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mercredi 22 juillet 2009

Combat de Coqs Gaulois - Le Critique Vs L'Écrivain

Chose promise, chose due. Voici le combat de Coqs Gaulois! À gauche, Le Critique. Ses plumes ont pour nom, Drillon, Garcin, Jacob, Jourde... À droite, L'Écrivain. Ses plumes célèbres se nomment, Gavalda, Lévy, Musso, Werber... Le ring: BiblioObs.
Voyez Le Critique: planté sur ses ergots, le camail gonflé, l'œil perçant, le bec acéré, la crête en colère, la queue en roue, il est prêt à faire face.
Voyez L'écrivain: ergots de côté, camail affaissé, œil éteint, bec rongé, crête déconfite, sa queue dressée exprime sa fierté blessée, il est prêt à se rendre.
D'un côté, l'attaquant: de l'autre, la victime. Hum... à moins que ce soit l'inverse? Hum... peut-être que l'un des deux est-il un troisième larron, un larron-masqué?

Sérieusement, de quoi s'agit-il? En bref, un débat sévit en France opposant les critiques littéraires, les écrivains à grand tirage, et le lectorat qui prend parti pour ces derniers. Pour y voir clair, prenons deux exemples, parmi d'autres: l'article de Jacques Drillon, et celui de Pierre Jourde.

La méthode à Weber, par Jacques Drillon. C'est un compte rendu d'un atelier d'écriture devenu une conférence. Si... j'ai bien lu, si... je sais ce qu'est une conférence, je dirais (remarquez le conditionnel) que cela ressemble à une soirée du Club Med animé par GÉ doublé d'un GO. Bon, on n'a rien contre! J'ai relevé, dans l'article, cinq opinions «personnelles».
1. «C'est le seul atelier d'écriture où l'on n'a même pas une tablette pour écrire.» C'est en caractères gras.
2. «Lui-même est gentiment gamin, et tout le monde est content de pouvoir régresser avec lui.»
3. «Tout le monde rêve.»
4. «Weber les tutoie. Il règne une atmosphère de banquet.»
5. «Et ainsi de suite [faisant référence à un commentaire d'un fan], jusqu'à ce que chacun, gonflé d'amour et de reconnaissance, se sente prêt à écrire son premier best-seller.»
En quoi cet article peut-il choquer? Je vous le demande?


Respectons un peu l'écrivain, bon sang! par Pierre Jourde (Écrivain). Son article commence ainsi: «Je pensais, naïvement, que seuls les journalistes supportaient mal que l'on ironise sur les écrivains.» Depuis, il a découvert que nombre de lecteurs, et lectrices, détestent que l'on dise du mal des écrivains. Ils et elles le prennent «personnel» et, si... j'ai bien lu, ils ne tolèrent rien. Ils et elles y vont, parfois, de gros mots à ne pas répéter. Pierre Jourde, expose, clairement, leurs arguments, il en résume la teneur, il commente avec aplomb et modération. Anna Gavalda, Marc Lévy, Guillaume Mousso, Bernard Weber: pas touche! Pas touche à mon écrivain! De leur côté, des écrivains pourfendent les critiques! Pas touche à mon livre!

Allez, cassons du sucre sur le dos des critiques! La question n'est pas de savoir s'ils le méritent ou pas. Les questions qui se posent sont plutôt celles-ci:
Quel est l'objet de la critique littéraire? Le livre, l'écrivain, le lectorat?
Quel est le rôle de la critique?

La lecture des articles de Jacques Drillon et Pierre Jourde peut, certainement, servir de point de départ à la réflexion. Sur BiblioObs, il y en a d'autres. Toute cette affaire est confondante. Un vrai sac d'embrouilles dans un panier de crabes!
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Psitt! Sur mon blogue Livranaute, j'ai déjà abordé, fin mai, le sujet de la critique littéraire.
Ah! Dur, dur, le (vrai) métier du (vrai) critique! Il y en a des faux... plus tranchants que les autres, possiblement...
Pour ma part, j'ai examiné le cerveau du critique pour savoir où se logeait son magasin général. Je n'ai pas réussi à découvrir la «cachette». Heureusement, j'ai pu me rabattre sur son rôle de vigie, de bouée, de borne. Et reconnaître son mérite.
Examinez, à votre tour, le cerveau du critique...
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