}

samedi 8 août 2009

Yannick Nézet-Séguin - La nuit américaine

Le soleil se lève sur «La nuit américaine» de Yannick Nézet-Séguin. Séduit, l'auditoire, habituellement bruyant et indiscipliné, du Lincoln Center, a pourtant écouté en silence l'orchestre du Festival Mostly Mozart, dirigé par le maestro. Reconnu, aimé, ovationné en Europe comme au Québec, Yannick Nézet-Séguin vient de conquérir le tout New York, qui en a vu bien d'autres... Les musiciens de l'orchestre, l'auditoire, les critiques, et le Metropolitain Opera: tous conquis en une seule «nuit américaine». En un seul coup de baguette...

Le film de François Truffaut, «La nuit américaine» -dont j'emprunte le titre- est un film sur un film. Un regard cinématographique sur la caméra. C'est le premier exemple d'un film utilisant un filtre pour créer une nuit artificielle. On peut faire une comparaison avec la performance de Yannick Nézet-Séguin, en ce que, lui, il lève le filtre, c'est-à-dire la distance- entre lui, les musiciens et l'auditoire. Il lève le voile sur la nuit. Cela s'explique en peu de mots: le respect des autres et des œuvres, et la fidélité à soi.

Sans artifice, sans un air de m'as-tu-vu. de mon-dieu-que-je suis-bon, regardez-moi la baguette. Non, il reste naturel, souriant, il se sent à l'aise. Cela se voit d'un simple coup d'œil. Le filtre levé, chacun entre en rapport direct avec la musique. Le talent du chef nous fait goûter à la musicalité dans la musique. Il nous attire vers l'œuvre, et l'œuvre nous saisit à bras-le-corps, nous enveloppe. Il n'y a plus que la musique et chacun de nous. Et toute la beauté du monde!

___
Psitt! Des journalistes américains indiquent comment prononcer Yannik Nézet-Séguin, soit: Nay-ZAY say-Ghen. Il ne leur reste plus qu'à leur apprendre que les Canadiens-français du Québec se nomment, depuis belle lurette, des Québécois. Cela viendra avec le TGV... Pour la prononciation, ils peuvent toujours téléphoner à Réjean Tremblay, de La Presse.
Les images: 6 Degrees of Mostly Mozart '09, Lincoln Center.
Principale source
: The New York Times, l'article de Matthew Gurewitsch. Merci à Françoise Davoine, qui nous réfère à cet article sur Espace Musique, où l'on suit de près la carrière du maestro.
Autre source: «Yannick Nézet-Séguin fait sa marque» article de Marie-Joëlle Parent, Sun Média. En plus, on l'aura compris, de mes propres impressions.
Paperblog