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samedi 31 octobre 2009

Les masques - Dracula - Dacre Stoker

Les masques - «Dracula», de Dacre Stoker. Sauve qui peut! Dacre Stoker, l'arrière-petit-neveu de Bram Stoker vient de publier «Dracula L'Immortel», la suite du chef d'œuvre de Bram Stoker, d'après ses notes originales. Il a écrit ce livre avec Ian Holt, un historien spécialiste du vampire de Transylvanie (!). Aux personnages connus d'autres ont été ajoutés, un inspecteur de police, une comtesse lesbienne vampire (!)... et vogue la galère.

De quoi retourne l'histoire? Des meurtres à Londres et à Paris, une chasse aux vampires; quelqu'un qui traque les héros qui ont vaincu Dracula -dans l'original de Bram Soker; des références à Bram Stoker.... Il revient à Quincey, le fils de Jonatham et Mina Harker, d'enrayer le Mal -avec l'aide de ses amis. L'action se déroule en 1912. Voilà pour le Dracula II.

Pour le lancement: à Paris, chez Virgin Megastore des Champs Élysées, une conférence et une séance de signatures; à Montréal et à Toronto, des lectures dramatiques comme le fit Bram Stoker pour la sortie de Dracula -l'original. Il sera traduit en x langues, vendu dans x pays, mais vous... le lirez-vous? Oups! J'allais oublier de dire que le livre Dracula de Bram Stoker sortait, pour l'occasion, en livre de poche. Rien de trop beau pour le Vampire!

Les masques, les masques...
À l'occasion de l'Halloween, cette joyeuse fête d'automne: une courte réflexion sur nous... les «Porteurs de masques» dans la vie de tous les jours et... même dans la vie de nuit.
Dans un article*, intitulé «Porteurs de masque», Pierre Desjardins, professeur de philosophie, souligne que l'«on passe une partie de sa vie à se construire une image», un personnage. Ce masque, on le construit pour se protéger soi-même, pour se protéger des autres. Il arrive un temps où «cette drôle de manie: celle de nous dédoubler constamment au point d'avoir ensuite de la difficulté à nous reconnaître». Mais s'agit-il bien d'une manie? Reste à voir...

Un masque a deux côtés: l'un est destiné à être vu, et l'autre à voir. Dans le port d'un masque, il y a du bon et du mauvais, de l'exagération et de la juste mesure.
L'important, c'est de ne pas se perdre de vue. De savoir qui est sous le masque... «Connais-toi toi-même», disait Socrate.

Pour sa part, Caroline Legault, sur le site Alfabem, pose la question: «Qui peut se vanter d'être complétement authentique avec tous?» Elle termine son article ainsi: «Bref, les masques que l'on utilise peuvent nous permettre à l'occasion à nous adapter à certaines situations. (...) Cependant, mal utilisés, ils peuvent être néfastes pour nous et pour nos relations et ils peuvent cacher une souffrance significative.» Un article intéressant. Pour le lire, cliquez ici.

Les enfants, et des adultes aussi, adorent se déguiser à l'Halloween.

Petits et grands sont conviés à la fête, dans un parc près de chez vous!

Des citrouilles, des chauves-souris, des sorcières, des vampires, et des ... bonbons!

Joyeuse Halloween! Et bonne citrouille!




[] Article paru dans la section Forum, de La Presse, 26 octobre 2009. Un grand merci à Jacqueline, une lectrice, qui a porté cet article à mon attention. Merci!
[] «Porteur de masque» est aussi le titre d'un livre appartenant à la série «Amos Daragon», de Bryan Perro. «Guide du Porteur de masques» est publié en hors-série des aventures du célèbre Amos Dragon.

vendredi 30 octobre 2009

Livre pour Halloween - Dix petits nègres -Agatha Christie

Livre pour Halloween -Dix petits nègres -Agatha Christie. Dans le roman «Dix petits Nègres», la Reine du crime, «la seule personne pour qui le crime a payé» -selon le mot de Churchill, rapporté par Bernard Pivot-, Agatha Christie a saisi, et rendu avec justesse, la déviation psychologique d'un juge à la retraite qui décide de commettre des crimes. Les mêmes qualités qui lui ont servi dans sa vie professionnelle serviront à Lawrence Wargrave à commettre des assassinats planifiés et exécutés avec minutie et de sang-froid. Il n'est devenu fou, ni ceci, ni cela. C'est un esprit tordu! Une crapule devenue... ou demeurée crapule...

Peut-être trouverez-vous le rapprochement est un peu fort. Mais, le renversement d'un mécanisme sain en un mécanisme malsain me fait penser au roman de Jonathan Littell «Les Bienveillantes» où les principes d'une saine gestion d'entreprise sont déviés de leur fin en servant à l'extermination «efficace» d'êtres humains. Ça fait mal à la tête. Ça fait mal au cœur.
Donc, de justicier-selon-la-loi, le Juge Wargrave deviendra un justicier hors-la-loi et assassin, s'appuyant sur ses connaissances et son expérience de juge respectable et respecté. C'est effroyable! Disons-le... effroyablement «efficace».

«Dix petits Nègres», de Agatha Christie
Dans le roman, le juge commet dix crimes en série -c'est un serial killer avant la lettre. Il choisit ses victimes et les attire en usant de subterfuges dans un lieu isolé nommé «l'île du Nègre» M. le Juge a tout préparé avec le soin et la minutie qu'on lui connaît, avec l'aide Agatha C. Une mise en scène diabolique:
  • Debout devant la cheminée (de sa chambre à coucher), Véra lut les naïves strophes apprises dans son jeune âge. Dix petits Nègres s'en allèrent dîner. L'un d'eux s'étouffa et il n'en restait plus que Neuf.... que 8... que 7 ...que 6... que 5... que 4... que 3... que 2 ... que 1 ... aucun. Véra ne put réprimer un sourire. Bien sûr! N'était-on pas ici à l'île des Nègres?
  • Au centre de la table ronde, sur un plateau de verre, étaient placées dix petites figurines en porcelaine. «Des Nègres, dit Tony. L'île des Nègres. Voilà d'où vient l'idée, je suppose.. » Véra se pencha en avant. «En effet, c'est amusant. (...).»
Les «invités, après ce copieux et fin repas, étaient heureux de la vie et d'eux-mêmes.» Cruel! C'est dans cet état de bien-être, bien orchestré, qu'«une voix... inattendue... surnaturelle... et incisive...» fit entendre les actes d'accusation. Ils réalisent alors qu'ils sont pris dans une souricière. Dans ce huis clos étouffant, ils en viendront à se soupçonner les uns les autres, et même à tuer. La peur pour sa propre vie est doublée par la peur des autres. Qui a commis ce meurtre! Et ce meurtre?... jusqu'au décompte final. Diabolique!
Parmi les invités -qui ne savent pas qu'ils sont «ses» invités- il se réserve le beau rôle, l'homme au-dessus de tout soupçon. Aussi sa disparition soudaine -que le Diable a planifié- plongera ceux et celles qui restent dans le plus grand désarroi, tant est que cela soit possible.

