Souvenirs d'un cinéaste libre - Jean-Claude Labrecque - Francine Laurendeau / Odile Tremblay - Didier Fessou

Jean-Claude Labrecque, cinéaste, photographe, directeur photo, scénariste. Un géant du cinéma québécois. Il vient de publier avec Francine Laurendeau un livre au titre évocateur «Souvenirs d'un cinéaste libre», chez Art Global. On connaît l'homme, on connaît sa verve. On le sait indépendant d'esprit. Un cinéaste d'envergure, un homme sympathique et attachant. Nombreux sont ceux qui ont vu, et apprécié, son film sur Bernard Landry «À hauteur d'homme», et les autres films qui édifient son œuvre riche, abondante. Unique.

Odile Tremblay, dans Le Devoir écrit (1): «La vie et la carrière du cinéaste, photographe et directeur photo Jean-Claude Labrecque ont été tellement collées à l'aventure du cinéma québécois qu'il en constitue le témoin privilégié.» Nommons quelques films: Les Vautours, La Nuit de la poésie, La Visite du général de Gaulle au Québec, Les Jeux de la XXIe Olympiade... Et Infiniment Québec -que j'ai adoré. Arrêt sur image, arrêt sur carrière.

Infiniment Québec. Un poème d'amour du cinéaste à sa ville natale, Québec. Il prête son regard, ainsi que sa mémoire d'enfant et d'homme mûr, à la ville de Québec qui célébrait, en 2008, le 400e anniversaire de sa fondation par Samuel de Champlain. Fondation de Québec, le premier établissement. Fondation, par le fait même, du Québec.
Ce film «Infiniment Québec» est d'une rare beauté: images magnifiques constituées d'aquarelles, de cartes, de gravures, de tableaux et de photos que le cinéaste a réunies pour reconstituer l'histoire et le présent de Québec.
Québec vibre sous le vent d'hiver comme sous la chaleur de l'été. On voit naître la ville qui, après avoir résisté aux guerres, s'épanouit et grandit, caractérisée par son cap Diamant, ses côtes et ses escaliers; ses hivers venteux et froids; ses ciels bleu azur.
Québec marquée par la forte présence du fleuve Saint-Laurent, son port, ses marchés, par son quartier, le «Vieux-quartier, classé au Patrimoine Mondial, ses institutions et ses monuments chargés de symboles et d'histoire.

Québec avec sa «Joie de vivre».
On sent, dans ce film, la tendresse infinie de Jean-Claude Labrecque pour Québec, «sa» ville. Un poème d'amour, vous dis-je.

Revenons au livre «Souvenirs d'un cinéaste libre», que je viens de découvrir sur Internet. Il relate l'enfance de Jean-Claude Labrecque à Québec et sa découverte de la photographie; l'embauche à l'ONF... les développements technologiques. C'est captivant, nous dit Odile Tremblay. Il n'y a pas de doute.
Cependant, elle met un bémol: «Des anecdotes sur les tournages du «Chat dans le sac» de Gilles Groulx, d'«À tout prendre» de Claude Jutra, de «La Vie heureuse de Léopold Z» de Gilles Carle et d'autres films phares destinés à faire date, sur lesquels Jean-Claude Labrecque tint la caméra, sont seulement survolées. On en redemanderait. Même réserve pour son passage à Cinecittà sur les plateaux d'Antonioni et de Fellini. Grand conteur, il pourrait en rajouter sans jamais lasser.» Elle espère la «brique» qui rendra justice à Jean-Claude Labrecque.

Faut-il s'en surprendre? Pas vraiment... au vu du nombre de pages, 126... Il n'en demeure pas moins que ce livre possiblement «trop court» peut s'avérer une excellente introduction à la carrière de «notre» cinéaste.

La critique de Didier Fessou, dans le journal Le Soleil, est également positive, mais sans réserve:
«Ces souvenirs -ceux de Jean-Claude Labrecque-- du «chauffeur de Kodak» sont vivants et intéressants. Souvenirs recueillis par sa complice Francine Laurendeau. En réalité, c'est une page de l'histoire du Québec que nous propose le cinéaste de l'hiver. Les pages et les anecdotes les plus surprenantes sont consacrées à la Nuit de la poésie au Gésu, en mars 1970. C'était une mise en scène organisée par et pour le gars des vues! Et dire qu'il a dû insister pour que Michèle Lalonde daigne entonner son célèbre Speak White. Croyez-le ou non, mais elle ne voulait pas.»

Il vaut, sûrement, la peine d'aller le feuilleter le livre en librairie et, peut-être bien, se laisser tenter... Je suis certaine que des amateurs, comme vous et moi, apprendrons des choses intéressantes sur ce grand cinéaste -cet homme hors-du-commun-, sur sa carrière, sur son œuvre... L'une dit «c'est captivant»... mais trop court. L'autre dit, ses souvenirs «sont vivants et intéressants». Tous les deux s'entendent pour dire, d'une façon ou d'une autre, que Jean-Claude Labrecque, artisan du cinéma québécois, nous donne à voir l'histoire du Québec. Tous les deux s'entendent pour vanter les qualités du livre, de celles qui sont dans le livre de 126 pages...
Jean-Claude Labrecque est un cinéaste unique. En attendant une biographie ou une autobiographie, portons notre regard sur son livre «Souvenirs d'un cinéaste libre».

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[] Odile Tremblay, «Une longue vie trop courte», Le Devoir, 24 décembre 2009. C'est ici.
[] Didier Fessou, «Vous aimerez lire. Souvenirs d'un cinéaste libre» Le Soleil, 22 novembre 2009, sur Cyberpresse. C'est ici.
[] Crédit. Photo de Pedro Ruiz, Le Devoir. Jean-Claude Labrecque.