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vendredi 13 novembre 2009

Brownies. Grimm - Stevenson - Borges / Paresse

Les Brownies. Ceux-ci ne sont pas des brownies. Ce sont des créatures immatérielles, fruit de l'imagination sans borne des hommes. Jorge Luis Borges (coll. Margarita Guerrero) nous en décline toute une colonie dans «Le livre des êtres imaginaires». Ces étranges entités engendrées au fil du temps et à travers d'espace nourrissent, à leur tour, l'imagination des écrivains. Ainsi Grimm et Stevenson se sont inspirés des Brownies, chacun à sa manière. Je lis:

Les Brownies
Ce sont des petits hommes serviables au teint gris. Ils ont coutume de passer dans les fermes d'Écosse et, pendant que tout le monde dort, de collaborer aux travaux domestiques. Un des contes de Grimm rapporte un fait analogue.

L'illustre écrivain Robert-Louis Stevenson affirmait qu'il avait orienté ses Brownies vers l'art littéraire. Quand il rêvait, ceux-ci lui suggéraient des thèmes fantastiques; par exemple, l'étrange transformation du docteur Jekyll en diabolique Mister Hyde et cet épisode de Olalla où un jeune homme, d'une vieille famille espagnole, mord la main de sa sœur.
Jorge Luis Borges, Le livre des êtres imaginaires


Nés en Écosse, les Brownies ont voyagé... dans le temps et l'espace, pour prendre vie dans le conte éponyme des inséparables et sympathiques frères Grimm. «Les Brownies», font le ménage durant la nuit; en retour, on leur donne un repas ou les laisse se balancer sur un fer à cheval accroché sur la cheminée.
Sous les traits d'aimables et espiègles nains, ces génies du foyer ont enchanté, et enchantent encore, les grands et les petits. Partis d'Écosse, ils se sont rendus jusqu'à nous grâce aux frères Grimm.
Leur allure? Chacun et chacune peut l'inventer... La«recette»: lire le conte, imaginer les personnages, les dessiner. Et rêver qu'ils feront votre ménage... en attendant votre robot domestique.

Aussi j' laim', mon beau-frère Ernesse / Il est à la r'dresse
Pour nous deux / Ej' m'occup' jamais du ménage
Aristide Bruant, Le Lézard

Il est bien doux de ne rien faire.
Voltaire, Correspondance

Quand on ne travaillera plus le lendemain des jours de repos,
la fatigue sera vaincue.
Alphonse Allais, À se tordre

J'aime le travail: il me fascine. Je peux rester des heures à le regarder.
Jérôme K. Jérôme, Trois hommes dans un bateau

Les Brownies remplissent d'autres fonctions chez Robert-Louis Stevenson. Ses... Brownies versés en littérature peuplent ses rêves. Ces êtres imaginaires et nocturnes lui insufflent des idées plutôt morbides. Le Docteur Jenkill qui se dédoule en ce monstre de Monsieur Hyde... Le jeune homme qui mord la main de sa sœur... Ses rêves, dans desquels les Brownies lui inspiraient des thèmes fantastiques, ce serait des rêves cauchemardesques pour nous. Décidément, l'imagination de Stevenson était sans borne... à l'égal des Génies de ses nuits.

J'aime les sabliers, les planisphères, la typographie du XVIIIe,
le goût du café et la prose de Stevenson.
Jorge Luis Borges

Sur Littéranaute, 3 billets antérieurs portent sur «Le livre des êtres imaginaires» un livre imparable. Faites la connaissance de quelques êtres imaginaires:
[] Le Singe de l'encrier
[] Le chat de Cheshire et les chats de Kilkeny
[] L'unicorne
Oui ces pages existent, n'en déplaise à Blogger... Vous les trouverez facilement en vous servant de la fonction «recherche».

Merci! Merci de me lire...
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Sources des citations:
«Le livre des êtres imaginaires», Jorge Luis Borges (coll. Margarita Guerrero), collection L'imaginaire, Gallimard, p.54
«Le livre de la paresse», Cyril Frey, Édit1tions, p.83, p.112, p.113, p.114.
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