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lundi 8 juin 2009

Le «brûleur de dur»

Quid? Voyageur sans billet, le «brûleur de dur» se cache sous la banquette, se glisse dans le wagon de marchandises, monte sur le toit du wagon... Il développe mille tactiques pour monter à bord d'un train -même en marche, s'il est un casse-cou, il lui faut, à tout prix, éviter le contrôleur de billet. Il n'a pas de billet, il n'a pas d'argent, il a le ventre creux, il va en semelles troués, en guenilles.

Au cours de la crise économique mondiale des années 1880, les États-Unis –qui ont suscité la crise ne remplaçant l'argent par l'or, comme monnaie-refuge- ont été durement touchés. La misère sévit, et les chômeurs cherchent de sorties de secours, souvent en vain. Aussi sont-ils nombreux à s'engager dans l'«armée» de cent mille chômeurs du «général» Kelly. Le but visé : marcher sur Washington pour forcer le gouvernement à entreprendre des travaux publics, construire des routes. La dite armée squatte des trains, des «soldats» montent à bord des trains sans billet.

Le plus célèbre de ces vagabonds du rail est, sans contredit, Jack London. Il tiendra un carnet de notes qui lui servira, en partie, de matériau pour écrire The Road, publié en 1907. Il rejoint l'«armée» de Kelly -il a 18 ans et compte plusieurs années de dur labeur- et il raconte les événements s'y liant. Mais il mène aussi sa propre vie de «hobo», de «tramp», de clochard, de vagabond, se déplaçant en brûlant le dur. Il voyagera ainsi à travers les États-Unis et le Canada; il se rendra, entre autres, à Montréal et Niagara Falls.

Son livre de The Road est un incontournable. C'est le premier d'une filière américaine, qui marque le premier jalon de la route. Suivront à des années d'intervalle Jack Kerouac et Cormac McCarthy. Sur mon blogue Livranaute, je vous donne à lire des extraits choisis de The Road qui pourront guider votre lecture de certains chapitres ou du livre. De toute manière, ils vous donneront un aperçu livre. Le texte original est disponible en entier, sur internet, il est écrit en «argot américain»… en slang. À mon avis, c'est dans cette langue, dans ce texte brut, que le récit est le mieux rendu, le mieux senti. C'est une question de choix…

Je vous attends, avec plaisir, sur Livranaute. Dans la même veine, vous y trouverez deux autres billets:«On the Road. La filière américaine (1) » et «Le grand dieu des routes». C'est un rendez-vous…
Paperblog