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lundi 7 décembre 2009

Le Pont - Bernhard Vicky - Michel Quint / Apocalypse - Épisode 6 - tv5

«Le Pont» de Bernhard Vicky dont parle Michel Quint dans «Effroyables Jardins» n'est pas une invention romanesque. Il existe «pour de vrai». Je vous propose de le visionner en complément de l'émission «Apocalypse - Épisode 6 - tv5». Il illustre, on ne peut mieux le fanatisme, l'acharnement, la hargne qui ont marqué la fin de la Deuxième Guerre mondiale. C'est L'Enfer qui se déchaîne!
Ne manquez pas la dernière émission de «Apocalypse, la 2e Guerre mondiale». Épisode 6: L'enfer (1944-1945), sur tv5, diffusée lundi le 07 décembre à 20h et rediffusée le mardi à 13h00. L'étau se resserre sur Hitler et sur son «invincible» Wehrmacht. C'est la débandade de l'armée allemande. Mais Hitler ne s'avoue pas vaincu... Les évènements se précipitent. Les derniers combats font fureur. Les exactions se multiplient. C'est l'Enfer!

En premier lieu, voyons quelques événements majeurs de cette guerre qui n'en finit plus de finir... Suivront la présentation et un extrait vidéo.

La fin de la guerre, en 5 événements majeurs

[1] L'Allemagne sous les bombes.
«Germany First». Pour Churchill et Roosevelt, il faut, avant tout, bombarder l'Allemagne. Churchill crée une flotte aérienne dont le commandement est confié au général Harris, surnommé Harris la bombe. «Nous allons détruire leur moral et leurs usines avec leurs ouvriers», dit Harris. Il est convaincu qu’il peut gagner la guerre avec ses puissants quadrimoteurs, les Halifax et les Lancasters. Cette stratégie, coûteuse en hommes et en matériel, est critiquée. Mais elle commence à semer la mort sur les villes allemandes. Le 28 mars 1942, la ville d’Essen est touchée. Un centre de production d’armements pour les forces allemandes de Russie. Un moyen pour Churchill d’aider Staline.
Quant aux Allemands, ils commencent à mesurer les conséquences de la politique hitlérienne.

[2] La campagne d'Italie
Les Alliés tentent une nouvelle attaque le 25 août 1944. Rapidement, les défenses orientales sont balayées, mais Kesselring réussit à ramener rapidement des renforts et à bloquer l'avance de la VIIIe armée, dirigée par le général Oliver Leese.
Une nouvelle attaque, le 8 septembre de la même anné,e permet d'atteindre la plaine de Romagne. Les Alliés se retrouvent alors devant un labyrinthe de cours d'eau endigués, où chaque digue est formidablement défendue. Les pluies à partir du 20 septembre brisent net leur élan jusqu'au printemps suivant. Ce n'est que le 9 avril 1945 qu'une nouvelle action d'envergure est lancée. Le 25 avril les Ve et VIIIe armées réussissent à franchir le Pô.
Enfin, le 2 mai 1945, les Allemands signent à Caserte leur capitulation sans condition.

[3] La bataille de Berlin
Les Russes franchissent la frontière allemande. Des millions d’Allemands fuient éperdument. Surtout les Allemandes qui craignent les viols, innombrables. Les Russes encerclent Berlin. Mais Hitler ne s’avoue pas vaincu. Pour lui, Berlin sera un Stalingrad à l’envers. Pendant deux semaines, c’est l’enfer jour et nuit. Seuls résistent jusqu’au bout quelques désespérés et quelques fanatiques, comme les 400 SS français (!!!) de la division Charlemagne, qui font face à 100 000 soldats russes.

Sous les ruines de la Chancellerie, dans son bunker souterrain, Hitler tempête et manœuvre des armées imaginaires, entouré des derniers fidèles, qui profitent d’une accalmie pour remonter à la surface et fêter son 56e anniversaire de naissance, le 20 avril. Il réconforte des Jeunesses hitlériennes choisis parce que leurs parents viennent de mourir dans le bombardement de Dresde. Le 25 avril 1945, les armées russes et américaines se rejoignent à Torgau.

Le 30 avril 1945, à Berlin, les Russes sont à 300m du bunker du Führer. Hitler épouse Eva Braun. Il tue sa chienne Blondi. La mariée avale une capsule de cyanure. Hitler et sa femme se suicident.Le couple Goebbels en font autant après que Magda Goebbels eut empoisonné leurs enfants. Dans sa dernière lettre, elle a écrit: «Le fait que nous puissions finir nos vies avec le Führer est une bénédiction du destin, que nous n’aurions jamais osé espérer.»

Le 2 mai 1945, les Soviétiques plantent le drapeau rouge sur le Reichstag. Les principaux chefs nazis sont capturés. Entouré des Alliés, l’Anglais Tedder, l’Américain Spaatz, et le Français de Lattre de Tassigny, devant le Russe Georgui Jouko, son ennemi mortel, le maréchal Keitel, dernier chef de la Wehrmacht, signe...
le 8 mai 1945, la capitulation sans conditions de l’Allemagne nazie.

[4] La libération des camps
Les grandes offensives lancées par les Alliés en direction de l’Allemagne à partir de l’été 1944 amènent les armées soviétiques, américaines et britanniques à la porte des camps dans lesquels les Alliés découvrent des milliers de survivants dans un état de faiblesse extrême. Jusqu’à la dernière minute, les nazis tentent de dissimuler les preuves des massacres en incendiant le four crématoire principal. Mais dans leur fuite éperdue, ils n’ont le temps de démolir les chambres à gaz.