Lire «Dix petits Nègres»
Si on plonge tête première dans ce roman, on finit par ressentir l'atmosphère étouffante, oppressante qui s'en dégage. Il n'est pas facile -à ce que je crois- de découvrir le coupable ou les coupables de chaque meurtre. On en soupçonne un ou une,, on le pointe du doigt, puis on se ravise... c'est l'autre. Et, on demande comment ça va finir. La chute finale surprend: c'était lui? Lui... ? qui ça, lui...? Je ne vais pas vous le dire, tout de même!

Dans son livre «La Bibliothèque idéale», Bernard Pivot classe «Le Meurtre de Roger Ackroyd» de Agatha Christie parmi les 10 premiers romans sur 49 romans policiers à lire -le 50e étant, peut-être déjà, dans notre bibliothèque, écrit Pivot. Je ne partage pas son avis. Pour moi, le meilleur roman est «Dix petits Nègres», pour des raisons qui portent sur le fond et sur la forme. Parmi celles-ci, je signale la psychose collective dont le mécanisme est réglé comme une horloge. Psychose qui amène tout le monde à soupçonner tout le monde [comme on en retrouve de la réalité]. C'est un aspect très fort du roman qui, à lui seul, devrait vous inciter à le lire.

Roman populaire? Roman policier? Quoi...? Hein...? On s'en fiche. On lit un bon roman, et il n'y a pas de honte à y avoir? Il vaut mille fois mieux qu'une bluette écrite par «vrai» écrivain...
«Dix petits Nègres»: un roman à lire. Le livre est accessible gratuitement sur Internet en cliquant ici.
Un roman à écouter. Hélas, je n'ai pas trouvé d'extraits audio qui fonctionnent... alors, je passe.
Un extrait vidéo à voir. C'est une confession écrite. Attention! Cet extrait vidéo pourrait vous priver du plaisir de découvrir la machination machiavélique du roman.

Avant de vous quitter sur ces images, je vous invite à me lire demain. Je vous entretiendrai de masques... non pas pour l'Halloween, quoique... mais... Suspense... À demain!


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Psitt! Saviez-vous que le cinéaste québécois Robert Morin a tourné, en 1989, un film «La Réception», une libre adaptation de Dix petits Nègres de Agatha Christie? Ah ben dis donc, ça alors!

jeudi 29 octobre 2009

Pour Halloween / La Maison Usher - Edgar Allan Poe

Pour Halloween / La Maison Usher - Edgar Allan Poe. Voici 2 autres suggestions pour Halloween 20009. La nouvelle «La Chute de la Maison Usher» de Allan Edgar Poe, dans la traduction de Baudelaire. Saviez-vous que la famille Usher a existé? Les «deux protagonistes, Roderick et Madeline, seraient des portraits de James et Agnes Usher, nés, l'un à Boston (1807), comme Allan Edgar Poe (1809); l'autre à Québec (1809), tous deux alliés à la famille de la famille maternelle de Poe». [Note, dans La Pléiade]. Eh oui! Madeline, alias Agnes, serait une Québécoise!

Comme complément à cette courte nouvelle, 20 pages, et pour accentuer le malaise que crée cette horrible histoire -croyez-moi, je ne cherche pas à vous effrayer- qui se termine dans une apothéose à vous rendre insomniaque, il n'y a rien de mieux que d'écouter un CD audio. J'y reviendrai. Le livre, d'abord.

Lire «La chute de la Maison Usher»

Il n'y a pas de maisons hantées, de maisons habitées par des esprits malicieux, habitées par les esprits d'outre tombe, il n'y en a aucune autre, je vous l'assure, qui vous causera autant de frayeur ou de malaise. Vous garderez de la lecture de «La chute de la Maison Usher» un souvenir impérissable, et une impression durable. Edgar Allan Poe est maître en la matière. Il sait mettre au nu les peurs primitives qui se tapissent au plus profond de notre inconscient.

«Écrivain absolu, maître de l'horreur, démoralisateur professionnel,
astrophysicien annonçant l'apocalypse,
Edgar Alla Poe est plus que jamais notre contemporain»
Philippe Sollers

Bienvenue dans «La Maison Usher»!


Je lis le début:
Pendant toute la journée d'automne, journée fuligineuse, sombre et muette, où les nuages pesaient lourd et bas dans le ciel, j'avais traversé seul et à cheval une étendue de pays singulièrement lugubre et, enfin, comme les ombres du soir approchaient, je me trouvai en vue de la mélancolique Maison Usher. Je ne sais comment cela se fit, mais, au premier coup d'oeil que je jetai sur le bâtiment, un sentiment d'insupportable tristesse pénétra mon âme. (...) Je regardai le tableau placé devant moi et, rien qu'à voir la la maison et la perspective caractéristique de ce domaine, les murs qui avaient froid, les fenêtres semblables à des yeux distraits, quelques bouquets de jonc virougeux, quelques troncs d'arbres blancs et dépéris, j'éprouvais cet entier affaissement d'âme (...) C'était une glace au coeur, un abattement, un malaise, une irrémédiable tristesse de pensée qu'aucun aiguillon de l'imagination ne pouvait raviver ni pousser au grand. Qu'était-ce donc -je m'arrêtai pour y penser- qu'était-ce donc ce que je ne sais quoi qui m'évervait ainsi en contemplant la Maison Usher?

«un je ne sais quoi qui m'énervait...»... Nous avons tous ressenti, à un moment donné, une pareille impression, un malaise flou qui fait hésiter... et souvent regretter de ne pas s'y être fier... «Ah! j'aurais donc dû suivre ma première impression!» Trop tard!
Mais que diantre, allait-il faire dans cette galère? Que diantre allait-il faire dans cette Maison Usher?

Sur Internet, on raconte que Philip Winthrop se rend à la Maison Usher rejoindre sa fiancée Madeline dont le frère, Roderick, s'oppose à leur mariage, sans distinguer la nouvelle de Poe et le synopsis de films. C'est du cinéma!
Nuance! L' histoire d'amour a été introduite, par exemple, dans le film de Vincent Prince, qui est une adaptation de «La chute de la Maison Usher». Mais, elle n'est pas dans le texte de Edgar Allan Poe, loin, loin de là... À preuve:

C'était néanmoins dans cet habitacle de mélancolie que je me proposais de séjourner pendant quelques semaines. Son propriétaire, Roderick Usher, avait été l'un de mes bons camarades d'enfance; mais plusieurs années s'étaient écoulées depuis notre dernière entrevue. Une lettre cependant m'était parvenue récemment dans une partie lointaine du pays, une lettre de lui, dont la tournure follement pressante n'admettait pas d'autre réponse que ma présence même.

L'apparition de lady Madeline:
Pendant qu'il parlait, lady Madeline -c'est ainsi qu'elle se nommait- passa dans une partie reculée de la chambre, et disparut sans avoir pris garde à ma présence. Je la regardai avec un immense étonnement, où se mêlait quelque terreur; mais il sembla impossible de me rendre compte de mes sentiments. Une sensation de stupeur m'oppressait, pendant que mes yeux suivaient ses pas qui s'éloignaient.

Au cours d'une nuit d'orage:
Une insupportable terreur pénétra tout mon être; et à la longue une angoisse sans motif, un vrai cauchemar, vint s'asseoir sur mon cœur.

Ce passage annonce la scène d'horreur qui vous fera frémir... et qui rejoint à sa manière «Dracula» de Bram Stoker et le film éponyme de Francis Ford Coppola [comme je vous le signalais, dans mon billet précédent].

