«L'Enigme du retour», de Dany Laferrière. Critique sur «Le Monde des livres». Contrairement, au roman «Yanvalou pour Charlie», de Mathurin D. Saint-Fort qui «est bel et bien une œuvre de fiction», le roman de Dany Laferrière est, en fait, un récit comme plusieurs (faux) romans de la rentrée littéraire*. Dans une formule-choc, l'auteur écrit: «Le dictateur (Duvalier) m'avait jeté à la porte de mon pays (Haïti). Pour y retourner, je passe par la fenêtre du roman.»
Il part «pour découvrir le pays profond, le village natal de son père. Un père qui avait rompu depuis longtemps avec femme et enfants et qui a été enterré à New York.» (Le Monde des livres).
Marcher sur les traces de son père: c'est donc là le but de son voyage dans son pays d'origine, un pays de misère, toujours et encore.
C'est un livre d'émotions, qui surgissent des observations fines et précises que l'auteur note minutieusement dans un carnet. Un livre «de couleurs, d'odeurs, et de saveurs tropicales», et de portraits de femmes et d'hommes. Sous ce feu d'artifice (au sens propre» pointent une douleur aigüe et des regrets profonds. Mais, pour autant que je sache lire entre les lignes, le livre n'est pas triste, ni larmoyant. Il dit la vérité tout entière d'un être tout entier «dans un livre criant de vérité». (Le Monde des livres).
«L'exil du temps et plus
(impitoyable
que celui de l'espace.
Mon enfance
me manque plus cruellement
que mon pays.»
«L'Enigme du retour»
(impitoyable
que celui de l'espace.
Mon enfance
me manque plus cruellement
que mon pays.»
«L'Enigme du retour»
Parmi les 3 extraits du livre, cités sur «Le Monde des livres» (pp. 97-99), j'ai retenu celui-ci:
Cela fait trois décennies que je (fais gras à Montréal
Pendant qu'on continue
A faire maigre à Port-au-Prince.
Mon métabolisme a changé.
Et je ne sais plus ce qui se passe
Dans la tête d'un adolescent (d'aujourd'hui
Qui ne se souvient
D'avoir mangé un seul jour
A sa faim.»
«L'Enigme du retour»
Pendant qu'on continue
A faire maigre à Port-au-Prince.
Mon métabolisme a changé.
Et je ne sais plus ce qui se passe
Dans la tête d'un adolescent (d'aujourd'hui
Qui ne se souvient
D'avoir mangé un seul jour
A sa faim.»
«L'Enigme du retour»
Une écriture éblouissante! Splendide! Ces passages sont « (...) des poèmes en prose. Le simple fait de couper une phrase aux bons endroits lui donne une force étonnante», note «Le Monde des livres». Évidemment, tout le livre n'est pas écrit ainsi...
La conclusion de la critique tient dans un seul mot: «Superbe!» La démonstration en est faite...
Dernière heure... Dernière heure...
Les Éditions Boréal annonce que «L'Enigme du retour», de Dany Laferrière, publié en coédition Boréal/Grasset, est en lice pour les prix Médicis, qui seront publiés le 4 novembre 2009.
Souhaitons-lui «Bonne chance» de tout notre cœur!
Psitt! Pourquoi ne pas appeler un chat un chat? Il y a de bons récits et de mauvais romans... Serait-ce une approche marketing (trompeuse) pour attirer la clientèle... pour se positionner pour les prix littéraires? Heureusement que la critique littéraire (fiable) nous met la puce à l'oreille, car une chatte n'y retrouverait pas ses petits.
Source: Pour lire l'article du «Monde des livres», paru le 11 septembre 2009, cliquez ici.