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vendredi 18 juin 2010

Le 18 juin 1940. La bataille de France. L'appel du Général De Gaulle

La bataille de France. L'appel du Général. Une émission; des vidéos; un livre:«Le 18-juin», pour se souvenir.
Une émission. En effet, aujourd'hui, ce 18 juin 2010, marque le 70ème anniversaire de l'appel lancé par le Général De Gaulle depuis Londres. TV5MONDE propose une programmation spéciale qui vous fera revivre les bouleversements qui ont changé la face du monde et la naissance d’une légende. Une émission à ne manquer...

Repassons, brièvement, le fil des évènements qui ont mené à l'appel du Général De Gaulle.

La bataille de France
«La bataille de France» désigne l'invasion allemande des Pays-Bas, de la Belgique, du Luxembourg et de la France en 1940 durant la seconde guerre mondiale. L'offensive commence le 10 mai 1940 en mettant fin à la "drôle de guerre", et se termine le 22 juin par la capitulation des forces armées françaises et la signature de l'armistice du 22 juin 1940 par le gouvernement Pétain.

À l'invasion de la Pologne en septembre 1939, les Alliés déclarent la guerre à l'Allemagne. Mais l'Allemagne, aidée par la Russie, écrase de sa puissance l'armée polonaise. À la défaite polonaise, les troupes françaises quittent les avant-postes de la Sarre et se replient derrière la ligne Maginot.

Les forces du Royaume-Uni qui avait envoyé sur le continent un Corps expéditionnaire britannique s'installent dans l'attente du prochain mouvement allemand, en maintenant un blocus maritime. Cette période de trêve tacite, que l'on surnomma la «Drôle de guerre», dura jusqu'au 9 mai 1940.

L'offensive de l’armée allemande qui a traversé les Ardennes le 10 mai 1940 met donc fin à la "drôle de guerre". Le Général De Gaulle et la 4e DCR tiennent tête aux allemands mais faute de soutien logistique et de renforts le succès n'est pas exploité. Le Général De Gaulle et la 4e DCR tiennent tête aux allemands mais faute de soutien logistique et de renforts le succès n'est pas exploité. Aucune attaque d'envergure ne sera tentée par l'armée française. Les forces françaises et le corps expéditionnaire britannique sont alors enfermés dans une vaste poche autour de Dunkerque et contraintes au rembarquement. Les évènements se précipitent : la Belgique capitule le 28 mai 1940. Le 10 juin 1940, le gouvernement français quitte Paris pour Bordeaux.

La bataille de France est perdue.
Le 14 juin, les blindés allemands atteignent Paris déclarée ville ouverte. En France certains se résignent à la défaite et réclament l'armistice, d'autres veulent poursuivre la lutte comme promis aux Britanniques, en s'appuyant sur l'Empire et notamment l'Algérie. C’est le premier camp qui l’emporte, au terme d’un débat douloureux.

Les réfugiés qui fuient la Belgique et le Nord de la France sont alors rejoints par 2 millions de réfugiés de la région parisienne. Entre le 15 mai et le 10 juin, au moins 6 millions de Français abandonnent leur domicile et participent à l'exode de 1940, se retrouvant sur les routes sous les attaques de la Luftwaffe.

Le général DE GAULLE, secrétaire d'État à la Défense, partisan de la poursuite de la guerre, rejoint Londres, où il prononce son appel devenu célèbre mais passé relativement inaperçu dans le chaos ambiant.

Philippe Pétain devient Président du Conseil et l'armistice est signé le 22 juin 1940. La plus grande partie de la France est occupée par les troupes allemandes, le pays est divisé en une zone occupée et administrée militairement par l'Allemagne (nord, ouest et sud-ouest), et en une zone libre (centre et sud). Le gouvernement de Vichy du maréchal Pétain administre (!) l'ensemble du territoire français .

Des vidéos. Le Figaro.fr présente sur son site une web série, «De Gaulle, l'intégrale»: à voir et à revoir. Le lien vers la page est ici.

Une voix dans la nuit. L'appel du 18 juin 1940.
Alors que les armées françaises sont en pleine débâcle, Charles de Gaulle, tout juste promu général, se rend à Londres pour demander l'aide militaire de Churchill. Lorsqu'il apprend que le maréchal Pétain vient de demander à Hitler les conditions d'un armistice, il décide de lancer un appel à la résistance. Vingt-quatre heures durant, de Gaulle n'aura de cesse de négocier avec les dirigeants britanniques sa diffusion sur la BBC. L'homme qui n'était jusqu'à présent qu'un personnage inconnu de la plupart des Français acquiert d'un seul coup une dimension légendaire.

Acte fondateur de la Résistance, l'appel du 18 juin nous paraît aujourd'hui d'une telle évidence, notamment quant à la victoire future des Alliés, que nous en avons parfois oublié le caractère inouï. Pourtant, deux questions cruciales se posent, s'imposent même.

Comment un homme seul, inconnu du grand public, a-t-il pu s'enquérir d'une telle mission?

Comment de Gaulle a-t-il eu l'audace de transgresser la loi militaire
pour lancer son appel du 18 juin?
Au nom de l'honneur.

Un livre. L'appel du 18 juin, de Jean-Louis Crémieux Brilhac, chez Armand Colin.

