kerouac, et l'offrir. Pourquoi? Parce que... c'est un livre légendaire, mythique; parce qu'il est l'un des 49 romans américains de la «Bibliothèque idéale» de Bernard Pivot (Albin Michel, 1988) qui écrit: «Livre phare de la génération beat incarnée par Dean Moriarty, un frère de James Dean. Des voitures volées,des mauvais garçons qui ont fait un pacte d'amitié, et la route 220 à l'heure.» Ciel! J'arrête ici, car je crains que les Rennes du Père Noël -bêtes intelligentes, s'il en est- ruent dans la belle jambe que ça me fait!

Lire et relire Sur la route de Jack Kerouac, et l'offrir. Pourquoi? Parce que c'est un excellent roman, un témoignage unique, d'un authentique écrivain, qui a une œuvre incomparable à son actif. Je sais de quoi je parle: en 2009, j'ai consacré nombre d'articles à Sur la route et à Jack Kerouac, sur mon blogue siamois Livranaute.

L'histoire commence avec Jack London.
En 1907, Jack London publie The Road. C'est le récit des aventures et des vagabondages de Jack-le-matelot -un double de l'auteur-, récit inspiré de faits authentiques. En effet, en mai 1893, une «armée industrielle», soit un groupe formé de milliers de chômeurs et de laissés-pour-compte confrontés à une sévère crise économique, marche sur Washington. Commandée par le «général» Kelly, cette «armée» veut forcer le gouvernement à construire des routes à travers le pays. Sans le sou, les chômeurs montent, illégalement, dans des wagons de marchandises; on les nomme les «brûleurs de dur». Parmi ceux-ci, Jack London qui eu l'idée de tenir un journal de bord, un inédit est publié sous le titre Carnet du Trimard (éditions Tallandier, 2007).

Toutefois, il quitte le groupe de chômeurs peu après pour vagabonder, et mener une vie de «hobo», jusqu'à son arrestation à Niagara Falls, en juin 1884, et son dur séjour dans une prison de Buffalo. S'appuyant sur son carnet de bord, expériences et vagabondages, Jack London, le «brûleur de dur», écrivit The Road treize ans plus tard (1907) -et la traduction française mit cent ans pour nous parvenir, décidément «It's a Long Way to Tipperary...».

Jack London venait ainsi d'entrer en littérature et d'opter pour le socialisme. Le vent de liberté, le goût de prendre la route, la sensibilité à la misère et à l'injustice sociale dont est empreint On the Road marqueront les esprits et inspireront la jeunesse revendicatrice, et … Jack Kerouac.

Jack Kerouac
Cinquante ans après The Road, en 1957 donc, Jack Kerouac publiait On the Road, écrit entre 1948-1956. Ce titre même est un hommage à son prédécesseur, le «Pionnier de la Route». Il adoptera le même prénom, Jack. Son véritable prénom est Jean-Louis; pour sa mère, vers qui il reviendra sans cesse, il est et restera «Ti-Jean». Son patronyme est Kérouac, avec l’accent aigu…

Jack London avait rédigé un carnet de notes qui lui a servi pour The Road; c’est avec ce premier roman qu’il débute sa carrière littéraire, qu’il se découvre écrivain. Une carrière prolifique! Jack Kerouac, quant à lui, avait déjà publié un roman en 1950, The Town and the City -Avant la route- salué par la critique. Sa carrière était donc amorcée, et il savait depuis toujours, pour ainsi dire, qu’il serait un écrivain.

L’«armée» de chômeurs et de laissés-pour-compte du «général» Kelly , que London rejoignit, réclamait des routes… et du travail.
Kerouac, lui, errait sur les routes américaines dont la mythique 66 reliant Chicago à Los Angeles se déplaçant en auto-stop, mais aussi montant à bord de wagons de marchandises comme London.