Écouter «La chute de la Maison Usher»
Les éditions «Autrement dit», entre autres, propose de télécharger un bon choix d'audios. On en trouve aussi sur Numilog et autres sites sur Internet.
L'extrait audio de «La Chute de la Maison Usher» vient de Numilog, lu par Alain Carré, de sa voix chaude et (trop?) rassurante: à écouter en cliquant ici.

Pour ma part, j'ai écouté une audio «épeurante». L'environnement sonore -voix, bruitage, musique- ajoute de l'horreur à l'horreur du texte de la »Maison Usher». Le texte est livré dans la langue.. de Poe. Évidemment, une première lecture en français aide à la compréhension. «The Fall of the House of Usher, The Pit and the Pendulum and other Tales», lu par William Roberts, Naxos Audio Books.

Le texte de Poe dans la langue... de Baudelaire est de toute beauté, c'est un texte de poète... qui rend justice à Edgar Allan Poe.

Bonne journée! Merci de me lire!
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[] La citation est tirée de l'article «Coup de Poe», par Philippe Sollers, sur BibliObs.
[] Les extraits de «La Chute de la Maison Usher»: La Pléiade. La nouvelle p. 337 à p.357; La note: Notes et variantes, p.1088. Je vous signale que vous pouvez lire la nouvelle sur Wikisource.

mercredi 28 octobre 2009

Halloween- Dracula- Stoker - Coppola

Halloween - Dracula - Stoker -Coppola. Quel quatuor! «Chaque mot, c'est une histoire qui surgit, comme un enfant masqué, dans ton dos, un soir d'halloween», écrit Jacques Ferron. Dans ce billet, je lèverai, ou soulèverai, le masque du mot Halloween, avant de vous suggérer un livre, «Dracula», de Bram Stoker, et un film de Francis Ford Coppola, «Dracula», qui fut d'abord un livre. Mais, allons d"abord fêter joyeusement! Du moins, allons voir comment on fêtera l'halloween 2009, car chaque année est une nouvelle édition.

À Laval (Québec). «Trente acteurs s'emploient à terroriser les visiteurs sous les chapiteaux d'Hollywood Halloween». À Ypres (Belgique). «Le parc d'attractions... met les citrouilles et les sorcières au placard. Pour célébrer Halloween [sans l'] sur un mode nouveau, les attractions de Bellewaerde ont été redécorées sur le thème du "Roi des rats".
Les déguisements, les monstres, les fantômes, les sorcières, les citrouilles... seront aussi de la fête comme chaque année. On les aime depuis longtemps, on continuera à les aimer encore longtemps [c'est «l'amour éternel»... celui qui nous conduira -tremblants de peur- à Dracula]. À preuve, au Jardin botanique de Montréal (Québec), c'est «Le grand Bal des citrouilles». La sorcière Esmeralda, en personne, sera présente au Bal!

Que se cache-t-il sous le masque du mot «Halloween»?
Il se rattache, en gros, à 3 expressions : «All Hallow Even» ; «All Hallow' Day» ; «La veille de la Toussait». Le sens religieux, le rappel des saints et des morts est aujourd'hui occulté, et le mot Halloween (une contraction) a revêtu le sens de fête d'automne dont la citrouille est un des symboles. Une fête... profane... qui ne gêne personne. Il est intéressant de noter qu'en Amérique du Nord, on dit l'Halloween, et en France et en Belgique, Halloween. Particularités (ou particularismes...) obligent.
L'Halloween, c'est aussi une fête... commerciale. Elle est entrée en France par le commerce via un fabricant de déguisements et des sociétés américaines établies en France (Disneyland Paris et autres). Cela dit, ne laissons personne, ni rien, gâcher notre plaisir. Plaisir... d'éprouver de la peur, de la frayeur, de... d... Une bonne grosse frousse, quoi!

La littérature ne manque pas d'œuvres «effrayantes». Parmi celles-ci, j'ai fait des choix, et je vous les propose très simplement:
  • mercredi, Dracula, le livre de Bram Stoker et le film éponyme de Francis Ford Coppola;
  • jeudi, La Chute de la Maison Usher de Allan Edgar Poe et le CD éponyme. Vous verrez, il y a un lien de parenté...;
  • vendredi, Dix petits nègres de Agatha Chritie;
  • samedi, une grande nouvelle, accrochez-vous à vos oreilles, Dracula n'est pas mort...

Dracula, le livre de Bram Stoker

Dracula est le vampire le plus célèbre, la créature des Ténèbres qui, sorti du roman original de Bram Stoker, a engendré d'innombrables avatars au cinéma, au théâtre, en littérature, etc.
Dracula est devenu un mythe qui hante l'imaginaire. C'est un mort-vivant tiraillé entre Eros et Thanatos, c'est une âme errante puni par Dieu pour l'avoir défié. Le personnage aurait une source historique. Le prince Vlad l'Empaleur, fils de Vlad II le Dragon ou Vlad Dracul, de Transylvanie, aurait servi d'inspiration à Bram Stoker pour créer le personnage de Dracula. Une légende...
Pourquoi opter pour une pâle copie lorsqu'on peut avoir l'original? Poser la question c'est y répondre. C'est un bon choix, car c'est bien écrit, et bien décrit...Ce n'est pas de «la Grande Littérature», c'est un bon livre qui a eu un immense impact sur l'imaginaire collectif. Tout de même, ce n'est pas à dédaigner...
Ce qui ajoute à son charme indiscret, il ne vous en coûtera que 0,99$ US en eBook sur Google Books, Éditions Hayes Barton Press, en format VitalBook... Dracula en Vital... Le prix n'a pas été fixé par Beidegger: il a la tête ailleurs... en ce moment.

Pour réaliser son film «Dracula», Francis Ford Coppola s'est basé sur le roman original de Bram Stoker, qu'il a tenu à cerner de près, d'où le titre en anglais «Bram Stoker's Dracula». Un film à l'esthétique léchée, dont les images, le rythme, le bruitage, la musique se déroulent dans une grand unité. Le dialogue est loin du bavardage, on est au cinéma... ce sont les images et l'ambiance qui «parlent».
J'aime trois scènes, en particulier. Le début du film qui introduit le mystère et l'inquiétude; et montre la naïveté du jeune Jonathan -qui s'est fait avoir par son patron [ça n'arrive que dans les films...]. La scène d'amour entre Mina et Dracula, «l'éternel amour»: je la classe comme l'une des plus belles scènes d'amour au cinéma [le coeur a ses raisons...]. Et la scène où Dracula meurt, il atteindra le «repos éternel» auquel il aspire et ira rejoindre sa femme Elizabeth, alors que Mina reste près de lui, brisée par la douleur de perdre son Amour. Je vous invite à visionner les deux premières scènes. Et, je vous laisse découvrir la troisième.
Faites de beaux rêves! Du moins, ne faites pas de cauchemar... À demain!

