Témoignage d'un SS contre le génocide, Kurt Gerstein, tiré de «C'était le 20e siècle», de Alain Decaux. Jan Karski a livré son «Témoignage devant le monde». Il n'est pas le seul -ce qui ne lui enlève aucun mérite. Kurt Gerstein, un Allemand enrôlé dans les SS s'est élevé contre le génocide des Juifs: un cas sidérant qui présente, vous le verrez, des similitudes avec celui de Jan Karski. Kurt Gerstein a fait des mains et des pieds -au péril de sa vie- pour alerter le clergé, les politiques, les Alliés. Personne ne l'a cru... Vous verrez comment les Alliés l'ont remercié... coincé qu'il était entre les 2 camps ennemis.
Le témoignage de Kurt Gerstein, un Allemand chrétien, est émouvant; c'est celui qui a vu de l'intérieur la machine infernale, du côté des bourreaux. Jan Karki, un Polonais catholique, est celui qui a vu de l'extérieur, du côté des victimes. Ce sont les 2 facettes d'une même pièce, qui se rejoignent. Étonnant Destin!
Alain Decaux -qui n'a plus besoin de présentation depuis longtemps- nous livre un récit documenté et poignant, principalement basé sur le témoignage à vif de Kurt Gerstein, et sur les résultats de sa propre enquête. Le témoignage est un long rapport nommé «Confession du lieutenant Gerstein», remis aux alliés le 22 avril 1945. C'était son premier pas vers la Mort!
Un récit fiable que celui de Alain Decaux... Un récit qui raconte, avec vivacité, une histoire à vous couper le souffle, à vous tirer les larmes: «Le SS qui hurlait contre le génocide». Un récit qui a fait l'objet d'un billet sur Littéranaute, le 13 novembre 2009. Pour le lire -ou le relire- veuillez cliquer ici.
Des âmes grises...
... comme dans les livres de Michel Quint «Effroyables jardins» et Max» (Jean Moulin).
... comme dans le livre de Irène Némirouski, «Suite française».
Des âmes ni tout à fait noires, ni tout à fait blanches. Grises...
Rappel: Une critique du livre de Jan Karki, datée de 2004 vous attend sur Livranaute, en attendant Les Mémoires republiés de l'auteur... Veuillez cliquer dans la colonne de gauche sur «Livranaute».
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Source: Alain Decaux, C'était le XXe siècle, tome 3, La guerre absolue. «Le SS qui hurlait contre le génocide», p. 133 à p. 177.
Lectures:
(1) Le témoignage «Confession du lieutenant Gerstein» a été publiée dans «Kurt Gerstein: L'ambiguïté du bien», Saul Friedlander, Nouveau Monde, Postface de Léon Poliakov, 2009, 221 p. Pour plus d'informations...
(2) «Le vicaire», une pièce de théâtre de Rolf Hochhut, Seuil, 1963, 315 p. Elle présente Kurt Gerstein intervenant auprès du Vatican en faveur des Juifs menacés par l’extermination finale. Dans cette pièce, Rolf Hochhut dénonce l'attitude du Vatican face au nazisme et à la Shoah. Pour plus d'informations...
Film:«Amen», un film de Constantin Costa-Gavras, 2002. Le cinéaste s’appuie sur la pièce de S. Frienlander pour démontrer les jeux diplomatiques du Vatican peu conscient de la menace d’extermination qui pèse sur le sort des Juifs. Le scénario du film est moins âpre que le texte de la pièce de théâtre. Pour voir l'entrevue de Constantin Costa-Gavras par Thierry Ardisson, en présence de Mathieu Kossovitz, une vidéo INA: pour la première partie, cliquer ici. Pour la deuxième partie, cliquer ici.