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vendredi 29 mai 2009

Des brèves de Satie (2)

Il pleuvait à boire debout. Mais, je n'avais pas soif… Oui.

Je cherchais ma cassette audio, Mémoires d'un amnésique d'Érick Satie. Rien à faire… quoique, je cherchais… je ne parvenais à me rappeler où je l'avais rangée… J'ai fouillé, farfouillé, trifouillé… «quadrifouillé»… Nenni! Oui.

Mnémosyne m'avait abandonnée. Pour me venger, je me fis Némésis –à la manière de Miss Marple- puis… je laissai tomber… comme l'eau de pluie… qui tombait… à boire debout. Mais, je n'avais pas soif. Oui.

J'y reviendrai. Promis. Oui. Pour l'heure… et pour vous... continuons sur la même lancée. Oui.

D'abord, Satie vous sert un sérieux avertissement. Il faut en tenir compte. Évidemment. Oui.

Je n'aime pas les plaisanteries, non plus que les choses s'en rapprochant. […] Aussi, je ne plaisante jamais; et ne puis-je que vous conseiller d'en faire autant. […)», écrit-il dans L'Œil de veau. Et vlan!

Veau mieux… s'il n'est pas sur…

Voici, de sa part, quelques conseils à prendre, également, au sérieux. Évidemment. Oui.

«Ne respirez pas sans avoir, au préalable, fait bouillir votre air…» ; «Si vous voulez vivre longtemps, vivez vieux…» ; «Je conseillerai de ne pas lire à haute voix un texte écrit dans une langue qu'ignore l'auditeur. Ce n'est pas de bon goût, et l'effet est nul.» Oui.

Partageons avec lui, quelques fines observations. Cet homme généreux ne nous refusera pas ça. Oui. «Sachez que le travail… c'est la liberté… la liberté… des autres… Pendant que vous travaillez… vous n'ennuyez personne…» ; «S'il me répugne de dire tout haut ce que je pense tout bas, c'est uniquement parce que je n'ai pas la voix assez forte.» ; «L'homme qui a raison est –généralement- assez mal vu… même avec des lunettes…» ; «Toute ma jeunesse on me disait : Vous verrez quand vous aurez 50 ans. J'ai 50 ans. Je n'ai rien vu.»

En terminant par la fin, je cède à la tentation –qui ne demande que ça-, de vous citer son texte sur la librairie. Ce qui convient, parfaitement, à un blogue traitant de la littérature. Évidemment. Oui.

Une librairie n'est-elle pas un peu, un Temple de la flânerie? Et je crois qu'un <ensemble> de livres dispose à pratiquer cette <section> de l'Inconscience – facilite l'éclosion de celle-ci, tout au moins.

Étrange séduction! Ne flâne-t-on pas devant les étalages des bouquinistes par les plus mauvais temps, debout, pieds dans l'eau, vent dans l'œil?

Qu'importe! Des livres sont devant nous : ils nous invitent à nous reposer en les caressant du doigt et du regard – à nous oublier en eux béatement – à mépriser les bas liens qui nous retiennent à la si vieille Misère humaine?» Oui.

Psitt! Si vous servez ce texte à votre libraire, ne dites pas qu'il vient de Satie!!! Il serait assez sot pour croire que vous riez de lui… surtout si sa vitrine, ses étalages et ses gondoles sont remplis d'objets hétéroclites. Oui.

Dans une pareille librairie de bric, de brac et de broc, soyez compréhensif! Le libraire ne peut lire tous les livres, surtout ceux qui ne se vendent pas… et qu'il n'achète pas… Mais, vous pouvez aussi tenter votre chance, peut-être pourra-t-il vous donner, quand même, son opinion… c'est gratuit! Comme ça ne vaut pas plus... ni moins… l'équation est en parfaite équilibre! Oui.

Quoique… mais laissons cela, car la pente est savonneuse… et, je n'ai pas ma vadrouille avec moi… Je suis en vadrouille… Oui.

Laissons cela. J'y reviendrai plus loin. Oui.

Je vous donne donc rendez-vous, plus loin, à la même heure. Mais ceci sera une autre histoire. Oui.

Remerciements à Mélusine et Marie Muller.

jeudi 28 mai 2009

Des brèves de Satie (1)

Des brèves et des pas mûres… Commençons par le commencement.

Veau mieux… quand il n'est pas sur… Voici, vois-là une règle de prudence. Sinon, il pourrait t'en cuire, chère blogueuse. Tête de veau... d'or....Oui.

