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jeudi 23 juillet 2009

Bernard Weber - La vieille littérature / Durars - Céline

Mea culpa! Les propos de Bernard Weber, «Les fourmis», devaient être un exemple d'écrivains pourfendeurs des critiques. Le voici donc «le grand mégalo», dixit Grégoire Leménager. Mégalo? Bernard Weber dit pratiquer «le seul art littéraire qui résiste au temps». On a beau vivre au siècle de la vitesse, dans le domaine des arts, entre autres, il faut «Laisser du temps au temps», selon la formule de Miguel Cervantès. «Dar tiempo al tiempo»

Sous le pont Mirabeau coule la Seine

Attention! La riposte, digne d'un foudre de guerre, est sidérante. Cervantès me dirait-il, c'est de la «vieille littérature», c'est un écrivain qui est «mort». Souhaitons longue vie aux auteurs «vivants». Juste ciel! Cela nous ramène à Don Quichotte, pourfendeur des moulins à vent, ces géants démesurés, dont on fit un autodafé de ses livres de chevalerie. Brûlons nos vieux livres! Délestons nos bibliothèques pour faire de la place aux livres nouveaux des écrivains vivants -les livres posthumes, bof!

«Allons donc, monsieur, ce qu'on voit là-bas, ce ne sont pas des géants, mais des moulins; et ce que vous prenez pour des bras, ce sont leurs ailes, qui font tourner la meule quand le vent les pousse»
Parole de Sancho Pancha, le paysan ignorant, mais sensé

Bernard Weber déclare être «en guerre contre un vieux système littéraire tenu pas des cons, des grabataires, qui décident qu'on doit toujours lire les mêmes livres ennuyeux», comme «Durars ou Céline», alors qu'«on s'en fout, c'est de la vieille littérature, ces gens sont morts!» Ses propos tenus sur France-Inter sont rapportés par Grégoire Leménager, sur BibliObs.

«On voit bien que tu n'y connais rien en matière d'aventures. Ce sont des géants; et si tu as peur, ôte-toi de là et dis une prière, le temps que j'engage avec eux un combat inégal et sans pitié.»
Parole de l'ingénieux Hidalgo don Quichotte, valeureux chevalier monté sur sa Rossinante

Les propos de Bernard Weber ont, sûrement, dépassé sa pensée. Vous savez comment sont les journalistes littéraires, toujours à tendre des pièges! Et le temps qui presse, en deux minutes pouvez-vous... Laissez-lui le temps, pardi!
Pas mieux ces chroniqueurs littéraires. Ils citent tout de travers, comme ce Grégoire Leménager, ou comme cet écornifleur de Jacques Drillon.
Et vlan!

Quittons-nous, sur une note enchanteresse. Serge Reggiani lit, de sa voix envoûtante, le poème d'Apollinaire -
Sous le Pont Mirabeau.




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