Les temps ont changé, mais la jeunesse reste éprise de liberté, et du désir de prendre le large. Inscrits dans la même filière américaine, les deux Jack sont des vagabonds, des marginaux des «tramps», des «bums». Tous deux racontent leur errance, leurs amitiés et rencontres, leurs émotions et réflexions.

London met en scène Jack-the-Sailor, son double; et Kerouac, Dean Moriary, nul autre que Neal Cassidy, et Sal Paradise, son double. Le contenu de l’un est plutôt «soft», et celui de l’autre est plutôt «hard»-surtout, il va sans dire, le texte original, non épuré. London écrit en slang, dans un style parlé, spontané, familier, alors que Kerouac raconte, romance, dans un tempo jazz, en battant la mesure, dans un style personnel. Ce beat résonnera à l’oreille et au cœur de la génération d’après-guerre.

The Road touchera des millions de lecteurs. C’est une œuvre majeure de la littérature américaine, d’une originalité sans pareille. Elle marquera toute une génération nommée la «Beat Generation». Il inspirera toute une jeunesse qui prendra la route, le livre sous le bras, mais trop tard... l'époque est révolu!

En bref. À 50 ans d'intervalle, Jack London et Jack Kerouac: tous deux ont pris la route et parcouru les États-Unis d’Amérique, au gré des rencontres et des moyens de déplacement. Deux sans-le-sou avides de découverte. Tous deux, conteurs et personnages de leurs propres aventures, pour ne pas dire de leur «vécu». À l’époque de Jack London, on réclamait des routes, à celle de Jack Kerouac, on roulait sur les routes.

Aujourd'hui. La US 66, U.S. Route 66, la Main Street of America, Main Street USA, The Mother Road -la première route transcontinentale goudronnée en Amérique-, n'existe plus ou si peu, ayant été déclassée en 1985. il va sans dire que la célèbre U.S. Route 66 conserve, et conservera, son caractère mythique. D'ailleurs, des groupes multiplient des initiatives pour conserver ce qu'il reste de l'Historic Route 66.

Lire et relire Sur la route de Jack Kerouac, et l'offrir. Mais, dans quelle édition? La plus récente présente la version originale intitulée: «Sur la route: le rouleau original», Gallimard 2010.
Mais quel rouleau??? C'est une légende...
«La légende veut que Kerouac se soit dopé à la benzédrine pour écrire Sur la route, qu’il l’ait composé en trois semaines, sur un long rouleau de papier télétype, sans ponctuation. Il s’était mis au clavier, avec du bop à la radio, et il avait craché son texte, plein d’anecdotes prises sur le vif, au mot près. Le sujet : la route avec Dean, son cinglé de pote, le jazz, l’alcool, les filles, la drogue, la liberté…[...]», lu sur France Culture.

Pour ma part, je vous conseille trois livres:
[] Sur le route, de Jack Kerouac. Texte intégral, avec des notes et un dossier, publié chez Folio plus, numéro 31, 540 pages. Vous aimez le «hard»,? Il y en a... Que les protagonistes portent des surnoms, n'y change pas grand chose; ils sont nettement
identifiés par l'éditeur. C'est un secret de Polichinelle!

[] Kerouac par Yves Buin, chez Folio biographies. no 17,354 pages. Une biographie reconnue, fort intéressante et bien écrite.Clin d'oeil à Daniel Caux.«Pour moi ne comptent que ceux qui sont fous de quelque chose, fous de vivre, fous de parler, fous d'être sauvés, ceux qui veulent tout en même temps, ceux qui ne bâillent jamais, qui ne disent pas de banalités, mais brûlent, brûlent, brûlent comme un feu d'artifice. », disait le Jazz Poet. Selon Yves Buin, son biographe, Jack Kerouac a formalisé le souffle jazzé, inspiré du saxophone et le phrasé paroxystique de la « forme sauvage » dans les quelques principes de la prose spontanée. Ecrivain psychiatre, également poète et passionné de jazz, Yves Buin a collaboré à Jazz Hot à la fin des années 60 [...]», lu sur France Culture.


