Pour la rentrée, j'ai choisi 2 livres: «La délicatesse», de David Foenkinos -dont je vous ai parlé; et, «Bibi», de Victor-Lévy Beaulieu (VLB). «Bibi»: c'est «moi», dans le langage enfantin. Les Mémoires sont celles d'Abel Beauchemin (AB), un double de l'auteur. Entre fiction et réalité: un mélange des deux, au lecteur de départager, si... il y trouve quelque intérêt. Un roman, c'est du «Mentir vrai», selon Aragon. Pour Jules Renard, «Dès qu'une vérité dépasse cinq lignes, c'est du roman». On n'y échappe pas, me semble-t-il.
Mémoires d'Afrique.
L'action des Mémoires d'Abel Beauchemin (en fait, un roman) se déroule en partie au Québec, mais surtout en «Afrique noire, équatoriale, du Gabon jusqu'à l'Éthiopie. Je voulais dénoncer (dit l'auteur) la situation désolante et terrifiante qui y prévaut encore. C'est le continent le plus exploité du grand capitalisme. Les anciens empires colonialistes que ce soit la France ou l'Angleterre, y sont toujours, mais de façon insidieuse et sournoise.
(...) L'Afrique est une vache à lait pour le monde, alors que ses propres habitants n'ont même pas de lait pour se nourrir. En 10 ans, les investissements chinois sont passés de 5 à 50 milliards $. Ils construisent des infrastructures en échange des ressources naturelles africaines: bois, métaux, etc. (...) On vide ce pays (le Kenya) de l'intérieur en laissant les populations dans l'état où elles sont, c'est-à-dire de plus en plus pauvres.»
Vous craignez un roman à thèse? Ce serait méconnaître VLB. Vous craignez que les données économiques ou les faits historiques soient galvaudés? Ce serait méconnaître VLB. Je ne peux pas me vanter d'avoir lu les 70 ouvrages précédents, mais une bonne vingtaine. Je les ai tous appréciés... quoique pas également. Cela va de soi.
Que raconte Abel Beauchemin dans «Bibi»?
Abel, dans la soixantaine, est un homme vieillissant. Depuis 45 ans, il n'a pas de nouvelles de Judith, sa première flamme. Le feu ayant apparemment couvé sous la cendre, elle lui donne tout à coup rendez-vous partout dans le monde. Assez curieusement, elle se défile. Abel n'y comprend rien. D'autant moins qu'il a accepté de se déplacer, alors qu'il ne voyage plus. Il semble bien qu'Abel court comme un lièvre à la poursuite d'une hase, qui court plus vite que ce dernier.
«Il (Abel) comprendra, lorsqu'il retrouvera Judith, dans la vallée de l'Omo, le berceau de l'humanité, là où a été trouvé Lucy, le plus ancien squelette au monde.» Voilà qui est intrigant...
Mon petit doigt me dit que ce ne sera pas du joli.
Pourquoi des Mémoires d'Afrique?
Victor-Lévy Beaulieu répond à Marc Larouche: «J'espère créer une solidarité autre que bêtement politique. Je trouve que ce dont les Africains ont besoin: savoir que des gens qui vivent ailleurs se préoccupent d'eux.»
VLB nous donnera, sûrement, une autre image de l'Afrique que celle que nous présentent, continuellement, les médias.
Une dédicace à Michel Chartrand.
Que l'on aime ou non Michel Chartrand, là n'est pas la question. Il faut convenir avec VLB qu'il «avait des convictions et les a défendues toute sa vie.» VLB ajoute: Il «fut l'un des premiers Québécois à parler de l'Afrique au début des années 60, en sachant de quoi il parlait.»
Chapeau! On peut en dire autant de Victor-Lévy Beaulieu.
Bibi: une voyagerie
« Une voyagerie, sans commune mesure, de pur délire, de pures délices, quête folle, requête aliénante, Kafka qui se souffre, Artaud qui se démanche, Bibi qui court à la folie et aux poumons ruinés, obsédé, obsédant, mal en lui, mal en les autres, mal en son pays, attelé à sa poliomyélite, attelé à une Judith chimère qui se joue sur une scène de théâtre toute noire et couleurée d'une Afrique sanglée, sanglante, belle et rebelle.
Bibi est ce chef-d'œuvre qui creuse profond, qui dénonce le colonialisme arbitraire, qui s'enfonce creux, pour mieux comprendre, pour mieux faire comprendre.» (quatrième de couverture).
Voilà un roman, sous forme de Mémoires, qui promet... Ça va déménager!
Au détour, j'ai saisi une petite phrase de Victor-Lévy Beaulieu: «(Mais) il y a plus de tendresse ordinaire que dans mes autres écrits.»
D'une main, «La délicatesse», de David Foenkinos; de l'autre, la tendresse, de Victor-Lévy Beaulieu dans «Bibi»: je mise sur ces 2 livres pour ouvrir la rentrée littéraire de bibi, de moi-même en personne. Je suis certaine de passer de bons moments littéraires.
Pour sûr, je vous en reparlerai... Comptez sur moi!
