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samedi 26 septembre 2009

La Morta - Nelly Arcan

La Morta. Nelly Arcan. Il était une fois... Plus justement, il est trois Parques. La première, Nona -jeune et belle- tient le fil de la destinée de chaque vie humaine. La deuxième, Decima -sage et sévère- met le fil sur le fuseau. Toutes deux tissent la trame de la destinée de chacun. La troisième, Morta - implacable et âgée- coupe impitoyablement le fil qui mesure la durée de la vie de chaque mortel. Ces infatigables sœurs filandières que rien ne peut infléchir ont été des déesses Grecques avant d'être des Romaines. Elles avaient alors pour nom les trois Moires: Clotho, Lachesis et Atropos. Elles sont là encore aujourd'hui, quel que soit le nom qu'on leur donne.

Nelly Arcan n'attendra pas que la Morta vienne couper le fil de sa vie, à sa manière et à son heure.
Le 24 septembre 2009, elle a coupé, elle-même, ce fil qui sépare la vie du trépas.
Qu'elle repose en paix. Requiescat in pace.

Le meilleur hommage à lui rendre, c'est de lire ou relire ses romans:
«Putain», Seuil, septembre 2001;
«Folle», Seul, Septembre 2004;
«À ciel ouvert», Seuil, août 2007.
Nelly Arcan a collaboré au recueil «Nouvelles mythologies», sous la direction de Jérôme Garcin, publié au Seuil en 2007.

À paraître, en novembre 2009, à titre posthume: Paradis clef en main, aux Éditions Coup de tête.

Si vous désirez lire des textes sur Internet, je vous propose:
«Lettre à Isabelle», de Nicolas Ritoux. Journaliste, rédacteur, scripteur, il est l'ancien copain de Nelly Arcan. Il lui adresse une lettre publique. La lettre touchante et percutante d'un homme qui éprouve de la peine. À lire sur son blogue.

«Le Seuil nous apprend. La mort de Nelly Arcan à 35 ans.» par BibliObs.com. «En trois livres, elle avait su imposer une des voix les plus singulières et les plus radicales d'outre-atlantique.» Pour lire l'article, cliquez ici.

«Mourir la plume à la main», de Odile Tremblay, Le Devoir, les 26 et 27 septembre 2009. «Tant d'écrivains ont choisi le suicide. Poids de la lucidité? De la liberté? D'une vérité fuyante à traduire? Mystère des sensibilités brisées par une décevante réalité...». La conclusion est émouvante. À lire absolument: veuillez cliquer ici.
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Ne manquez pas mon prochain billet. J'y présenterai, comme convenu, des extraits de «Netherland» de Joseph O'Neill.
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