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mercredi 9 septembre 2009

L'Unicorne - Le livre des êtres imaginaires / Nom de la rose

On trouve l'Unicorne (comme le Basilic), dans les deux livres. Dans « Le livre des êtres imaginaires», de Borges (coll. Guerrero), dans un court texte descriptif -sans commentaire; dans «Nom de la rose», de Umberto Eco, sous forme de dialogue entre Guillaume de Baskerville et son disciple Adso de Melk.

L'unicorne dans «Nom de la rose», de Umberto Eco
Pour Adso, il ne fait aucun doute, l'unicorne est l'image du Christ et de la chasteté. C'est que durant le Moyen-âge, l'image (païenne) de la licorne est récupérée par l'Église. En bref, cette bête blanche (que l'on croyait réelle) avec sa corne unique représente Jésus-Christ: il est la licorne céleste qui vient se loger dans le giron de la Vierge. L'explication est plus complexe, pour ne pas dire emberlificotée. Pour les autorités ecclésiastiques, l'existence de la licorne est attestée dans l'Ancien Testament, le Livre de Job. Des érudits, liés par l'obligation de croire aveuglément, ont osé mettre en doute l'existence de la licorne, tant cela ne tenait pas de bout... Ils ont osé... par le biais... Mais, peu à peu, l'idée fera son chemin.

Les paroles de Guillaume sont pleines de prudence et de subtilité. «C'est ce qu'on dit, Adso. Mais beaucoup sont enclins à penser qu'il s'agit là d'une fable inventée par les païens.» Adso est déçu, il aurait aimé un unicorne sur un chemin forestier. Guillaume continue: «Je ne dis pas qu'il n'existe Peut-être est-il différent de la façon dont on le représente dans les livres.» Il lui signale qu'un voyageur vénitien dit avoir vu des unicornes, et les avait trouvés laids et noirs.


L'Unicorne dans « Le livre des êtres imaginaires», de Borges
Beaux ou laids, les unicornes? Le Grec Ctésias, médecin -et historien- (...) rapporte qu'il y a en Hindoustan «des ânes sylvestres très rapides, au pelage blanc, à la tête pourpre, aux yeux bleus, pourvus d'une corne aiguë sur le front, blanche à la base, rouge à la pointe et entièrement noire au au milieu».

Pour Pline l'Ancien: l'Unicorne a un corps de cheval, une tête de cerf, des pattes d'éléphant, une queue de sanglier, une corne noire et longue au milieu du front. «On nie qu'il puisse être attrapé vivant.» (...)

«Un petit cheval blanc avec des pattes postérieures d'antilope, barbe de bouc et corne au front longue et recourbée, est la représentation, est la représentation habituelle de cet animal fantastique.»

Le peu de témoignages, les contradictions des récits, l'invraisemblance des descriptions ont fini par semer le doute, du moins, dans les esprits les plus éclairés (ou les moins endoctrinés...). Le premier qui a osé exprimer un doute, c'est Ambroise Paré, (1582), mais sans, toutefois, s'en prendre à la position des ecclésiastiques qui en avaient fait une question de foi. Il écrira, prudemment -on le comprend : «(...) n'était l'autorité de l'Écriture Sainte, à laquelle nous sommes tenus d'ajouter foi, je ne croirais pas qu'il fût des licornes.»

Le personnage Guillaume de Baskerville représente bien cette position de Ambroise Paré, qui a eu cours dans la réalité. Il y aurait beaucoup à dire sur le sujet de l'unicorne ou licorne.

Vous aurez tout intérêt à lire le texte de Borges (p.215-p.217) dont je n'ai livré qu'une partie.
Sur Internet, vous trouverez des dossiers bien faits et bien fiables, par exemple, celui de Encarta, ou de Wikipédia.
Sur Google Books, vous pouvez lire et télécharger des livres au complet, et gratuitement (pour usage non commercial et avec la mention, «numérisé par Google Books») - il suffit de taper unicorne ou licorne.
De nombreux livres sont disponibles dans les librairies.

Enfin, je termine avec l'histoire du lion et de l'Unicorne
Hier, je vous lançais une petite phrase énigmatique: «Allons droit au but comme l'Unicorne ! Eh oui! Voici l'histoire qui l'a inspirée.
«Le lion s'adosse à un arbre; l'Unicorne, le front baissé, l'attaque; le lion s'écarte, et l'unicorne s'enfonce dans le tronc. (...) l'union du royaume d'Angleterre avec le royaume d'Écosse opposerait dans les armes de Grande-Bretagne le léopard (le lion) anglais à l'Unicorne écossais.» (Borges)

Qui, pensez-vous, a inventé une pareille histoire? Aussi bien défoncer une porte ouverte! De toute façon, l'unicorne n'aura pas mal à la corne..., elle n'existe pas. Et dire que le roi lion, lui, se pense fin finaud... Sainte Misère!
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Psitt! En passant, dites-moi, auriez-vous vu un Sasquatch dans notre jardin? Merci de me signaler sa présence.
Note:
Eco utilise une minuscule -unicorne- et Borges, une majuscule - Unicorne.

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