Les Européens ont eu le privilège de l'original, Contes d'enfants et du foyer, signés par les inséparables et sympathiques frères Grimm, écrivains et philologues allemands. Dès 1806, ils collectent les contes traditionnels allemands racontés aux enfants, les notant avec une précision scientifique.Dans un premier temps, ils transcrivent mot à mot ces vieilles histoires racontées dans leur entourage ou dans les classes populaires ou rapportées par leurs collaborateurs. Puis, ils synthétisent les différentes versions d'un même conte et expurgent ce qui leur semble trop cru. Et enfin, ils rédigent les contes dans un style fascinant où se mêlent poésie, beauté et cruauté. Publiés en deux parties, en 1812 et 1815, les Contes d'enfants et du foyer ont été suivis par un volume de notes et de variantes, en 1822. Un travail de moines.
Les Américains ont droit à une première adaptation, en 1916. Le prolifique Searle Dawley, réalise un film d'une heure, film muet en noir et blanc, Blanche-Neige (que j'aimerais bien voir !). Puis, en 1937, Walt Disney lance un premier long métrage d'animation, Blanche-Neige et les Sept nains, propulsant les studios Disney et le conte des frères Grimm. Un film couleur, plein d'innovations techniques et artistiques. C'est un succès international !
Eh bien, c'est au tour des Québécois d'avoir leur adaptation du conte, en 2007, NeigeNoire et les sept chiens ! grâce à Victor-Lévy Beaulieu, un de nos grands écrivains.
Ainsi, Blanche-Neige est, à l'origine, une histoire racontée aux frères Grimm par une vieille paysanne allemande (que j'imagine édentée, allez savoir pourquoi) qui, elle, la tenait de ses ancêtres. De fil en aiguille, ce conte est arrivé dans la campagne d'ici, avec les sept chiens du vieux de la vieille bien de chez nous. Et ce, 195 ans après le conte des frères Grimmm, et 70 ans après le film d'animation de Disney. Il nous appartient d'en faire un classique qui s'ajoutera aux deux autres.