Scènes tirées du film «Dracula» de Francis Ford Coppola






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[] La citation de Jacques Ferron est turée du Petit Robert
[] La fête de l'Halloween à Laval: article de Stéphani Morin et photo de Bernard Brault, La Presse. Lu sur Cyberpresse, ici
[] La fête d'Halloween à Ypres: article sur «La Voix du Nord», Secteur de Montreuil, ici
[] Le Roi des rats, de Bellewaerde est ici. Allez voir ce Roi Rat... étrange, et écoutez les bruits environnants. De quoi faire peur... aux adultes! Aux adultes qui se souviennent des peurs de leur enfance...

lundi 26 octobre 2009

La nuit - La poésie

«La nuit». La poésie. La nuit a «ses beautés, ses effets pittoresques, ses magies et ses séductions», écrit Théophile Gauthier, dans «Souvenirs de théâtre». La nuit, indiscrète, dit qui vous êtes... Dans «Géographie de la nuit», de Luc Bureau, je lis ce passage: «L'humanité est l'œuvre de ses œuvres. La nuit crée par l'homme devient créatrice de l'homme. Elle alimente ses peurs, ses mythes, ses pensées et ses rêves; elle s'insinue dans son histoire, ses lieux, ses institutions et ses salons. Elle invente le soulier, la parole, le destin, le sacrifice, la poésie et le temple. C'est prêter, je le sais, à la nuit ou à l'image de la nuit un pouvoir générateur incomparable, mais qui ne me semble pas en désaccord avec une conscience ou une expérience générale, au point où l'on est tenté de dire que la nuit et l'homme, c'est du pareil au même. Dis-moi ce que sont tes nuits, et je te dirai qui tu es.»

Ni insomniaque, ni noctambule, la nuit me fascine. Nuit noire. Nuit étoilée. Nuit de lune. Nuit d'orage. Nuit qui apporte une accalmie. Nuit où le chat rôde dans la maison et surveille aux fenêtres. Nuit imaginaire, fantastique et fantasmée. Nuit de rêve. Nuit rêvée.
Doux comme un nuage,
un nouveau confort
qui allonge vos rêves...
La nuit
n'est-elle pas toujours
trop courte?

Je puise dans «Géographie de la nuit», de Luc Bureau -dont je vous dis grand bien- les trois courts poèmes qui suivent. Ils sont beaux, et envoûtants, comme la nuit... sans être emberlificotés.


Dans la solitude ténébreuse de ma
chambre, que de voyage aux confins
du monde n'ai-je pas entrepris, que
de métiers hasardeux n'ai-je pas
pratiqués, que d'aventures amoureuses,
naïves et roucoulantes, n'ai-je pas
teintées?


Puis,
sans aucun bruit
particulier,
la lumière
s'écroule dans ses bas-fonds,
l'ombre épaisse
masque les formes
et leurs couleurs,
voile les êtres
et leur demeure.
C'est la nuit.


Nuit profonde. Eau profonde.
Nuit féconde. Eau féconde.
Nuit trompeuse. Eau trompeuse.
La nuit et l'eau sont les plus grandioses
et les plus tragiques réservoirs d'inspiration et d'action


Bonne nuit! Good Night! Gute Nacht! Buonasera! Buanas Noches! Bonne nuit!
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L'image [ci-haut, au centre]: La terre de nuit (photomontage d'images satellite). Sur Wikipédia, vous pouvez l'agrandir 800 X 400 pixels. Et même en plus haute résolution, mais attention! Lisez l'avertissement, le «Warning». C'est une image ma-gni-fi-que! Fascinante!
Voir Wikipédia, au mot «Nuit»

dimanche 25 octobre 2009

Actualités littéraires- Véronique Ovaldé - Margaret Atwood

Actualités littéraires. «Ce que je sais de Vera Candida», de Véronique Ovaldé - «Le Fiasco du Labrador et autres nouvelles», de Margaret Atwood. Dans Le Devoir des samedi et dimanche des 24 et 25 octobre 2009, Danielle Laurin et Christian Desmeules ont attiré mon attention sur ces 2 livres, et piqué ma curiosité. Deux articles ayant une juste part d'information et de critique - c'est comme ça que je les aime... Je me suis alors mise à fouiller, farfouiller, trifouiller sur Internet pour m'en faire une idée, et vous relayer les résultats de ma recherche.


Véronique Ovaldé «s'affirme en plus comme une voix singulière dans le paysage littéraire. Comment? Par la force de son imagination. Par la façon qu'elle a de faire décoller ses lecteurs. De les transporter dans des lieux inventés. Et par cette légèreté de ton qu'elle insuffle à ses histoires tragiques». [Danielle Laurin]

Ce que je sais de Vera Candida. Dans la narration, il y a de l'humour et même de l'absurde qui désamorcent les situations tragiques.. Les chapitres sont courts et portent des titres inventifs et jubilatoires. C'est, justement, le dosage entre l'humour, l'absurde, le rire qui rend supportable l'insupportable. La fantaisie allège la violence. Un livre émouvant.

Ce qu'en dit la romancière: «C'est un livre qui parle de la mort et de l'abandon finalement...»

Ce qu'en dit l'éditeur. Quelque part dans une Amérique du Sud imaginaire, trois femmes d'une même lignée... Lire la suite...
Profitez-en pour jeter un coup d'œil aux deux autres romans de Véronique Ovaldé: «Déloger l'animal» et «Et mon coeur transparent», qui ont reçu d'excellentes critiques, et même des éloges. Les divers commentaires que j'ai lus sur Internet vont dans ce sens, pour les 3 romans.

Pour lire les premières pages, en PDF sur evene.fr, cliquez ici.


Margaret Atwood. «L'écrivaine canadienne, [est] en parfaite possession de ses moyens (...). [Elle raconte des] «histoires qui paraîtront intimement personnelles, presque réelles, sinon biographiques. Pourtant, nous sommes en pleine fiction.» [Christian Desmeules]
L'éditeur prétend le contraire, c'est le livre «le plus autobiographique» de l'auteur. Qu'en pense Margaret Atwood? ... Mais est-ce important pour les lectrices et lecteurs «ordinaires»...

Le Fiasco du Labrador. «...ce sont onze histoires liées entre elles qui nous rappellent trop bien comment le passé persiste en nous. Et comment il contamine le présent autant que l'avenir.» [Christian Desmeules]

Ces nouvelles où se côtoient humour caustique et humanité présentent un portrait kaléidoscopique de la vie de Nell, la narratrice âgée.

Ce qu'en dit l'éditeur. Imaginez un grand album de photos que feuilletterait Margaret Atwood, retraçant le parcours d'une existence... Lire la suite...


Pour lire la première nouvelle, en version électronique sur fnac.ca, cliquez ici.
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Sources: Dans «Le Devoir» des samedi et dimanche des 24 et 25 octobre 2009. «Véronique Ovaldé: casser la fatalité», Danielle Laurin. «Le Fiasco du Labrador et autres nouvelles, Christian Desmeules.
Livres: «Ce que je sais de Vera Candida», Véronique Ovaldé, L'Olivier, Paris, 2009, 300 pages.
«Le Fiasco du Labrador», Margaret Atwood, trad. de l'anglais (Canada) par Michèle Albaret-Maastsch, Robert Laffont, Paris, 2009, 304 pages.

samedi 24 octobre 2009

Les écuries d’Augias / L’âne de Buridan

«Les écuries d’Augias» / «L’âne de Buridan». Avertissement! Les histoires de ce blogue sont purement fictives. Toute ressemblance avec l’actualité, d’ici et d’ailleurs, et même de l’au-delà de nulle part, ne sont que pure coïncidence. Qu’on se le dise, et qu’on le sache une fois pour toutes : j’aime les chevaux, j’aime les ânes. Mais, j’ai des favoris …

Bucéphale, le grand cheval noir d’Alexandre le Grand, inséparables monture et cavalier. Alexandre portait bien son nom qui signifie, en grec, «ami des chevaux»; et Bucéphale qui veut dire «à la tête de taureau». Fougueuse monture qui, jeune, avait peur de son ombre, la confondant avec l’arrivée d’un homme. Alexandre, âgé de 12 ans, mais déjà habile et intrépide cavalier sut comment l'amadouer et lui faire passer ses craintes, il dompta la bête farouche. Ils combattirent ensemble, et Bucéphale mourut à la guerre. Alexandre le fit enterrer avec les honneurs militaires.

