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lundi 1 juin 2009

Belles de Lune

2009 est l'Année internationale de l'astronomie. Je vous lance une double invitation: lire mon billet du 7 janvier 2009, et voir une vidéo sur Youtube, et d'autres semblables. Il est encore temps d'admirer le ciel, avant que La Route de Cormac McCarthy passe par ici...
Le ciel de jour, le ciel des nuits étoilées, et aussi le ciel des nuits «lunées» avec ses Belles qui ne cessent de rouler de l'œil...

Vous avez lu Salammbô (1883)? Gustave Flaubert, il faut le dire haut et fort, n'a pas écrit que Madame Bovary (1857)... que, d'aucuns, ne connaissent que de nom...
Salammbô, est la fille d'Hamilcar «dirigeant» de Carthage en guerre contre Rome. Consacrée à la déesse de la lune, Tanit, elle la prie en des termes poétiques. En voici un passage à lire au clair de lune ou à la lueur de ta chandelle, mon ami Pierrot.

Salammbô «releva la tête pour contempler la lune, et, mêlant à ses paroles des fragments d'hymne, elle murmura :
− " Que tu tournes légèrement, soutenue par l'éther impalpable ! Il se polit autour de toi, et c'est le mouvement de ton agitation qui distribue les vents et les rosées fécondes. Selon que tu croîs et décrois, s'allongent ou se rapetissent les yeux des chats et les taches des panthères. Les épouses hurlent ton nom dans la douleur des enfantements ! Tu gonfles le coquillage ! Tu fais bouillonner les vins ! Tu putréfies les cadavres ! Tu formes les perles au fond de la mer ! "
− " Et tous les germes, ô Déesse ! fermentent dans les obscures profondeurs de ton humidité. "
− " Quand tu parais, il s'épand une quiétude sur la terre ; les fleurs se forment, les flots s'apaisent, les hommes fatigués s'étendent la poitrine vers toi, et le monde avec ses océans et ses montagnes, comme en un miroir, se regarde dans ta figure. Tu es blanche, douce, lumineuse, immaculée, auxiliatrice, purifiante, sereine. "
Le croissant de la lune était alors sur la montagne des Eaux−Chaudes, dans l'échancrure de ses deux sommets, de l'autre côté du golfe. Il y avait en dessous une petite étoile et tout autour un cercle pâle. Salammbô reprit :
− " Mais tu es terrible, maîtresse ! ... C'est par toi que se produisent les monstres, les fantômes effrayants, les songes menteurs ; tes yeux dévorent les pierres des édifices, et les singes sont malades toutes les fois que tu rajeunis. "
− " Où donc vas-tu ? Pourquoi changer tes formes, perpétuellement ? Tantôt mince et recourbée, tu glisses dans les espaces comme une galère sans mâture, ou bien au milieu des étoiles tu ressembles à un pasteur qui garde son troupeau. Luisante et ronde, tu frôles la cime des monts comme la roue d'un char. "
− " O Tanit ! tu m'aimes, n'est-ce pas ? Je t'ai tant regardée [...]
Source: IN LIBRO VERITAS, p.1o. À visiter, sans faute... c'est le site de la littérature équitable. Pour lire, écrire et publier gratuitement. On ne peut demander mieux ni plus!
Voir également: http://www.mediterranees.net/romans/salammbo/index.html.
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