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lundi 2 novembre 2009

Goncourt 2009 / NDiaye - de Vigan - Toussaint - Mauvignier

Goncourt 2009 / NDiaye - de Vigan - Toussaint - Mauvignier. Aujourd'hui, les prix Goncourt et Renaudot seront attribués. Avant de connaître le lauréat ou la lauréate, voici une brève présentation des œuvres retenues pour le Goncourt. Les courts extraits cités ici vous donneront, tout de suite, une bonne idée du style de l'auteur. Des liens vous conduiront à des extraits plus long.

Marie NDiaye. «Trois femmes puissantes». C'est le récit du destin de trois femmes confrontées à une perte. Norah a perdu un frère; Fanta, un mari; Khaddy, un pays. Ces trois histoires indépendantes se déroule dans le lourd climat sénégalais. Premières pages:

Et celui qui l'accueillit ou qui parut comme fortuitement sur le seuil de sa grande maison de béton, dans une intensité de lumière soudain si forte que son corps vêtu de clair paraissait la produire et la répandre lui-même, cet homme qui se tenait là, petit, alourdi, diffusant un éclat blanc comme une ampoule au néon, cet homme surgi au seuil de sa maison démesuré n'avait plus rien, se dit aussitôt Norah, de sa superbe, de sa stature, de sa jeunesse auparavant si mystérieusement constante qu'elle semblait impérissable. Lire la suite... en cliquant ici. [Cet homme est le père de Norah]


Delphine de Vigan. «Les heures souterraines». Mathilde, salariée d'une grande entreprise, est victime de harcèlement sexuel, elle en subit un stress au travail insupportable. Premières pages:


La voix traverse le sommeil, oscille à la surface. La femme caresse les cartes retournées sur la table, elle répète plusieurs fois, sur ce ton de certitude: le 20 mai votre vie va changer. Mathilde ne sait pas si elle est dans le rêve ou déjà dans la journée qui commence, elle jette un œil à la pendule du radio-réveil, il est quatre heures du matin. Elle a rêvé. Elle a rêvé de cette femme qu'elle a vue il y a quelques semaines, une voyante, oui, voilà, sans châle ni boule de cristal, mais une voyante quand même. Lire la suite... en cliquant ici.


Jean-Marie Toussaint. «La vérité sur Marie». Ce livre est le prolongement des deux précédents. Il traite des liens ineffables qui peuvent parfois relier deux personnes séparées. Premières pages:

Plus tard, en repensant aux heures sombres de cette nuit caniculaire, je me suis rendu compte que nous avions fait l'amour au même moment, Mari et moi, mais pas ensemble. À une certaine heure de cette nuit -c'était les premières chaleurs de l'année, elles étaient survenues brutalement, trois jours de suite à 380 C dans la région parisienne, et la température ne descendant jamais sous les 300 C -, Marie et moi faisions l'amour à Paris dans des appartements distants à vol d'oiseau d'à peine un kilomètre. Lire la suite... en cliquant ici.



Laurent Mauvignier. «Des Hommes». Ce livre a pour toile de fond la guerre d'Algérie, il dit la souffrance et les séquelles incroyables de ces jeunes hommes qui en sont revenus traumatisés. Le romancier -qui a connu la guerre au travers de la propre aventure de son père- fait entendre la parole de ces garçons, dans la fleur de l'âge, qui sont partis au début des années '60 pour la guerre d'Algérie, situant leur histoire dans un petit village de France, de la France paysanne. Les premières pages:

Il était plus d'une heure moins le quart de l'après-midi, et il a été surpris que tous les regards ne lui tombent pas dessus, qu'on ne montre pas d'étonnement parce que lui aussi avait fait des efforts, qu'il portait une veste et des pantalons assortis, une chemise blanche et l'une de ses cravates en Skaï comme il s'en faisait il y a vingt ans et qu'on trouve encore dans des solderies. On aujourd'hui, on dira qu'il ne sentait pas trop mauvais, On n'ironisera pas sur le fait qu'il vient manger à l'œil et que pur une fois il n'aura pas à faire semblant d'arriver à l'improviste. On l'appellera Feu-de-bois comme depuis des années, et certains se souviendront qu'il a un vrai prénom sous la crasse et l'odeur de vin, sous la négligence de ses soixante-trois ans. Lire la suite... en cliquant ici.


À mon avis, deux écrivains se détachent nettement, soit Marie NDiaye et Laurent Mauvignier. Loin de moi de chercher la parité, un homme et une femme. Goncourt ou pas, tous les 2 méritent d'être lus. Voilà l'important! Et l'important... ne sent pas toujours la rose. J'y reviendra dans un autre billet.

Mes amitiés! Je vous attends demain. Entrez sans sonner, la porte n'est pas fermée à clef.
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