Le grand cheval blanc de Lady Godiva loge aussi dans mon… écurie d’amour. Selon la légende, Lady Godiva aurait traversé nue sur son cheval blanc (dont j’ignore le nom) les rues Coventry (Angleterre), à la faveur de la nuit... Le but de cette équipée : convaincre son mari de diminuer les impôts prélevés pour financer ses campagnes militaires. Son époux, Léofric -le bien nommé-, comte de Mercie -merci?-, seigneur de Coventry qui lui avait lancé ce défi, par boutade, respecta sa parole et diminua, certains disent élimina, les taxes. Était-ce une parade pour se sortir d'une impasse? My dear and sweet Lady, si bonne… en chocolat!


Les écuries d'Augias.
Pour avoir commis des crimes involontaires,
Eurysthée imposa à Hercule (Héraclès) douze travaux*. S’il sortait victorieux de ces douze travaux et si douze années s’étaient écoulées, le héros pourrait songer à briguer l’immortalité -ce qui n'est pas rien. Le nettoyage des écuries d’Augias était le 6e de ces travaux. C’est donc par le biais de la légende de Héraclès qu’on a retenu le nom d’Augias…

Voici l’histoire. Augias, roi d’élide, possédait un riche et immense troupeau, mais il avait commis la négligence de ne pas nettoyer ses écuries –on avance le chiffre de 33 ans. Il chargea Héraclès de cette pénible, et humiliante, tâche. En retour, il lui donnerait le 10e de son troupeau s’il accomplissait le travail en une seule journée. Héraclès réussit : il ouvrit une brèche dans le mur et il y fit passer les eaux des fleuves Alphée et Pénée. Au soir, tout était propre. Mais Augias, se parjurant, refusa de lui payer le prix de son travail. Il prétextait que ce n'était pas lui qui avait nettoyé l'écurie, mais les dieux fleuves. Eurysthée, qui détestait Hercule, ne voulait pas admettre sa victoire, car il avait relevé un pari et avait été payé.

Un tribunal fut chargé de régler leur différend. Phyléos, le fils d’Augias prit parti pour Héraclès. Tous deux furent… condamnés et chassés de la ville. Furieux Héraclès et Phyléos revinrent avec une armée. Héraclès se rendit maître des lieux, tua Augias et le remplaça sur le trône par son fils Phyléos, qui avait su rester son fidèle compagnon.

D'où l'expression «nettoyer les écuries d'Augias». Pour «Le petit Robert», il s'agit d'une locution figurée (qui fait image... et odeur) et littéraire: «porter l'ordre, la propreté, dans un milieu corrompu, une affaire malhonnête». Au sens courant: «C'est une vraie écurie, se dit d'un local très sale.» «Entrer quelque part comme dans une écurie, sans saluer, d'une façon cavalière et impolie», voilà qui nous change de l'auberge espagnole...


L’âne de Buridan

Voici la légende. Un âne placé entre un seau d’avoine et un seau d’eau, ayant également faim et soif, se demande s’il va d’abord manger et puis boire ou s’il va d’abord boire et manger ensuite. Manger-Boire ou Boire-Manger. Il hésite: soupèse les avantages, évalue les inconvénients; tourne la tête à gauche, tourne la tête à droite; mal à l’aise au centre. Le temps passe, et n’arrange rien à l’affaire. Notre âne est toujours aussi hésitant. Pour cacher son malaise, de temps à autre, il lève la tête –gardant l’œil sur ses seaux-, il remue des oreilles, il braie… mais ne décide pas, ne se décide pas. L’avoine ou l’eau? L’eau ou l’avoine? Le temps passe… passe, et l’âne finit par périr, et de faim et de soif ou de soif et de faim…

L’âne de cette légende, que je vous raconte à ma façon, est-il bien un âne? Hum… L’âne de Buridan de la légende n’est pas de Buridan… On lui en attribua la paternité car elle était cohérente avec sa théorie, car le philosophe ­-Jean, de son prénom- considère qu’un homme peut différer son choix pour en évaluer les conséquences. On accola son nom à l’âne… pour le ridiculiser. Ironie du sort: les moqueurs sont tombés dans les oubliettes, et le nom de Buridan est passé à l’histoire, la petite [grâce à l’âne] et la grande [grâce à sa philosophie].

«Aristote se demandait comment un chien qui doit choisir entre deux nourritures différentes et également attirantes choisit entre elles». Un dresseur répondrait que le chien saute sur le premier plat et gronde au-dessus du deuxième, qu’il engouffre sitôt après… n’avancez pas la main. Le chat me semble plus astucieux… mais c’est une autre histoire.

Et il y a aussi l’âne qui mange à tous les râteliers et boit à toutes les sources… ce serait une histoire à inventer…

Spinoza se pencha sérieusement sur «L’ânesse de Buridan» (tiens donc!) « J’accorde tout à fait qu’un homme placé dans un tel équilibre ---- (j'entends, qui ne perçoit rien d'autre que la soif et la faim, tel aliment et telle boisson à égale distance de lui) mourra de faim et de soif. S'ils me demandent s'il ne faut pas tenir un tel homme pour un âne plutôt que pour un homme ? je dis que je ne sais pas (…) [trad. Fr. Bernard Pautrat, p.191 et 195, cité dans Wikipédia).

J’aime les ânes… dans la littérature. Ceux de Jean de La Fontaine, on connaît (on pense connaître : ce qui est, souvent, «équipollent»). Passons. J’ai mes favoris…

«J’aime l’âne», de Francis Jammes (poète et romancier français)

«J'aime l'âne si doux / marchant le long des houx.

Il prend garde aux abeilles / et bouge ses oreilles ;

et il porte les pauvres / et des sacs remplis d'orge.

Il va, près des fossés, / d'un petit pas cassé.

Mon amie le croit bête / parce qu'il est poète.

Il réfléchit toujours. / Ses yeux sont en velours.

[…]

L'âne n'a pas eu d'orge, / car le maître est trop pauvre.

Il a sucé la corde, / puis a dormi dans l'ombre...

(…)

Va trouver le vieil âne, / et dis-lui que mon âme

est sur les grands chemins, comme lui le matin.

(…)

«L’âne», de Victor Hugo

La vie

Fait quelques pas tremblants vers le bien, puis dévie. / L'homme est psaume qui soit; il est blasphème aussi. / Son âme est une lyre au son peu réussi / Où l'honnête a sa corde, où l'injuste a sa fibre; / Dans son pauvre esprit louche il tient en équilibre / Cauchon et Jeanne d'Arc, Socrate et Mélitus; / Il complète le bien d'où sortent ses vertus,/ Hélas, avec le mal d'où sortent ses fétiches; / Ce vers faux a Satan et Dieu pour hémistiches.