[] Jack Kérouac, œuvres complètes, tome 10, de Victor-Lévy Beaulieu (VLB), un essai de 194 pages. C'est un beau livre imprimé sur un papier de qualité crème, généreusement illustré. Ce livre est un incontournable pour connaître Jack Kerouac et son oeuvre: indissociables. Incoutournable pour saisir l'origine profonde et la portée de Sur la route, et la place qu'elle occupe dans son œuvre. Incontournable pour comprendre l'univers de Jack Kerouac, dont les livres ne peuvent, à mon avis, se lire à la pièce. «Jack Kerouac par Victor-Lévy Beaulieu... mais aussi Victor-Lévy Beaulieu par Jack Kerouac... Cet essai de reconstitution d'une vie, d'une oeuvre, d'un destin peut être considéré comme un roman au sens qu'aura peut-être ce mot demain.», Claude Mauriac,Le Monde,1973.

Offrir des Folio... vous hésitez. Alors choisissez la version originale, accompagnée de l'essai de VLB. Un cadeau que la personne choyée n'oubliera pas de sitôt, pour ne pas dire jamais - car il ne faut jamais dire jamais...

Couverture dessinée par Jack Kerouac
Allez, je vous embrasse. À bientôt!

mercredi 1 décembre 2010

Ma vie avec ces animaux qui guérissent - Victor-Lévy Beaulieu / Josée Blanchette - Le Devoir / Hugues Albert - Info Dimanche

Éditions Trois-Pistoles, 2010
Vivement décembre! Avec son cortège de Fêtes et de réjouissances, avec ses amitiés et ses boustifailles, avec ses petits et grands bonheurs. C'est le temps de lire et d'offrir des livres; c'est le temps de prendre du temps... pour vous et les vôtres, parents et amis. Le reste attendra... Vous me voyez venir avec mes sabots de Noël. 

J'ai lu les livres que je vais vous suggérer, ce sont tous des livres «durables», i.e. des livres à relire. Je  vous avoue que je suis devenu allergique aux livres à la mode qui se démodent; aux livres «kleenex» lire-et-oublier, plaisirs éphémères. Aux livres produits de consommation, poussés par un marketing agressif, La carte et le territoire de Michel Houellebecq en est un exemple flagrant.

Aujourd'hui, en ce premier «beau jour» de décembre 2010, je vous propose Ma vie avec ces animaux qui guérissent de Victor-Lévy Beaulieu.  Ces animaux qui guérissent des envies de  (trop) boire...  qui  -si on élargit le propos- guérissent des envies de se décourager, guérissent des plaies qui ne se cicatrisent pas, guérissent du mal de vivre; et, la liste pourrait s'allonger.

Un livre thérapeutique? Pas du tout, vous n'y êtes pas. Un livre «Notre-Dame-du-Bon-Conseil»? Non, rien à voir avec les donneurs zé donneuses de leçon.  Ma vie avec ces animaux qui guérissent  est, tout simplement, le récit d'une tranche de vie d'un écrivain, Victor-Lévy Beaulieu, qui vit dans sa maison, dans son domaine, en compagnonnage avec ses animaux.

José Blanchette écrit dans Le Devoir: «Je connaissais le VLB polémiste, politicien, écrivain, éditeur et scénariste. J'ai fait connaissance avec Victor-Lévy, le sage-homme qui materne et soigne, accouche ses brebis, prépare des biberons, cuisine du foie de bœuf pour ses chats, fait pousser de la lavande, récolte ses framboises.
Ici, ni cirque ni voltige; seule la complicité silencieuse entre la vraie nature de l'homme et ses compagnons de fortune prévaut.
''Ce qui me passionne chez les bêtes, dit VLB, c'est qu'elles vous forcent à rester curieux. [...] Depuis vingt ans que je vis maintenant au quotidien avec des animaux, dans ma maison, dans ma grange-étable et autour de mes bâtiments, je ne cesse pas d'être étonné par l'esprit de générosité de la nature quand on lui porte respect, qu'on fait corps avec elle plutôt que de vouloir la dominer de l'extérieur», écrit-il dans son dernier livre qui traite de sa passion pour les animaux depuis l'aube de son existence, de leur pouvoir balsamique, de sa victoire sur l'alcoolisme et de ses zoothérapeutes.''»