Pratiquez l'autodérision de peur que... les autres ne vous tournent... la tête... en dérision. Il pourrait vous en bouillir... Tête de bouc... émissaire. Oui.

«Méfiez-vous des gens qui ne rient jamais, ce ne sont pas des gens sérieux», absurdinait Alphonse Allais. Oui.

Diantre! Que vient faire Allais dans les Brèves de Satie? Un instant, j'allais... vous le dire. Oui.

Tiens, je lui laisse plutôt la parole, bien qu'il soit mort depuis 1925, après être né en 1866. Oui.

Allons donc rejoindre Satie à la Brasserie. Oui.

«Évidemment, il m'arrive d'aller à la Brasserie; toutefois, je me cache – non par une blâmable hypocrisie, mais conseillé par une prudente réserve – et, surtout, pour que l'on ne me voie pas. J'aurais honte d'être vu! car, comme le disait Alphonse Allais : «cela peut vous faire rater un mariage.». Parole de Satie.

«Mon oncle –ainsi que tous les braves militaires- buvait avec une surprenante abondance tout en racontant force histoires dont le sel lui grattait le gosier et le poussait à lever le coude sans arrêt. Il est fâcheux qu'il n'ait pu connaître Villon : qu'est-ce que ce dernier aurait «pris» , si j'ose dire moi-même.

Malheureusement, Villon était«devenu mort», depuis un certain temps – et ne pensait plus à boire, même à petites gorgées; de plus, mon oncle naquit que bien après la mort de Villon. Tous motifs assez péremptoires qui les tinrent éloignés l'un de l'autre. Oui. »

Diantre! Que diantre! Qu'allait-il faire dans un débit de boissons ? Le «mon oncle», on s'en doute, bien qu'on ne le sache pas. Oui.

Mais… le «son neveu»? C'est qu'il gagnait sa vie, en grande partie, en jouant du piano au Cabaret du Chat noir, puis à l'Auberge du Clou. Au Cabaret, il se lie d'amitié avec Alphonse Allais, qui l'affuble du surnom de Ésotérik Satie; à l'Auberge, avec Claude Debussy. C'est là, également, qu'il y perdit sa vie : il est mort d'une cirrhose du foie –dans la plus totale des misères, et dans l'amertume, son talent n'ayant pas été reconnu. Poète, musicien, compositeur d'œuvres musicales des plus originales –avec titre à l'avenant-, Satie pratiquait un humour décapant, plein d'ironie et de finesse. Avec Satie, ça déménage! Déménageons! Oui.

Mais ceci est une autre histoire. Oui.

En terminant par la fin, je cède à la tentation -qui ne demande que ça- de vous citer le texte de Satie sur la librairie. Oui.

Eh bien, non! Je ne cède pas. Je coupe court... les brèves seraient trop longues... Oui.

Je vous reviendrai pour vous livrer la suite de... de. Je tâcherai de m'en... Vous savez, j'ai la mémoire courte... Tête de linotte! Enfin... nous reprendrons notre tête-à-tête, là où nous l'avons laissé... si personne ne nous l'a piqué... Oui.

Mes remerciements à Mélusine et à Marie Muller.

dimanche 24 mai 2009

Tous, au potager!

Tous, au potager! Arrachons les plants de navet et de courge avant qu'ils ne se transforment en livres et en films! Et les plants de citrouille, arrachons-les aussi, de crainte qu'ils ne se transforment en véhicules... publicitaires. Cendrillon est morte!
Haro sur les producteurs de cinéma qui «se jettent sur la liste des meilleures ventes (de livres). Afin de faire adapter, par des professionnels, ces romans que les foules s'arrachent .(..) Ils veulent obtenir des auteurs de best-sellers qu'ils passent eux-mêmes derrière la caméra.» S'ils ne connaissent rien, c'est sans importance: on les encadrera.«C'est la promesse d'une double peine légumière -après le navet en librairie, la courge à l'écran.»