Réaction de la création sur l'homme

L'âne fit un silence, et, murmurant : — Voilà ! C'est ainsi. Je n'y puis que faire ! — il grommela: Se contredire un peu, Kant, c'est le droit des glose ; Quand on veut tout peser, on rencontre des choses. Qui semblent l'opposé de ce qu'on avait dit ; Non aux basques de Oui toujours se suspendit, Riant de la logique et narguant les méthodes ; Qui tourne autour d'un monde arrive aux antipodes ; Kant, je n'userai point de ce droit ; seulement Après t'avoir montré les hommes blasphémant, Niant, méconnaissant et méprisant la Chose, Cet océan où l'Être insondable repose, Il faut bien te montrer la Chose enveloppant Les hommes submergés dans Dieu qui se répand Et qui sur eux se verse et qui se verse encore, Tantôt en flots de nuit, tantôt en flots d'aurore ; Après t'avoir montré l'atome outrageant Tout, Il faut bien te montrer la grande ombre debout.

*Les douze travaux d'Hercule ont inspiré l'histoire d'Astérix, mais en plus moderne...
Sources: Wikipédia, Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine (Larousse), Kalliope.org, Le Petit Robert.

vendredi 23 octobre 2009

À l'affiche... sur Livranaute. Pour saluer Jack Kerouac

À l'affiche... sur Livranaute. Pour saluer Jack Kerouac. Il y a 40 ans, la mort emportait Jack Kerouac sur la route céleste de l'éternité: c'était le 21 octobre 1969. Il y avait longtemps que Jack Kerouac avait quitté la route terrestre, qu'il avait mis un point final à «On the Road». Ce livre qui a marqué toute une génération, nommée la «Beat Generation», et continué son chemin jusqu'à nous. Jack Kerouac nous a légué une œuvre à nul autre pareille, intemporelle. Une œuvre insensible au temps... aujourd'hui comme hier, et hier comme demain. Un héritage! Avec un bilan positif! C'est à nous de mettre la main dessus -et un œil ou deux...

Pour célébrer ce quarantième anniversaire, l'ONF (Office National du Film) présente, à nouveau, un docufiction qui entremêle des archives, des photos, des entrevues et des reconstitutions d'époque dans le but de «décortiquer le mythe du héros», dixit le résumé, si tant est qu'on puisse éplucher un mythe... doublé d'un héros...

Ce docufiction entremêle, à l'aide d'images, la vie de Jack Kerouac et «On the Road», et en donne une vision juste et éclairante, poétique et rythmée. Le texte et la narration sont à la hauteur. Il ne «décortique rien», et c'est heureux et... comme dirais-je, logique... plein de bon sens.

C'est à ma connaissance, et de loin, le meilleur documentaire sur le sujet. Je le trouve excellent. D'autant plus, que l'on a retenu que de brèves séquences de l'entrevue (minable) de Jack Kerouac avec Fernand Seguin, dans le cadre du «Sel de la semaine, où jamais sel de la sagesse ne fut plus rare*.

Pour saluer Jack Kerouac, je vous invite à visionner le docufiction sur mon blogue Livranaute. Il saura vous captiver, vous émouvoir, vous projeter dans le monde de Jack Kerouac. Veuillez cliquer sur Livranaute, dans la colonne de gauche (La liste des mes blogues). Merci! [oui, la page existe]

Profitez-en pour lire (ou relire - ce n'est pas défendu...)- mes billets sur Jack Kerouac, en vous servant soit des «Archives», soit des «Libellés». Plusieurs citations du documentaire, tirées de «On the Road», se trouvent sur mon blogue.

À bientôt, j'espère...!
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* Voir mon billet du 10 juillet 2009. Il est ici, je viens de le voir, il existe...

jeudi 22 octobre 2009

L'ordinateur et l'écriture - Umberto Eco / Antidote HD

L'ordinateur et l'écriture - Umberto Eco / Antidote HD. Diable, dites-vous, quels liens peut-il y avoir entre un texte de Umberto Eco et Antidote HD? Entre un érudit, romancier, et un logiciel. Laissez-moi d'abord vous dire que Druide informatique vient de lancer une nouvelle version, repensée et enrichie, de son célèbre logiciel d'aide à la rédaction en français et de correction grammaticale. La version HD «Hautement Désirable» -«Cet obscure objet du désir», comme dirait Bunuel- pourrait bien vous induire en tentation, et vous faire succomber... d'où le «Diable»... Dictionnaire étymologique, citations historiques, guide historique, illustrations du Visuel Nano, liens vers Wikipédia, etc. Un correcteur de texte «à deux colonnes», de nouveaux filtres, possibilité d'éditer un texte dans la fenêtre du correcteur... 120 nouveautés! Ce n'est pas tout, un«Anti-Oups, -«Hallucinant et Débile» dixit, avec humour, un «druide»- pour le courriel. Qui plus est: votre iPhone sera content de vous!*

Cela étant dit, abordons la question des liens, sans (trop) les tirer par les cheveux...
Le trio ordinateur, écriture, Antidote HD: ça va.
Le trio ordinateur, écriture, Umberto Eco: ça va.
Or, deux quantités égales à une même troisième sont égales entre elles.
Donc Antidote HD et Umberto Eco: ça va.
Mais oui: si A=B, et si B=C, donc... A=C
Et vous voilà... piégé! Comme Socrate par Eugène Ionesco... qui retourna le célèbre syllogisme d'Aristote, qui dit: Tous les hommes sont mortels, Socrate est un homme, donc Socrate est mortel. La logique est implacable.
Eugène Ionesco pondit un syllogisme, tout à fait drôle, mais à la logique... disons, floue. «Tous les chats sont mortels. Or, Socrate est mortel. Donc, Socrate est un chat.»
En attendant cela, la Cantatrice chauve s'esclaffa bien haut, le Rhinocéros barrit, et Ionesco sourit, fier d'ajouter une absurdité à son répertoire.

Je ne sais pas si Umberto Eco apprécierait mon faux syllogisme... mais nous savons qu'il a un solide sens de l'humour. Vous serez à même de le constater, à nouveau, dans le texte qui suit, et que je vous invite à lire, texte tiré de «Comment j'écris». Écrire à la main, écrire à l'ordinateur, avec quel traitement de texte? Comment écrit-il? Quelle idée vous vous en faites?

«L'ordinateur et l'écriture», Umberto Eco
« [Mais] quelqu’un un jour m’a dit : On sent que le roman a été écrit directement à l’ordinateur; sauf la scène du cimetière: celle-là oui, on sent qu’il y a du ressenti, elle a dû êtres plusieurs fois réécrite, et au stylo.» J’ai honte de le dire, mais de ce roman qui a subi tant de phases de rédaction, où sont intervenus le bic, le stylo, le feutre, et d’infinies révisions, l’unique chapitre écrit directement à l’ordinateur, et d’un trait, sans trop de corrections a été justement celui de la trompette. La raison en est très simple: cette histoire, je l’avais tellement portée en moi, je me l’étais racontée tant de fois, que c’était comme si elle était déjà écrite. Je n’avais rien à ajouter. J’avais mes doigts sur le clavier comme sur un piano sur lequel j’aurais joué une mélodie que je savais par cœur; et s’il y a du bonheur dans cette scène, il est dû au fait qu’elle est née comme une jam session. Vous jouez en vous laissant aller, vous enregistrez, et ça donne ce que ça donne.