Et plus loin dans l'article, on lit: «On saisit, à la lecture de son récit, à quel point VLB a eu besoin des animaux pour apprivoiser ses propres démons, repousser les muses noires de l'autodestruction:
''Si je n'avais pu profiter de mes soirées et de mes nuits à me bercer parmi mes animaux, je ne crois pas que j'aurais pu résister aux sirènes du gros gin ou à celles du whisky écossais. Les animaux constituaient pour moi une belle leçon de choses, ils avaient une conception zen de l'existence: on ne vit jamais que des instants qui sont dans leur chacun un privilège; si on a la santé, le gîte, le boire et le manger, on n'a plus qu'à en jouir, en toute sérénité, sans culpabilité ni remords», écrit encore l'homme de lettres, qui s'est infligé deux cures volontaires en clinique de désintoxication, il y a quinze ans. «Normalement, le séjour était de 3-4 semaines; j'ai décidé d'y rester durant huit. Ils hésitaient même à m'accepter au cas où j'arrête d'écrire. Mais je n'ai jamais écrit quand je buvais'

Ma vie avec ces animaux qui guérissent est un livre vivant, joyeux, coloré, qui chante la vie, les animaux -les siens portent tous un nom-, les plantes. C'est un livre qui porte la vie, le plaisir de vivre -simplement- et l'espoir de la vie dans son quotidien, et la capacité de vieillir sereinement. À chaque page, on sent le souffle du large, qui nous revivifie.
Le livre est rempli de très belles photographies, d'anecdotes surprenantes. On y apprend un tas de choses des plus intéressantes. Le livre, plein d'humour,nous donne à lire des récits bien savoureux.
Photo Christian Lamontagne

Hugues Albert, dans Info Dimanche, écrit: «Si les images de son dernier ouvrage Ma vie avec ces animaux qui guérissent sont très convaincantes, très fortes et aussi très tendres, le texte n’est rien de moins que passionnant et très riche d’enseignement. Il nous ramène à l’essentiel !
Au sens le plus large, il s’agit d’un éloge bien mérité à tous ces êtres, petits et grands, qui forment le règne animal et dont le comportement, même si on le dit instinctif, est rempli d’un civisme qu’on retrouve à peine dans le genre humain… Le célèbre auteur et dramaturge rend aussi éloge à toute la population animale qui partage sa vie.[...]»

L'auteur de l'article nous livre ce touchant témoignage: «La dame avec laquelle je partageais ce magnifique matin d’août dut attendre une couple d’heures avant de pourvoir me causer. Et quand elle prit possession de l’ouvrage, elle m’envoya paître à son tour quand je voulus lui adresser la parole. VLB l’avait envoûtée avec ses animaux et toutes les expériences et observations qu’il décrit dans son livre. Quand on dit qu’un must est un must, Ma vie avec ces animaux qui guérissent est un must. Voilà !»

Il m'a appris que: « Dans son édition de septembre 2010, le Sélection du Reader’s Digest a choisi Ma vie avec ces animaux qui guérissent de Victor-Lévy Beaulieu pour en faire son Livre du mois, un condensé qui couvre 19 pages avec photographies.»
Ce qui n'est pas rien!

Je pourrais vous parler encore et encore de ce beau, et savoureux, livre. Je pourrais vous apporter une foule de critiques, toutes positives, une foule de témoignages et commentaires touchants. Mais... il suffira de conclure en vous disant que ce livre vous fera du bien, et que vous y reviendrai souvent, et longtemps...

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