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mardi 22 septembre 2009

Automne - Poésie / Miron - Lapointe - Vigneault -Tremblay

Automne - Poésie / Miron - Lapointe - Vigneault - Tremblay. Aujourd'hui, c'est l'équinoxe d'automne. Rangez vos violons longs de l'automne monotone, sauf...*. Cachez vos pelles: laissez le vent éparpiller les feuilles d'automne (qui) se ramassent à la pelle. Souriez! Aujourd'hui débute le Vendémiaire, Décade 2, du Primidi: un signe de chance, pas de doute! C'est la saison des vendanges: «C'est l'automne, la saison où, sous un soleil refroidi, chacun recueille ce qu'il a semé.», Maurice Barrès, la «Colline inspirée.»**. C'est l'automne! C'est jour de poésie!

Le 22 septembre...
C'est le 1er jour de la République française, c'était en 1792... L'An 1 de la République, selon le calendrier républicain (1792-1806).
Le président des USA, Abraham Lincoln décrète la libération de tous les esclaves aux États-Unis, c'était en 1862... (à compter du 1er janvier 1863).

C'est l'équinoxe d'automne
... aujourd'hui même, le 22 septembre 2009, à 16h20 (HNE). Équinoxe: le jour et la nuit ont une durée égale. D'automne... dans l'hémisphère Nord.
Dans l'hémisphère Sud, c'est l'équinoxe... du printemps. Là, dessous, l'automne est en mars.

Trois poèmes sur l'automne
/ Trois grands poètes québécois

«Été Indien», Gaston Miron
Au bord du tapis volant des autoroutes
dans le cours de l'automne alchimique
nous faisons l'amour d'aussi loin que longtemps
avec des conséquences hors du monde
puis nous avons quitté nos corps d'apesanteur
cet amour au noir dans une vie à l'autre
je vis depuis une blessure à tête de phare
par delà le tintement des choses éteintes
[Poèmes épars, l'Hexagone, p.55]

«Personnage 1», Paul-Marie Lapointe
avant l'hiver
qui occupe en septembre un étang mince
au bas du paysage
comme un chien couché au pied de la nuit de cobalt
les aurores boréales fascinent les citronniers
amère agonie des chaleurs

au premier plan
mais à la profondeur de l'angoisse
un personnage
debout
un homme aux épaules vides
la tête nettement détachée du corps
figure l'été passé
la fin du temps
[«L'espace de vivre», l'Hexagone, p.26]

«L'automne...», Gilles Vigneault
I
L'automne ne sait rien
De sa saison
Il est temps de neiger
Jaune et violet
Vert et or
Ocre et rouge
Le vent se charge du reste

II
Les oiseaux s'en vont
Tomber dans le ciel
Des fruits à l'envers
D'où sont ces racines
Qui les accompagnent?

III
Par discrétion
On ne regarde plus les arbres
Que de biais
En évitant de voir les branches

IV
Timbales sur le lac
Au petit jour
La Camarde des plumes
Bat le tambour

V
Mille feux
pour séduire la neige
[«L'armoire des jours», Nouvelles Éditions de l'Arc, p.110, p.111]

«Les oies...», Gilles Vigneault
Les
Oies.
Têtues,
bavardes
et ponctuelles.
Les voici repartir
vers leurs quartiers d'hiver.
Sur les vieux chemins de septembre,
les oies...
[«Les chemins de pieds», Nouvelles Éditions de l'Arc, p.147]


Terminons sur une note de Musique
...

«Jeux de Solstices» de Gilles Tremblay,
compositeur et poète, un grand artiste

«Cette pièce qui porte en exergue une citation d'Héraclite d'Éphèse: "accord de tensions inverses, comme dans l'arc et la lyre", fait partie d'un cycle d'oeuvres inspirées des opposions et progressions inverses qui caractérisent la division du temps terrestre: jour/nuit, été/hiver, printemps/automne.»
La SMCQ, Société de musique contemporaine du Québec, rendra hommage à Gilles Tremblay au cours de la saison 2009/10. Les citations sont tirées de la brochure publiée, en encart dans les journaux, par la SMCQ, à l'occasion de cet événement. Un événement important dont je vous reparlerai.

... et une citatio
n
«Je souhaiterais que tous les gens puissent percevoir les sons de la vie comme si c'était de la musique:
car cela en est et on ne le sait pas.»
Gilles Tremblay (1966)

Prêtez l'oreille aux sons de l'automne! C'est la musique de votre vie...
___
* Sauf... «Les sanglots longs de l'automne blessent mon cœur d'une langueur monotone.» Ce ver de Verlaine a servi de signal au débarquement en Normandie. «Souvenons-nous des sanglots longs du Débarquement». Je vous invite à lire mon billet. [oui, la page existe].
** Citation tirée du «Grand Robert de la langue française».
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