En fait, ce qui est bien avec l’ordinateur, c’est qu’il encourage la spontanéité : vous écrivez d’un seul jet, en hâte, ce qu’il vous vient à l’esprit. Après, vous savez que vous pouvez corriger et varier.

L’utilisation de l’ordinateur concerne surtout le problème des corrections, et donc des variantes.

(…) Avec l’utilisation de l’ordinateur (Le Pendule [de Foucault] a été écrit en Wordstar 2000, L’Ile du jour d’avant en Word 5, Baudolino en Winword dans des diverses versions au cours des années. Les choses changent. (…) Mais il serait erroné de penser qu’un fanatique des variantes pourrait demain reconstruire votre processus d’écriture. (…) Une fois je me suis penché sur les variantes des Hymnes sacrés de Manzoni. Alors, la substitution d’un mot était décisive. Aujourd’hui non: demain vous pouvez revenir sur le mot abandonné hier. Ce qui comptera tout au plus, ce sera la différence entre le premier jet manuscrit et le dernier jet sur imprimante. Le reste est un va-et-vient, souvent déterminé par votre taux de potassium dans le sang.»
[Umberto Eco, De la littérature, Grasset, 2002. Les extraits sont tirés des pages 421 à 423, «L'ordinateur et l'écriture» faisant partir du texte «Comment j'écris»]
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* Sources d'information: Branchez-vous! «Lancement d'Antidote HD: «La plus grande évolution du logiciel à ce jour», par Aude Boivin Filion. Pour lire l'article, cliquez ici.
Direction Informatique: «Antidote HD: présentation déjantée pour une formule améliorée», par Jean- François Ferland. Sous ce même titre (sic), on trouve 2 articles. «Nouveautés et améliorations», en page 1: cliquez ici. «Mieux desservir la clientèle actuelle», en page 2: cliquez ici.

mercredi 21 octobre 2009

Automatistes / Borduas - Riopelle - Barbeau, Gauvreau, Sullivan

Automatistes / Borduas - Riopelle - Barbeau, Gauvreau, Sullivan. La «Varlerey Art Gallery» présente à Markham (Ontario) -jusqu'au 28 février 2010- une rétrospective remarquable qui réunit 60 œuvres d'Automatistes québécois. Une exposition majeure. Un évènement. Cette exposition couvre les débuts du mouvement québécois depuis les premiers tableaux de Paul-Émile Borduas, de 1941 à 1960, ainsi que les œuvres des autres signataires du «Refus global»: Jean-Paul Riopelle*, Marcel Barbeau, Pierre Gauvreau, Françoise Sullivan, Françoise Riopelle (danseuse et chorégraphe). L'exposition fait aussi une belle part aux héritiers de ces grands peintres, qui ont eu le courage de briser le moule de la tradition: Rita Legendre, Guido Molinari, Claude Tousignant.

Des photographies, livres, documents complètent la rétrospective afin de démontrer «l'aspect multidisciplinaire du mouvement automatiste, qui fut autant littéraire, critique et chorégraphique que pictural», écrit Frédérique Doyon dans le journal «Le Devoir» du 20 octobre 2009.
Un mouvement.. global. Un mouvement... nouveau. Un «Refus global» de l'ancien courant de pensée. Un appel pressant en faveur d'un renouveau pictural, artistique, et sociétal.

Parallèlement à l'exposition, la «Varlerey Art Gallery» propose des films de danse de Jeanne Renaud et une performance de danse signée par Françoise Sullivan, exécutée par Ginette Boutin.

En mars, l'exposition sera présentée «à la prestigieuse Albright-Knox Gallery», de Buffalo. «The Automatiste Revolution: Montreal 1941-1960» Aux USA, la rétrospective sera intégrée à une exposition plus vaste portant sur l'expressionnisme abstrait américain et contemporain.

Les musées québécois, Musée des Beaux-Arts de Montréal, le Musée d'Art contemporain de Montréal, et le Musée National des Beaux-Arts de Québec ont prêté des œuvres, ainsi que le Musée des Beaux-Arts du Canada et des collectionneurs.

Il faut saluer l'initiative de la «Velry Art Gallery» de Markham (en banlieue de de Toronto), de même que l'accueil de son exposition par la «Albright-Knox Gallery», de Buffalo. Si vous allez faire un tour par là, ne manquez pas un pareil événement...

Pour les Québécois, il y a de quoi être fiers! Mais... il y a de quoi être désolés, lorsque l'on sait avec quelle fadeur on a célébré, au Québec, le 60e anniversaire du Refus global...

Cordonnier mal chaussé... Pauvre cordonnier qui marche avec des semelles trouées, et use ses chaussettes. Va-t-il les repriser ou les jeter? À moins qu'il les mange...
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* On peut admirer au Musée National des Beaux-Arts de Québec (MNBAQ) la grande fresque de Jean-Paul Riopelle, «Hommage à Rosa Luxembourg». Une merveille! Source principale: «Rétrospective à Markham et à Buffalo» - «Les Automatistes exposés aux États-Unis», par rédérique Doyon, journal Le Devoir, le mardi 20 octobre 2009.
Crédit. Image: «Colloque exubérant», Pierre Gauvreau (Pierre Gauvreau / Sodrac (2008), publiée par «Le devoir».

mardi 20 octobre 2009

Un soupçon légitime- Stefan Zweig

«Un soupçon légitime», une nouvelle inédite de Stefan Zweig, vient d'être publiée chez Grasset. Traduite de l'allemand par Baptiste Touverey, le texte de 140 pages est suivi de l'original en allemand; l'occasion d'apprendre à déchiffrer quelques mots dans cette langue, à défaut de ne pouvoir les prononcer... Peu de temps avant cette publication, on annonçait la découverte d'un manuscrit inédit de Stefan Zweig. Grasset l'a publié sous le titre «Voyage dans le passé», une nouvelle d'une centaine de pages. Quant à nous, nous à voyagerons à rebrousse-temps, c'est-à-dire en commençant par la toute dernière nouvelle publiée, soit «Un soupçon légitime».

De ce grand auteur allemand, un immense nouvelliste, j'ai lu, et écouté, trois nouvelles: «Le Joueur d'échec», «Vingt-Quatre Heures de la vie d'une femme» et «La Confusion des sentiments» -pas nécessairement dans cet ordre...
Inoubliable! À lire et à relire, à toujours avoir à la portée de la main.

Une tornade nommé John Charleston Limpley
Deux retraités, Betsy et son mari, mènent une existence paisible. Voilà que débarquent des voisins, John Charleston Limpley et Mrs. Limpley. John Limpley est le centre de gravitation de son entourage: un phénomène qui attire à lui toutes les masses corporelles environnantes. Jugez par vous-même…
Un homme débordant de vitalité, enthousiaste, bavard, il s’attache à vous et ne vous lâche pas d’une semelle. De surcroît, il est d’une bonté sans faille -pour mieux dire: d’une bonasserie à faire pâlir tous les candidats à la sainteté. Sympathique au cube…
Bref, John Charleston Limpley est un homme hyperactif, envahissant, «une tache de graisse»… «une mouche collante».* C’est l’homme de la démesure! «In medio stat virtus»: connaît pas, jamais vu… jamais entendu parler.

