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mercredi 5 août 2009

L'homme de l'Arctique - Capitaine Bernier

La prise de possession de l'Arctique prend toute sa dimension alors que de plus en plus de citoyens souhaitent que le gouvernement fédéral en fasse davantage pour maintenir la souveraineté canadienne dans l'Arctique. (Daphné Cameron sur Cyberpressse). Les pays riverains dans l'Arctique, Canada, États-Unis, Russie, Norvège, Danemark, se disputent des territoires. Plusieurs contestent la souveraineté canadienne auprès de l'ONU.

L'Arctique, océan de glace entouré de terres dont le coeur est une banquise. L'Arctique, territoire de l'ours blanc. L'Arctique habité par les Inuits. De blanc, de froid, de silence: la beauté du monde. L'Arctique, terre de toutes les convoitises... pour la richesse... de ses fonds marins. Gisements gaziers, pétroliers, minerais précieux: le récent atlas géologique détaillé précisant leur emplacement attisera l'avidité... déculpée, centuplée... par la perspective de la fonte accélérée de la calotte glaciaire... Par Toutatis, espérons que le ciel ne nous tombera pas sur la tête...

Il serait grand temps de se poser une question primordiale. Qui donc a pris possession des terres de l'archipel arctique au nom du Canada? Je vous le donne en mille... Est-ce que «je me souviens» que c'est la capitaine Bernier, Joseph-Elzéar Bernier? C'est, pourtant, un événement historique majeur, un centenaire qu'il serait à propos de souligner au moment où la souveraineté du Canada sur l'Arctique fait l'objet de fortes contestations et de pressions politiques.

*Qui êtes-vous... capitaine Bernier? Je suis né en 1852, à L'Islet-sur-Mer. Tout jeune, mon père, capitaine de bateau m'a initié à la navigation. La mer, mon père, son bateau et moi: un trio solidaire comme les Trois Mousquetaires! À 17 ans, je prenais le commandement de mon premier bateau, le Saint-Michel. Inutile de vous dire toute ma fierté, qui n'était -comme vous pouvez le deviner- que le 100e de la fierté paternelle. Tel père, tel fils, lui disait-on, en lui tapotant les épaules. Fier... mais avec une pointe d'inquiétude qu'il cachait mal: il connaissait les dangers de la navigation... souvent, je les avais affrontés avec lui et son équipage. Toujours brave, jamais téméraire. Une leçon que je retiendrai toute ma vie.

En 25 ans de navigation, j'ai effectué un peu plus de 250 traversées de l'Atlantique. Et puis, à partir de 1904, j'ai mis le cap sur le Grand Nord. J'ai appareillé mon grand voilier -oui, un voiler-, L'Artic, pour réaliser des expéditions pour le gouvernement canadien. La mission dont je suis fier est la mission 1908-1909 car, au cours de celle-ci que j'ai revendiqué la propriété du Canada sur l'archipel de l'Arctique, c'était à Winter Harbour sur l'île Melville. Je m'en souviens comme hier.

Racontez-nous, Capitaine Bernier! Il ouvre son carnet de chroniques. Vous savez... je suis bloggeur sur le Placoteux.com, en compagnie de vos contemporains Pierre Caron (le temps qui passe), Pierre Sasseveille (musique) Eddy Szczerbinsky (astronomie) --sauf que lui a 158 ans! Quel infatigable bourlingueur... et toujours beau capitaine... Je vous en signe un papier. J'ai noté, pour vous, quelques passages de son carnet de bord, à la page du «1er juillet, fête de la Puissance.»

«Le 1er juillet, fête de la Puissance, fut célébré par tout le monde à bord. Pour la circonstance, nous pavoisâmes l'Artic, qui prit ainsi un air de gaîté, la journée étant très belle.

Au dîner, nous bûmes à la santé de la Puissance et de son premier ministre, puis nous nous rendîmes tous sur le rocher de Parry pour assister au dévoilement d'une plaque commémorative fixée sur le rocher, et qui, longtemps, attestera aux yeux des futurs explorateurs de ces lointaines régions, l'annexion au Canada de tout l'archipel américain.
En cette circonstance, je prononçai un petit discours, ayant trait à l'importance de cette possession, qui résultait de la cession que le gouvernement impérial fit au Canada, le 1er septembre 1880, de tous les territoires britanniques situés dans les eaux boréales du continent américain et de l'océan Arctique (...)
(...)
À ce moment, nous poussâmes trois hourras (...) puis tout le monde se dispersa pour employer le reste de la journée à sa guise.

La plupart de nos hommes, pourtant si rudes, se distraient alors à la façon des jeunes filles: cueillant des fleurs sauvages qui abondaient sur l'île, ou ramassait une foule de menus objets présentant quelque intérêt. (...).»

Au retour de son expédition, les gens de L'Islet-sur-Mer allumèrent des feux de joie pour célébrer le succès de la mission 1908-1909 du Capitaine Bernier revenu à son port d'attache, lui et son équipage au complet, sains et saufs.
Allez, trois hourras pour le Capitaine et son équipage!

Cent ans après sa mission, les gens de L'Islet-sur-Mer se souviennent de ce héros de notre histoire. Le Musée maritime de l'Islet-sur-Mer, un lieu dédié au Capitaine Bernier, propose de multiples activités pour célébrer les 100 ans de la mission 1908-1909.
Allez faire un tour à L'Islet-sur-Mer, c'est moins loin que l'Artique et c'est, tout de même, plus chaud.
La dynamique directrice générale du Musée maritime, Marie-Ève Brisson, vous invite tous et toutes à la fête: elle aime la visite...
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* Source du texte et de la photo: Musée maritime de l'Islet-sur-mer.
Pour lire la chronique du 1er juillet 1909 au complet, cliquez ici.
Pour en savoir plus sur les activités du Musée: http://www.mmq.qc.ca/index2.php
Pour lire le blogue du Capitaine Bernier - cliquez sur la photo (chut! c'est le plus beau) sous la rubrique «Chroniques et blogs»: http://www.leplacoteux.com
Pour connaître l'histoire du valeureux Capitaine Bernier: lire la biographie de Marjolaine St-Pierre, Joseph-Elzéar Bernier, capitaine et coureur des mers, 1852-1934. On peut la feuilleter:http://www.septentrion.qc.ca/catalogue/Livre.asp?id=2188
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