Ce n'est pas moi qui le dit, c'est Jérôme Garcin dans un Spécial Cannes. Il n'y va pas avec le dos de la cuillère, mais à la pointe de la fourchette, bien aiguisée, pour taper sur Eric-Emmanuel Schmitt qui, «nous menace, au cinéma, (...) !!!
Mais, ce n'est pas lui qui le dit, c'est le «Guide cinéma» que publie Télérama. C'est ce qu'il dit!
Je vous laisse découvrir ce billet piquant sur Bibliobs, qui vous fera pouffer de rire tellement c'est bien envoyé! http://bibliobs.nouvelobs.com/20090522/12666/special-cannes-le-navet-en-librairie-la-courge-a-lecran
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Psitt! Une gondole est un meuble à plateaux superposés servant à présenter des produits (des livres) en libre-service (un présentoir). La tête de gondole est la partie la plus haute et la plus visible de ce meuble (selon le lexique IKEA).
La linotte, tout comme l'étourneau, était considérée comme un animal changeant, étourdi. Dans l'expression «tête de ...» les trois petits points ne cachent jamais un compliment.

vendredi 22 mai 2009

Recherché!

Sur mon blogue Livranaute (billet du 13 mai 2009), j'ai publié un avis. «Auteur chevronné recherché pour film ou pièce de théâtre. Veuillez prendre rendez-vous (...) » Je vous le laisse à savoir au cas où vous seriez intéressé, cher lecteur ou chère lectrice.
En attendant l'heure du rendez-vous, pour calmer votre impatience et diminuer votre fébrilité, il serait bon de relire Dans le scriptorium, évidemment. De plus, je vous fais ci-après trois suggestions, qui pourraient sûrement vous aider.

Pour vous tremper dans l'atmosphère: lire Pierrette, un roman de Honoré de Balzac, ce grand connaisseur de l'âme humaine. Je vous signale, en passant, que le Groupe international de recherches balzaciennes a mis en ligne l'édition critique de la Comédie humaine, texte intégral de l'édition originale. Une vraie min d'or!
Si vous avez l'intention de proposer une pièce de théâtre: lire la pièce de Luigi Pirandello, Six personnages en quête d'un auteur. Pour ajouter un petit grain à votre inspiration: lire un extrait de «Comment j'ai écrit Six personnages en quête d'un auteur», de Luigi Pirandello, paru dans La revue de Paris, juillet-août 1925, sur pirandelloweb.

Si vous pensez proposer un scénario de film: lire Le Procès de Franz Kafka (gardez -en mémoire que Paul Auster est un écrivain...) et visionner le film.

Mes billets des 16 et 20 mai 2009, sur mon blogue jumeau Livranaute, vous mettront sur la piste... du moins, je le souhaite.

jeudi 14 mai 2009

100 écrivains sur un nuage

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Grâce au blogue de Pierre Assouline, j'ai découvert ce nuage des 100 écrivains les plus cités dans la blogosphère francophone, nuage concocté par Jean Véronis, le très sympathique professeur de linguistique et d'informatique d'Aix-en-Provence. Allez le rencontrer, il aime la visite. Voici son adresse::http://aixtal.blogspot.com/2009/05/blogs-les-ecrivains-dont-on-parle-le.html.

Merci à Pierre Assouline, et à ses «Reines d'un jour»: http://passouline.blog.lemonde.fr/2009/05/11/reines-dun-jour

dimanche 10 mai 2009

Croquis et griffonnis

Griffonnis plutôt que griffonnage. Griffonnis rime avec croquis, et poétise le griffonnage, lequel rime avec barbouillage, gribouillage, enfantillage. Mais, lorsque des croquis ou des dessins, sans prétention –presqu'enfantins-, lorsque des petites notes écrites à la sauvette sont de la main de Marguerite Yourcenar, on saisit le sens subtil du mot, du joli mot, griffonnis. Un néologisme qui mérite, de toute manière, d'être semé à tout vent. Allez, soufflez sur la dent-de-lion!

Dans son article intitulé, Le jardin secret de Marguerite Yourcenar, Paul Bennet (dans Le Devoir des 2 et 3 mai 2009) présente le livre «Marguerite Yourcenar. Croquis et Griffonnis», de Sue Lonoff de Cuevas, publié chez Gallimard 2009, 184 pages. Sa critique est positive avec un bémol car, écrit-il, «le livre s'adresse aux lecteurs familiers de l'œuvre de Yourcenar» et aux bibliophiles.