Si vous rencontrez un phénomène semblable, vous pourrez dire:
«C'est un Limpley!»


La trame de «Un soupçon légitime»
Par son comportement excessif John Charleston Limpley épuise sa femme, épuise ses voisins… il vous épuisera*.
Pour canaliser son trop plein de tout... Betsy lui offre un chiot, car elle n’en peut plus de le supporter: c'est l'enclenchement du drame.
John jette alors tout son dévolu sur Pronto. L’animal, habitué aux cajoleries et à la prévenance de son maître qui satisfait ses moindres caprices, deviendra le maître de son maître. Les rôles sont inversés. Pauvre Betsy, elle croyait bien faire… Ne pouvant supporter cette relation «inversée», elle prend ses distances avec le couple Limpley. On la comprend!

Sur les entrefaites, après des années d’attente, Mrs. Limpley devient enceinte et donne naissance à une fille. Désormais, l’heureux mari et papa se consacre, tout entier, à sa femme et à sa petite fille. Toujours aussi excessif….
Il délaisse Pronto: sauf que le chien gâté, devenu capricieux, ne l’entend pas de cette oreille. Il devient jaloux, et finira par éprouver de la rancœur pour Limpley et sa petite fille, qui lui volé l’affection de son maître.
«Le drame qui va survenir est d’autant plus tragique qu’il reste inexpliqué». (Grasset)

Des extraits de la nouvelle
«Humainement Limpley était irréprochable. Il était débonnaire jusqu'à l'excès, il était altruiste et d'une obligeance telle qu'il fallait à chaque instant décliner ses offres de service, de surcroît il était honnête, loyal, ouvert et loin d'être bête. Mais ce qui le rendait difficile à supporter, c'était sa façon bruyante et sonore d'être heureux en permanence. Ses yeux embués rayonnaient toujours de satisfaction, à propos de tout et de tout le monde. Ce qui lui appartenait, ce qui lui arrivait était splendide, était wonderful; son épouse était la meilleure épouse du monde, ses roses les plus belles roses, sa pipe la meilleure pipe avec le meilleur tabac. [...].

Dans l'état de constante ébullition où le mettait son vain enthousiasme pour des choses tout à fait insignifiantes, indifférentes et allant de soi, il éprouvait le besoin de justifier et d'expliquer de long en large tous ces banals ravissements. Le moteur bruyant qui tournait en lui ne s'arrêtait jamais. [...].

Ses larges mains couvertes de taches de rousseur étaient, comme son grand cœur, toujours intrusives. Il ne se contentait pas de flatter le flanc de chaque cheval et de caresser chaque chien, même mon mari, qui avait pourtant un bon quart de siècle de plus que lui, devait consentir, lorsqu'ils étaient assis confortablement l'un à côté de l'autre, à ce que, dans sa candeur canadienne de bon camarade [c'est moi qui rougis... quoique à bien y penser...] il lui tapât sur les genoux.

Parce que son cœur chaleureux, qui débordait, et donnait l’impression d'exploser sans cesse de sentiment, le rendait altruiste, il s'imaginait que pour tout le monde l'altruisme allait de soi, et il fallait déployer des trésors de ruse pour se soustraire à son oppressante bonhomie.

Il ne respectait ni le repos ni le sommeil de qui que ce soit, parce que, dans son trop-plein d'énergie, il était incapable d'imaginer qu'un autre pût être fatigué ou de mauvaise humeur, et on aurait secrètement souhaité assoupir, au moyen d'une injection quotidienne de bromure, cette vitalité magnifique, mais guère supportable, afin de la faire revenir à un niveau normal.

Il m'arriva souvent de choquer mon mari en lui faisant remarquer que, lorsque Limpley était assis une heure chez nous -en réalité, il ne restait pas assis, mais n'arrêtait pas de se relever d'un bond pour parcourir en trombe la pièce de long en large-, d'instinct la fenêtre s'ouvrait toute seule, comme si l'espace avait été surchauffé par la présence de cet homme dynamique qui avait en lui quelque chose de barbare. Tant qu'on se trouvait en face de lui et qu'on regardait ses yeux clairs, bons, et même débordants de bonté, il était impossible de lui vouloir du mal ; ce n'était qu'après, à bout de force, qu'on éprouvait l'envie de le vouer à tous les diables.

Jamais avant de faire la connaissance de Limpley les personnes âgées que nous sommes ne s'étaient doutées que des qualités aussi estimables que la bonhomie, la cordialité, la franchise et la chaleur des sentiments pouvaient vous pousser au désespoir. [...]

La femme de Limpley n'était pas malheureuse du tout, ou plutôt elle avait cessé de l'être. Elle était devenue incapable de ressentir clairement quoi que ce soit, engourdie et épuisée qu'elle était par cette débauche de vitalité. Le matin, lorsque Limpley se rendait à son bureau et que s'évanouissait son ultime "au revoir", à la porte du jardin, je l'observais qui commençait par s'asseoir ou s'allonger, sans rien faire, seulement pour jouir de cette situation inhabituelle, la tranquillité autour d'elle. Et toute la journée, ses mouvements gardaient l'empreinte légère de la fatigue.

Ce n'était pas facile d'engager la conversation avec elle, car à vrai dire, pendant ses huit années de mariage, elle avait presque perdu l'usage de la parole. Elle me raconta un jour les circonstances de leur union. Elle habitait chez ses parents à la campagne, il était passé par là lors d'une excursion et, dans sa sauvage exubérance, s'était fiancé avec elle et l'avait épousée sans qu'elle sache vraiment qui il était et quel métier il exerçait au juste. Pas un mot, pas une syllabe de cette femme paisible et aimable n'indiquaient qu'elle ne fût pas heureuse, et pourtant mon instinct féminin devinait bien, à son air évasif, où résidait le véritable drame de ce mariage.

La première année, ils avaient attendu un enfant, la deuxième et la troisième aussi; puis, au bout de six ou sept ans, ils avaient perdu espoir et désormais ses journées étaient trop vides et ses soirées, à l'inverse, trop remplies de la tonitruante agitation de son époux.
"L'idéal, pensais-je, à part moi, serait qu'elle adopte un enfant, ou bien elle devrait faire du sport ou chercher une activité quelconque. Cette oisiveté ne peut que la mener à la mélancolie, et cette mélancolie, à son tour, à une sorte de haine contre la gaieté provocante de son mari, qui épuiserait tout être humain normal. Il faudrait quelqu'un ou quelque chose autour d'elle, sans quoi la tension sera trop forte."» [(c) Grasset, extraits tirés de BibliObs].

En complément à mon billet, je vous propose d'aller faire un tour sur le site de BibliObs pour lire le dossier sur Stefan Zweig. Je vous conseille, particulièrement:
Bonne lecture! À bientôt...
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* Psitt! Criez-lui des bêtises! Envoyez-le à tous les diables! C'est un excellent exercice de défoulement... Comme dirait Aristote lui-même (ou presque...), c'est une bonne façon de vous purger des frustrations causées par «un Limpley» de votre entourage. Celui que le «boss» aime tant... À moins que ce soit votre beauf...
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