Les Russes libèrent Auschwitz le 27 janvier 1945. Ils y trouvent des milliers de détenus, abandonnés par les nazis qui ont quitté le camp en emmenant avec eux la majorité des déportés valides pour une interminable marche de la mort. Là encore, les nazis ont tenté d’effacer les traces, en détruisant les listes des juifs exterminés, en tuant la plupart des témoins oculaires des meurtres de masse et en détruisant les fours crématoires, preuves incontestables du massacre. Des entrepôts qui ont échappé à la destruction abritent encore, à l’arrivée des soviétiques, des centaines de milliers de vêtements, mais aussi des montagnes de cheveux.

De leur côté, les armées américaines et britanniques libèrent également des camps. Le camp de Buchenwald est libéré le 11 avril 1945, quelques jours après avoir été évacué par les Allemands. Elles poursuivront la libération des autres camps. Des milliers de détenus accueillent avec soulagement les libérateurs. Malheureusement, beaucoup d'entre eux mourront dans les semaines suivant leur libération. Les armées des Alliés découvrent avec horreur les amoncellements de cadavres décharnés abandonnés par leurs bourreaux avant leur fuite.
Les armées ne perçoivent pas encore toute l’horreur des camps et de l’extermination nazie.

[5] L'arme absolue.
Dans le Pacifique, la guerre continue. Le 23 février 1945, les Marines plantent leur drapeau sur le mont Suribashi, le volcan qui domine l’île d’Iwo Jima. La bataille a coûté la vie à 7 000 Américains et 20 000 Japonais. Le 9 mars 1945, Tokyo est bombardé. «Mieux» que le phosphore de Dresde, on vient d’inventer le Napalm, une essence gélifiée incendiaire: 1 700 tonnes sont larguées. Ce raid sur Tokyo fera 100 000 morts et 5 millions de sans-abris. Mais les militaires au pouvoir dans l’Empire du soleil levant veulent continuer la guerre jusqu’au bout. Le code de l’honneur leur impose de se battre à mort et ils se préparent au débarquement des forces américaines.

Les États-Unis choisissent alors d’éviter ce débarquement, qui s’annonce sanglant, en déclenchant l’enfer atomique. Les deux premières bombes nucléaires de l’histoire font, en une seconde, plus de cent mille victimes et permettent enfin à l’Empereur Hiro-Hito de demander la paix, sans perdre la face.Il a fallu la bombe atomique pour que les soldats et les officiers japonais acceptent de faire ce geste si contraire au Bushido, le code de l’honneur. Mais au moins 10 000 d’entre eux s’y refuseront et s’enfuiront dans la jungle. Le dernier sera fait prisonnier en 1975...

Le 2 septembre 1945, dans la baie de Tokyo, à bord du cuirassé américain Missouri, l’émotion étreint les représentants des nations alliées, Chinois, Anglais, Russes ou Français. Ils ont le privilège d’assister à la reddition japonaise, signée par le ministre japonais des Affaires étrangères Mamoru Shigemitsu et par le général Mac Arthur qui représente les vainqueurs.

C’est la fin de la seconde guerre mondiale.

Le feu de l'Enfer est éteint... mais les braises prendront du temps, beaucoup de temps, à refroidir...

Le bilan est lourd
Conflit le plus sanglant de l’histoire de l’humanité, le Seconde Guerre mondiale a causé plus de 50 millions de morts, quatre fois plus que la précédente. Pour la première fois dans l‘histoire, le nombre de victimes civiles est de loin supérieur à celui des militaires. Les populations civiles sont prises aux pièges sur le front comme à l’arrière. La mort frappe les combattants mais aussi les habitants des villes et des campagnes. Bombardements, rafles pour des paroles imprudentes, des opinions politiques ou religieuses et aussi par hasard.

Aux 50 millions de morts, pour les trois quarts habitants de l’Europe, il faut ajouter les 6 millions de morts dans les camps. Le bilan humain de la guerre est lourd.
70 millions de soldats ont été mobilisés dont 17 millions sont morts, soit:
1 Russe sur 22 / 1 Allemand sur 25 / 1 Japonais sur 46
1 Anglais sur 150 / 1 Italien sur 150 / 1 Français sur 200 / 1 Américain sur 500

Malgré la joie de la victoire, la peine est tout aussi grande.

Le Pont, Die Brücke, de Bernhard Vicky, d'après le roman de Manfred Gregor
(un film en noir et blanc, sorti en salle en 1959).
Alors que l'armée allemande est en déroute, en 1945, sept adolescents, gonflés de patriotisme et d'héroïsme, entrent dans l'armée. On voit, tout de suite le non-sens… Tout de même, le colonel, voulant les sauver, leur confie la défense d'un pont sans importance stratégique. Mais, celui-ci est tué. Laissés à eux-mêmes, les adolescents-soldats vont suivre les ordres à la lettre et défendre le pont face aux Américains. Ils y laisseront leur vie… Ce film démontre l'absurdité de la guerre,l'implacable logique meurtrière et le fanatisme d’adolescents éduqués pour mourir au champ d’horreur.

Dans une petite ville, le leader du parti nazi avant d’assurer sa propre retraite, envoie les derniers écoliers défendre un pont sans intérêt. Enchantées, les jeunes recrues du Reich vont pouvoir se battre pour leur Führer et goûter de l’héroïsme. Comme tous les héros ils mourront misérablement. Un film qui dépasse le cadre de la critique du nazisme pour démontrer les engrenages irrémédiables, vicieux et viciés de la guerre.

Bonne journée! À demain!
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