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jeudi 19 mars 2009

Les ponts sont mortels (1)

Pour avoir lu sur la guerre ou avoir vu des films de guerre, on connaît l'importance stratégique des chemins de fer et des ponts. Que sautent les rails, que déraillent les trains! Que sautent les ponts, que sautent les viaducs! Et que ça saute! Et les soldats… volontaires ou enrôlés de force? Et la population civile? Never mind! comme dirait le Survenant de Germaine Guèvremont. Des deux côtés des belligérants, c'est à qui aura la peau de l'autre pour sauver la sienne. Voilà la réflexion ce qui m'est venue à l'esprit, à la suite de mon billet publié sur Livranaute (le 18 mars 2009) : «Le pont, une invention romanesque?». Le film Le Pont de Bernhard Vicky, mentionné dans Effroyables Jardins de Michel Quint, n'est pas une fiction: il existe, je l'ai vu. Il est en résonnance avec le récit. Voici, pour l'essentiel, trois films de guerre importants, reconnus comme tel, sur le thème en titre.
Le Pont, Die Brücke, de Bernhard Vicky, d'après le roman de Manfred Gregor, en noir et blanc, sorti en salle en 1959. Alors que l'armée allemande est en déroute, en 1945, sept adolescents, gonflés de patriotisme et d'héroïsme, entrent dans l'armée. On voit, tout de suite le non-sens… Tout de même, le colonel, voulant les sauver, leur confie la défense d'un pont sans importance stratégique. Mais, celui-ci est tué. Laissés à eux-mêmes, les adolescents-soldats vont suivre les ordres à la lettre et défendre le pont face aux Américains. Ils y laisseront leur vie… Ce film démontre l'absurdité de la guerre et l'implacable logique meurtrière dont les soldats-enfants sont victimes.
En voir des extraits vidéo sur: http://www.youtube.com/watch?v=dztzypW9lSs
Le Pont de la rivière Kwai, The Bridge on the River Kwai, de David Lean, d'après le roman Pierre Boulle, en couleur, 1957. Durant la Seconde guerre mondiale, un détachement de l'armée britannique fait prisonnier par les Japonais est conduit, à marche forcée,au bord de la rivière Kwai, en Birmanie. Le colonel Saïto, chef du camp, veut les contraindre à construire un pont sur la rivière, sur lequel doit passer un train d'importance stratégique. Le colonel Nicholson refuse en invoquant la Convention de Genève (never mind! -en japonais). Pour le contraindre, Saïto fait subir aux prisonniers des sévices jusqu'à ce que le colonel Nicholson cède. Le colonel et ses soldats construisent le pont, tout en voulant démontrer la supériorité de l'armée britannique. Il faut les voir : torses bombés, sifflet au bec, en avant, marche! Mais pour Saïto, les Anglais sont méprisables: ils n'ont pas honte d'être battus, d'être soumis; lui, il se ferait hara-kiri. Entre temps, Shears, un prisonnier américain -un sauve-qui-peut-, réussit à s'échapper du camp. Il sera forcé d'y revenir (et de quelle façon!) pour guider le colonel Warren, dont le commando est chargé de dynamiter le pont. Au final, Shears, Saïto et Nicholson sont tués, celui-ci tombe sur le détonateur et déclenche l'explosion. Encore ici, dans ce film, fin tragique des héros-victimes, ironie du sort. Absurdité de la guerre. Pour voir des images et des extraits vidéo: http://www.youtube.com/watch?v=x1dWdYk9nU0&NR=1;. Voir aussi: http://www.dailymotion.com/related/xa0rg/video/x2dlix_le-pont-de-la-riviere-kwai_shortfilms?hmz=74616272656c61746564
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