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mercredi 14 janvier 2009

Or donc, voici que…

On connaît tous le célèbre syllogisme d'Aristote, à la logique implacable : ‹Tous les hommes sont mortels. Or, Socrate est un homme. Donc, Socrate est mortel.› Mais saviez-vous que Eugène Ionesco, accompagné de la Cantatrice chauve, tenant en laisse son Rhinocéros, tourna et retourna ce syllogisme dans sa tête. Pour passer le temps En attendant Godot. C'est ainsi, paraît-il, que le pataphysicien pondit son non moins célèbre syllogisme : ‹Tous les chats sont mortels. Or, Socrate est mortel. Donc, Socrate est un chat.›­* La Cantatrice s'esclaffa bien haut, le Rhinocéros barrit, et Ionesco sourit, fier d'ajouter une absurdité à son répertoire.

Le gruyère, quant à lui, délicieux, sait se montrer amusant… Plus il y a de gruyère, plus il y a de trous. Plus il y a de trous, moins il y a de gruyère. Donc, plus il y a de gruyère, moins il y a de gruyère. Et vlan ! Nous tombons dans le paradoxe. Au fait, vous rappelez-vous l'annonce de la saucisse Hygrade ? Elle serinait : ‹Plus de gens en mangent, plus elle est fraîche. Plus elle est fraîche, plus de gens en mangent.› Eh oui! Quand le jugement fout le camp (titre de l'essai de Jacques Grand'Maison), on résonne sous l'enseigne de la saucisse! Y a-t-il de quoi en faire un plat? Un bon plat?

Source: Au bonheur des mots, Claude Gagnière, Robert Lafont, 1989, 743p. à la p.694.

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