Arès, dieu de la Guerre, détesté par ses parents, papa Zeus et maman Héra. Peu apprécié des Grecs, il est haïssable dans l'Iliade, poème guerrier s'il en est. Homère le dit meurtrier, souillé de sang, lâche. Peu fréquentable, ce dieu! Plus tard, adopté par les Romains, Arès prend le nom de Mars. Ce dieu redoutable, (presque) invincible, devient populaire chez ce peuple belliqueux. Les héros de l'Énéide se réjouissent de «tomber sur le champ de la retombée de Mars». Ils «s'élancent vers la mort glorieuse», écrit Virgile. Autre temps, autre dieu!
Autre temps, même mois. Le mois de mars est le mois de Mars, qui était le mois de janvier de l'année romaine. Le calendrier révolutionnaire le désigna Germinal; le mois d'avril, Floral; le mois de mai, Prairial. Un bouquet printanier offert à de la Terreur! Le dieu Mars a dû se réjouir! Autre temps... même dieu?
Pour vous et moi, les mois de février et mars ont été consacrés à Michel Quint. Le contexte historique de ses deux livres, la Deuxième Guerre mondiale, ferait la fierté du dieu Mars. Tout comme le contexte du poème d'Apollinaire, la Première Guerre mondiale. À quelle heure la Paix? Pour terminer ce mois dans la même veine, je vous donne rendez-vous sur Livranaute pour lire et entendre le discours d'André Malraux Hommage à Jean Moulin.