}

dimanche 14 mars 2010

Poésie. Printemps des poètes - Yeats - Wordsworth - Whitman - Ménaché

Poésie. Pour célébrer le «Printemps des poètes», une grande fête des mots, des idées, des sentiments, qui se déroule un peu partout dans le monde, je vous invite à lire 3 grands poètes américains: W.B. Yeats; William Wordsworth; Walt Whitman. Vous lirez, sûrement avec le sourire aux lèvres, les poèmes de Michel Ménaché; sa poésie pleine de fraîcheur... printanière est l'une de mes heureuses découvertes.

À l'enfant qui danse dans le vent
Danse là sur le rivage
Car pourquoi te soucierais-tu
Du vent ou de l'eau qui gronde?
Et après secoue tes cheveux
Qu'ont trempés les gouttes amères.
Tu es jeune, tu ne sais pas
Que l'imbécile triomphe,
Ni qu'on perd l'amour aussitôt
Qu'on l'a gagné, ni qu'est mort
Celui qui œuvrait le mieux, mais laissa
Défaite toute la gerbe.
Ah, pourquoi aurais-tu la crainte
De l'horreur que clame le vent ?
W. B. Yeats, Quarante-cinq poèmes.
traduction d'Yves Bonnefoy,2003

À une alouette
Ménestrel de l'éther et pèlerin des cieux!
Méprises-tu la terre où les soucis abondent?
Ou bien tandis que l'aile aspire, cœur et yeux
Sont-ils au nid, au sol que la rosée inonde?
Ce nid où tu peux redescendre à tout propos,
Musique tue, ailes vibrantes au repos!

Au rossignol des bois laisse l'ombre profonde;
À toi l'intimité d'un lumineux matin
D'où tu fais ruisseler à flots sur notre monde
Une harmonie, encore plus divine d'instinct;
Fidèle - en sage qui monte et garde raison
À ces deux points jumeaux, le Ciel et la Maison!
William Wordsworth, Poèmes
traduction de François-René Daillie, 2001

Chant de la Grand'route
Ici l'efflux de l'âme,
L'efflux de l'âme vient de dedans par des portes enguirlandées, toujours provoquant des questions,
Ces soupirs, pourquoi ? Ces pensées dans l'obscurité, pourquoi ?
Pourquoi y a-t-il des hommes et des femmes dont la proximité fait que la lumière du soleil épanouit mon sang ?
Pourquoi lorsqu'ils me quittent mes pennons de joie retombent-ils flasques et languissants ?
Pourquoi y a-t-il des arbres sous lesquels jamais je ne me promène sans que de vastes et mélodieuses pensées descendent sur moi ?
(Je crois qu'elles pendent là hiver et été sur ces arbres et toujours tombent mûres au moment où je passe ;)
Qu'est-ce donc que j'échange si soudainement avec des étrangers ?
Qu'est-ce donc avec ce cocher alors que je fais route sur le siège à côté de lui ?
Qu'est-ce donc avec ce pêcheur tirant sa seine le long de la rive au moment où j'erre par là et m'arrête ?
Qu'est-ce qui me permet de me livrer au bon vouloir d'une femme ou d'un homme ? Qu'est-ce qui leur permet de se livrer au mien ?
Walt Whitman, Poèmes feuilles d'herbe, édition Gallimard,
traduction de Louis Fabulet, André Gide, Jules Laforgue, Valérie Larbaud, Jean Schlumberger et Francis Vielé-Griffin.

Brise-glace aux parfums de femmes

Pistache citron

Coupe renversée
le plaisir déborde
du calice
de son col ouvert
Sa ligne de hanche
tangue entre deux
rires

Chocolat

Diptyque à deux anses
mains sur les hanches
l’une arbore son rire
et l’autre l’enfant
qu’elle berce déjà
dans le bol
d’amour chaud
de son ventre

Tutti fruti

Triptyque à quatre mains
et chapeaux paraboliques
elles dressent
leurs antennes chercheuses
pour capter les secrets
de l’élégance future
Michel Ménaché

La vitesse
La vitesse
de la lumière
invite le piéton
à mettre sa ville
en mots de feu
ses rêves
en jours de vie
Michel Ménaché

Le compresseur
Le compresseur fait vibrer l'avenue
d'un chant de guerrier
qui exhorte les pavés
à relever le défi
d'une ultime barricade
Michel Ménaché

Je vous souhaite un heureux «Printemps des poètes»... en attendant le printemps de Dame Nature, qui ne saurait tarder....

Bon dimanche!
Paperblog