Avec l'expression de ma tendresse et de ma délicatesse,
Marie-Andrée Roussseau, votre blogueuse (presque) intarissable...
___
* Sauf indications contraires, les citations sont tirées de l'entrevue de Marc Larouche, journaliste au Le Soleil, avec Victor-Lévy Beaulieu.
Crédit pour la photo: Marc Larouche. Merci!
Mémoires d'Afrique.
L'action des Mémoires d'Abel Beauchemin (en fait, un roman) se déroule en partie au Québec, mais surtout en «Afrique noire, équatoriale, du Gabon jusqu'à l'Éthiopie. Je voulais dénoncer (dit l'auteur) la situation désolante et terrifiante qui y prévaut encore. C'est le continent le plus exploité du grand capitalisme. Les anciens empires colonialistes que ce soit la France ou l'Angleterre, y sont toujours, mais de façon insidieuse et sournoise.
(...) L'Afrique est une vache à lait pour le monde, alors que ses propres habitants n'ont même pas de lait pour se nourrir. En 10 ans, les investissements chinois sont passés de 5 à 50 milliards $. Ils construisent des infrastructures en échange des ressources naturelles africaines: bois, métaux, etc. (...) On vide ce pays (le Kenya) de l'intérieur en laissant les populations dans l'état où elles sont, c'est-à-dire de plus en plus pauvres.»
Vous craignez un roman à thèse? Ce serait méconnaître VLB. Vous craignez que les données économiques ou les faits historiques soient galvaudés? Ce serait méconnaître VLB. Je ne peux pas me vanter d'avoir lu les 70 ouvrages précédents, mais une bonne vingtaine. Je les ai tous appréciés... quoique pas également. Cela va de soi.
Que raconte Abel Beauchemin dans «Bibi»?
Abel, dans la soixantaine, est un homme vieillissant. Depuis 45 ans, il n'a pas de nouvelles de Judith, sa première flamme. Le feu ayant apparemment couvé sous la cendre, elle lui donne tout à coup rendez-vous partout dans le monde. Assez curieusement, elle se défile. Abel n'y comprend rien. D'autant moins qu'il a accepté de se déplacer, alors qu'il ne voyage plus. Il semble bien qu'Abel court comme un lièvre à la poursuite d'une hase, qui court plus vite que ce dernier.
«Il (Abel) comprendra, lorsqu'il retrouvera Judith, dans la vallée de l'Omo, le berceau de l'humanité, là où a été trouvé Lucy, le plus ancien squelette au monde.» Voilà qui est intrigant...
Mon petit doigt me dit que ce ne sera pas du joli.
Pourquoi des Mémoires d'Afrique?
Victor-Lévy Beaulieu répond à Marc Larouche: «J'espère créer une solidarité autre que bêtement politique. Je trouve que ce dont les Africains ont besoin: savoir que des gens qui vivent ailleurs se préoccupent d'eux.»
VLB nous donnera, sûrement, une autre image de l'Afrique que celle que nous présentent, continuellement, les médias.
Une dédicace à Michel Chartrand.
Que l'on aime ou non Michel Chartrand, là n'est pas la question. Il faut convenir avec VLB qu'il «avait des convictions et les a défendues toute sa vie.» VLB ajoute: Il «fut l'un des premiers Québécois à parler de l'Afrique au début des années 60, en sachant de quoi il parlait.»
Chapeau! On peut en dire autant de Victor-Lévy Beaulieu.
Bibi: une voyagerie
« Une voyagerie, sans commune mesure, de pur délire, de pures délices, quête folle, requête aliénante, Kafka qui se souffre, Artaud qui se démanche, Bibi qui court à la folie et aux poumons ruinés, obsédé, obsédant, mal en lui, mal en les autres, mal en son pays, attelé à sa poliomyélite, attelé à une Judith chimère qui se joue sur une scène de théâtre toute noire et couleurée d'une Afrique sanglée, sanglante, belle et rebelle.
Bibi est ce chef-d'œuvre qui creuse profond, qui dénonce le colonialisme arbitraire, qui s'enfonce creux, pour mieux comprendre, pour mieux faire comprendre.» (quatrième de couverture).
Voilà un roman, sous forme de Mémoires, qui promet... Ça va déménager!
Au détour, j'ai saisi une petite phrase de Victor-Lévy Beaulieu: «(Mais) il y a plus de tendresse ordinaire que dans mes autres écrits.»
D'une main, «La délicatesse», de David Foenkinos; de l'autre, la tendresse, de Victor-Lévy Beaulieu dans «Bibi»: je mise sur ces 2 livres pour ouvrir la rentrée littéraire de bibi, de moi-même en personne. Je suis certaine de passer de bons moments littéraires.
Pour sûr, je vous en reparlerai... Comptez sur moi!
Avec l'expression de ma tendresse et de ma délicatesse,
Marie-Andrée Roussseau, votre blogueuse (presque) intarissable...
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* Sauf indications contraires, les citations sont tirées de l'entrevue de Marc Larouche, journaliste au Le Soleil, avec Victor-Lévy Beaulieu.
Crédit pour la photo: Marc Larouche. Merci!