Je vous reparlerai de l'œuvre de Marguerite Yourcenar, que j'ai lu au complet. En attendant –soit dit en passant, mon surnom n'est pas pas Godot- je vous signale le dossier paru sur le site Agora, notamment l'article d'Yvon Bernier, Itinéraire d'une œuvre: http://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Marguerite_Yourcenar. Je vous invite à vous abonner au bulletin électronique, toujours intéressant et instructif.


mercredi 6 mai 2009

Pascal Guignard à l'écran

Tous les matins du monde. Ce roman de Pascal Guignard, publié chez Gallimard en 1991, a été adapté au cinéma par Alain Corneau, scénarisé par l'auteur lui-même. Plus d'une décennie plus tard, on s'en souvient comme si c'était hier. Une histoire incarnée par de grands interprètes : Depardieu, père et fils; Jean-Pierre Marielle, Anne Brochet. Côté lumière: Sainte Colombe, maître de la viole. Côté ombre, son disciple Marin Marais. Et cette musique -crée, adaptée ou choisie- par Jordi Saval qui se loge au creux de vos oreilles. Écoutez-la à nouveau sur : http://www.wat.tv/audio/tous-matins-monde-marin-marais-ep8v_ep8x_.html

Villa Amalia. Le film de Benoît Jacquot, Villa Amalia, –dont il est également le scénariste-, d'après le roman éponyme de Pascal Guignard. Le film comporte trois atouts majeurs : les deux acteurs principaux, Isabelle Huppert et Jean-Hugues Anglade, et la musique. Musique originale de Bruno Coulais, et celle de Purcell. L'histoire est simple, les dialogues ordinaires. Un film d'atmosphère au rythme lent et cadencé. Vous pouvez vous en faire une idée en voyant la bande-annonce et des extraits sur : http://www.commeaucinema.com/bandes-annonces=115843.html

Pour s'en faire une idée, je vous suggère deux articles éclairants :l'article d'Aliette Armel (écrivain), «Huppert, Jacquot, Quignard et l'image manquante»: http://bibliobs.nouvelobs.com/blog/la-vie-en-livres/20090506/12356/huppert-jacquot-quignard-et-limage-manquante ; l'article de Jean-Max Méjean, tout simplement intitulé : «Villa Amalia»: http://bibliobs.nouvelobs.com/blog/cinelivres/20090429/12236/villa-amalia

Il ne nous reste qu'à lire, ou relire, le roman et à voir le film. Le roman vs le film? Quant à moi, je pense qu'un film n'est pas un produit dérivé ni un sous-produit d'un roman, il est une oeuvre originale, une création artistique, bien qu'un film ne puisse se permettre de défigurer le roman. Il y a des limites à tout! Paraît-il...

vendredi 1 mai 2009

C’est le mois de mai!

C'est le mois de mai. C'est le mois de fredonner! Entonnons en chœur :

«C'est le mois de Marie / C'est le mois le plus beau / À la Vierge chérie / Disons un chant nouveau (…)». L'évocation de la blanche candeur du lis; de l'humilité (aujourd'hui, on dirait modestie) de l'aimable violette et du symbole d'amour de «La rose épanouie / Aux premiers feux du jour», nous fait monter au nez des parfums de printemps. Ah! Le mois de mai, le joli de mai! Ce cantique, entonné par nombre d'écoliers jusque dans les années 1970, est à jamais disparu –du moins de nos écoles publiques. Depuis lors, il est du ressort des historiens et anthropologues. Il fait partie de notre histoire… je m'en souviens!

Allons-y pour une toune du folklore! «C'est dans le mois de mai, en montant la rivière / C'est dans le mois de mai que les filles sont belles / Que les filles sont belles, o guai / Que les filles sont belles / Et que tous les amants y changent leurs maîtresse. (..) Mais, pas lui… la sienne est belle avec ses yeux bleus, sa bouche merveille. Il aimerait vivre avec elle dans un petit logis et dans un gros lit blanc, tout près d'une fontaine! Coquin, va!

Entendez-vous Pierre de Ronsard murmurer dans la douce brise du printemps: «Mignonne, allons voir si la rose / Qui ce matin avait déclose / Sa robe de pourpre au soleil, / A point perdue cette vêprée / Les plis de sa robe pourprée / Et son teint au vôtre pareil. (…)

Cueillez, cueillez votre jeunesse : / Comme à cette fleur, la vieillesse / fera ternir votre beauté.», entendez-vous? (Les Odes, À Cassandre). Charmeur, va!

Assurément, en ce mois de mai, ce joli mois de mai, la grenouille chante la Liberté et… l'Amour!
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* Image: Jeune fille au Bouquet de Fleurs des Champs de Fritz Zuber-Buhler
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