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mercredi 4 novembre 2009

Tristes tropiques - Claude Lévi-Strauss

«Tristes tropiques», de Claude Lévi-Strauss. On vient d'apprendre la mort de Claude Lévi-Strauss, le célèbre ethnologue, à l'âge vénérable de 100 ans. Les hommages affluent de partout et de tous horizons. Claude Lévi-Strauss nous laisse une œuvre exceptionnelle en héritage, en particulier, «Tristes tropiques. À nous de le lire ou revenir à sa lecture. C'est -et personne ne me contredira- un livre indispensable dans toute bibliothèque. Avec «Tristes tropiques», Claude Lévi-Strauss a sorti l'ethnologue de sa tour d'ivoire pour s'adresser à un large public: il s'y montre un vulgarisateur hors pair. Publié en 1955, dans la collection «Terre humaine», ce sera un gros succès de librairie. Et depuis, il ne cesse d'être réédité: il est toujours d'actualité.

«Tristes tropiques» est un essai littéraire dans lequel, l'ethnologue fait le récit de ses voyages, donne ses impressions et dévoile ses pensées, livre, sans détour, ses réflexions. Il décrit notamment la culture des Indiens Bororos (Amazonie). Il parle aussi de sa vie, par exemple, son exode à New York (c'est un juif) à cause de l'occupation allemande en France. Il expose sa vision originale du voyage. En somme, de son point de vue, le voyageur doit garder à l'esprit 3 éléments: il a certes changé de lieu, mais aussi de temporalité car les sociétés n'évoluent au même rythme; il lui faut également considérer les classe sociales car l'argent n'a pas la même valeur partout. C'est ce que Claude Lévi-Strauss nomme le «triple décentrement.» Bref, ne pas tout ramener à soi, à sa société, à son porte-monnaie. Monsieur le voyageur prend congé de lui-même, il n'est pas chez lui...

«Je hais les voyages et les explorateurs.»

Que faut-il comprendre? Claude Lévi-Strauss avait en horreur l'exotisme patenté, les récits superficiels de voyage, les stéréotypes dont les touristes raffolent et qu'ils se plaisent à répandre. N'oublions pas l'industrie touriste qui s'en sert pour les attirer. Et vlan!

Claude Lévi-Strauss nous rappelle les dangers qui menacent les grands équilibrent naturels dont une somme un partie. Tout ce que nous avons détruit inexorablement et risque de faire boomerang.

«Le monde a commencé sans l'homme et il s'achèvera sans lui.»

Hubert Reeves, notre astrophysicien préféré, abonde dans le même sens. Comme quoi 1955 n'est pas trop loin de 2009...

«des petits coins de l'horizon jouissaient encore d'une vie éphémère et indépendante dans toutes les variantes du rose et du jaune: crevette, saumon paille... »


Ce passage tiré des premières pages de «Tristes tropiques» est cité par Pierre Foglia, dans son article «Retouches (d'un intouchable)» sur Cyberpresse, le 24 octobre 2009.

«"Je possédais un sac rempli que j'avais envie de déverser", a-t-il dit (en parlant de Claude Lévi-Strauss). Ce qu'il va déverser, ce n'est pas seulement son savoir mais aussi son âme: c'est toute la différence entre un récit érudit, même de haut vol, et une œuvre d'art», écrivait NouvelObs, hier.
Dans cet cet article, on souligne la langue extraordinaire (en gras dans le texte) de «Tristes Tropiques». Le titre de l'article? «"Tristes tropiques", œuvre majeure du XXe siècle.»

Une seul conclusion s'impose. «Tristes tropiques» de Claude Lévi-Strauss est un livre à lire ou à relire impérativement, on ne le referme jamais complètement...

Une lecture ou une relecture pour nous tous, lecteurs et lectrices.
Mais aussi pour tous les écrivains... surtout pour ceux et celles qui se prétendent tels. Et vlan dans les gencives!

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Bonne journée! À bientôt...
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