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dimanche 27 septembre 2009

Extraits - Netherland /Joseph O'Neill

Extraits - «Netherland», de Joseph O'Neill. Lire le roman en version française ou version originale? Vous l'aurez deviné: j'ai choisi la langue de l'auteur. Le texte traduit en France n'arrive pas à rendre la réalité américaine -qui est aussi la nôtre. Il n'arrive à faire chanter la langue de l'auteur. Il défigure des mots. Au moyen de courts extraits en américain et en français, je vais brièvement illustrer mon point de vue. Mes commentaires seront très brefs. Vous pourrez ainsi vous faire votre opinion. D'autres courts extraits suivront: courts... car le copyright n'en permet pas plus. À la fin, je vous donnerai de bonnes adresses.

Auparavant, un mot sur les principaux personnages: Le narrateur est Hans van den Broek, originaire de Hollande, il a quitté son pays pour aller travailler à Londres. Sa femme, Rachel est Anglaise. Ils ont un fils, Jake.
Après le 11/09/2001, Rachel retourne à Londres avec leur fils. Hans reste sur place, il rencontre Chuck Ramkissoon, originaire de Trinitad, un «homme d'affaires» ambitieux, rêveur, énigmatique avec qui il se liera d'amitié. Chuck qui anime une équipe de cricket, sera retrouvé noyé, les mains ligotées.

«Rachel wants to take their son back to London and her family. He'll be safer there, far from George Bush and the United States, a country she has begun to think of as "ideologicall diseased."» Et v'lan!

Extrait 1
«The afternoon before I left London for New York -- Rachel had flown out six weeks previously -- I was in my cubicule at work, boxing up my possessions, when a senior vice-president at the bank, an Englishman in his fifties, came to wish me well.»
«La vieille de mon départ de Londres pour New York - Rachel m'avait précédé de six semaines-, dans l'après-midi, je me trouverais au travail, à mon bureau, je rassemblais mes affaires, lorsqu'un des grands vice-présidents de la banque, un Anglais d'une cinquantaine d'années, vint me souhaiter bonne chance.»
Cubicule: on voit, tout de suite, une grande salle remplie de bureaux entourés de paravents; on sait qu'il s'agit d'un employé au bas de l'échelon hiérarchique.

Extrait 2
«"We won't be gone for very long," I said, playing down my good fortune.»
«Nous n'y resterons pas longtemps», dis-je en la jouant profil bas sur ma bonne fortune.»
Oh, my God! «Méchant» «low profil»...

Un peu plus loin: «The S.V.P., smiling, said (...)» ; «Il ajouta en souriant (...). The Senior Vice-President...

Extrait 3
« Who knows what lay behind his story about shopping for balsamic vinegar? He made it sound like an elixir, the poor bastard.»
« Qui sait ce qui se cache derrière son histoire d'aller acheter du vinaigre balsamique. Il en parlait comme d'un élixir, le pauvre crétin.»
Bastard: un mot dur, qui sonne dur, et qui colle au «vécu» de Chuck. Pauvre crétin...

Extrait 4:
«Sometimes to walk in shaded parts of Manhattan is to be inserted into a Magritte: the street is night while the sky is day.»
«Parfois, marcher dans les parties ombrageuses de Manhattan, c'est un peu comme être inséré dans un Magritte: la rue est plongé dans le noir tandis que le ciel est de plein jour».
Ombrageuses? On confond «ombrageux» et «ombragé».
Ombrageux, c'est un trait de (mauvais) caractère d'un animal ou d'un humain. Ombragé, qui donne de l'ombre. C'est élémentaire, mon cher Watson...
Suis-je ombrageuse? Joseph O'Neill ne dit pas: «c'est un peu comme...», il dit carrément: «is to be inserted into». Dans la rue, c'est la nuit; dans le ciel, c'est le jour. Un phrase courte, rapide, sonnante, et significative... Hans est coincé dans un société où tout marche à l'envers. La nuit/Le jour. Le noir/Le blanc. Le noir vêtu de vêtu de blanc, pour se sentir noir.
Oh, my Darling! Massacrer une si belle phrase...

Extrait 5:
«The was no movement in my marriage, either; but, flying on Google's satellite function, night after night I surreptitiously traveled to England. Starting with a hybrid map of the United States, I moved the navigation box across the north Atlantic and began my fall from the stratosphere (...).

Extrait 6:
«(...) an old friend of Rachel's named Matt, makes some remarks about Tony Blair and his catastrophic association with George W. Bush, whom Matt describes as the embodiment of a distinctly American strain of stupidity and fear.»
«He is referring to the numbers of Iraqi dead (...).

Extrait 7:
What happens, however, is that I'm the one who drifts - to another sundown, to New York, to my mother.»
Le livre de Joseph O'Neill se termine sur deux belles pages où Hans évoque le souvenir de sa mère. C'est touchant!

De bonnes adresses:
__ Pour lire un long extrait, dans sa version originale, suivez ce lien...
__ Pour lire un long extrait, dans la version française, suivez ce lien...

__L'article de Maurren Corrigan, «"Netherland Flirts With Greatness Of "Gatsby"», est assez court, mais intéressant. Pour le lire, cliquez ici.

Bonne lecture! À bientôt!

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Source des extraits:
Les extraits que j'ai cités proviennent de l'édition Pantheon E Books.
Les extraits en français proviennent des Éditions de L'olivier
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