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vendredi 6 février 2009

Au bord du lit

Le titre aidant, mon petit doigt ne s'est pas trompé ou de si peu: le comte de Sallure se fait jouer dans les cheveux par sa femme, Au bord du lit, mais pas de la façon habituelle. Voilà le hic! Madame était cocue, monsieur ne le sera pas. Car sa femme, Marguerite, invente un habile et audacieux stratagème pour ramener à elle son mari volage. Jusque là, négligée par son mari, elle se fera payer pour remplir son ‹‹devoir conjugal››. Scandalisé, outré, il refuse, mais finit pas céder. ‹‹Ça restera dans la famille››, lui lance-t-elle avec désinvolture. Il paie donc des mensualités. Sinon, elle le renverra à ses cocottes. Et s'il est satisfait, elle demandera une augmentation. C'est le monde à l'envers, quoi!

Il faut entendre madame: réparties vives, spirituelles, vocabulaire à l'avenant. Face à elle, le mari, bien terne, ne tient pas le coup: répliques convenues, esprit lent, son argumentation ne fait pas le poids. Je conclus qu'il s'est fait avoir par la rhétorique et une dose de désir. Ah! Le mari devenu fidèle, un fil à la patte, acceptant sa quiétude avec résignation. La dernière image, celle de monsieur le comte tirant le rideau, les yeux dans le vide, débitant quelques paroles creuses, en dit long sur son bonheur conjugal, et la paix de son foyer chèrement acquise! Une vraie comédie! Décidément, Maupassant est un fin observateur et un grand conteur. Il sait nous surprendre et nous mener en bateau, pour notre plus grand plaisir.

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