«Dans un petit livre nourri de détails parfois cocasses, l'historien de la Résistance, Jean-Louis ¬Crémieux-Brilhac, relate, au jour le jour, et parfois heure par heure, les circonstances du fameux appel du 18 juin, en situant celui-ci dans son contexte tragique: celui d'un «dialogue» entre le maréchal Pétain, qui a demandé aux soldats français de cesser le combat le 17 juin, et son subordonné entré en dissidence en même temps que dans l'Histoire. Deux discours qui seront suivis par d'autres où les deux hommes s'affronteront à travers les ondes.

Un instant fatidique. Ce n'est pas sans un rude combat intérieur que de Gaulle a franchi la ligne rouge», écrit Crémieux¬ Brilhac, qui cite ce passage des Mémoires de guerre où de Gaulle évoque l'instant fatidique où il décide de transgresser la loi militaire au nom d'une raison qu'il estime supérieure: celle de l'honneur.

«À mesure que s'envolaient les mots irrévocables
je sentais en moi-même se terminer une vie, celle que j'avais menée dans le cadre d'une France solide et d'une indivisible armée. À 49 ans, j'entrais dans l'aventure comme un homme que le destin a jeté hors de toutes les séries» Charles De Gaulle

Ne fallait-il pas être habité par un ethos héroïque surhumain pour oser s'inscrire en faux contre l'évidence de l'effondrement de la France et affirmer que le combat devait continuer? C'est ce que pense, à juste titre, Crémieux-Brilhac, qui affirme que le discours du 18 juin démontre à quel point la volonté peut agir sur un destin collectif que l'on jugeait inexorable.

L'événement sera rendu possible grâce à l'extraordinaire intuition de ¬Churchill qui aurait tout aussi bien pu ne pas faire confiance à De Gaulle, en qui il flaira l'homme d'exception. « Vous êtes seul, et bien je vous reconnais tout seul », dira Churchill à de Gaulle durant ces jours sombres. À 18 heures précises, ce 18 juin 1940, soit 125 ans tout juste, jour pour jour, après la défaite de Waterloo, le jeune général se présente à la BBC. «Il fixait le micro comme s'il était la France personnifiée et comme s'il voulait l'hypnotiser», rappellera un témoin. Dans une pièce voisine où l'émission est enregistrée, deux Français entendent l'appel. Louis Marin, qui animera l'émission «Les Français parlent aux Français», et le peintre et journaliste Jean Oberlé, qui laissera échapper ce bon mot. «Eh bien, en voilà un qui sort de la discipline pour entrer dans le Petit Larousse.» On pouvait difficilement mieux dire… »
[ François Paoli ]

Pour sa part, Antoine Fouchet, qui commente le livre de Crémieux-Brilhac, écrit:

«L’Appel du 18 juin 1940 fut diffusé sur la BBC à 22 heures. Il fut rédigé et enregistré, avec la solennité qu’on sait, par le général de Gaulle. Un texte court et incisif, présentant sans complaisance les causes de la défaite face à l’Allemagne et exhortant au sursaut.:
«Nous avons été, nous sommes submergés par la force mécanique, terrestre et aérienne de l’ennemi»
Charles De Gaulle

«Quoi qu’il arrive,
la flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas».
Charles De Gaulle

Soixante-dix ans après, ce texte s’impose dans la mémoire collective française avec la force d’une évidence mythique. Pourtant, comme le raconte l’ancien résistant Jean-Louis Crémieux-Brilhac dans ce petit précis historique bienvenu, le passage sur les ondes de ces quelques phrases aussi passionnées que simples était loin d’être assuré d’avance. Il aurait même pu ne pas se réaliser, c’est dire.»
[...]

Il conclut ainsi:
«En rappelant utilement ces circonstances, Jean-Louis Crémieux-Brilhac, qui fut secrétaire à Londres du Comité de propagande de la France libre, montre l’obstination qu’il fallut dès le début pour construire la victoire. Il révèle, en outre, que les obstacles mirent quelques jours à se dissiper avant que le général de Gaulle puisse prononcer de nouvelles déclarations radiophoniques. La légende de l’Appel du 18 juin, considéré aujourd’hui comme un acte fondateur de la France contemporaine, n’était pas acquise dans un premier temps»

De Gaulle dans le texte
«Nous avons analysé pour vous l’ensemble des discours du général de Gaulle de 1940 à 1945. En ressort un nuage de mots-clés permettant de déterminer l’importance et la récurrence de certains termes dans son vocabulaire. Chacun d’entre eux sur un simple clic, vous enverra vers des vidéos de l’INA.»
Nous... Le Figaro.fr. Le lien vers le nuage est ici.
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Sources:
[] Les articles de TV5MONDE. Commémoration de l'appel du 18 juin 1940. Pour plus d'information, cliquez ici.
[] La bataille de France sur ina.fr. La page est ici.
[] Sur Figaro.fr, la web série «La véritable histoire du 18 juin 1940. Cliquez ici.
[] Sur Figaro.fr, l'article de François Paoli «Un appel dans la nuit». Pour lire l'article, cliquez ici.
[] Pour lire l'article de Antoine Fouchet, cliquez ici.
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