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jeudi 12 novembre 2009

À l'origine - Escroc! - Imposteur! - Molière? - Giannoli?

À l'origine - Escroc! Imposteur! Molière? Giannoli? À l'origine... Jean-Paul Dubois, l'auteur d'«Une vie française», qui avait déniché l'extravagante affaire.» nous apprend Jérôme Garcin, Il en fit un reportage, mais le romancier qui tenait en main un roman potentiel... ne l'écrira pas. «Il a préféré donner le sujet au cinéaste Xavier Giannoli qui a mené à son tour une enquête», sur Philippe Miller.

Escroc! À coup sûr. Doublement escroc. Face A: un petit escroc, «ben ordinaire», qui roule les uns, roule les autres, vole de l'argent. Face B: un grand escroc devenu en abusant de la confiance des gens sans travail, semant l'espoir à tout vent dans une région économiquement sinistrée.

Imposteur!
Assurément. Tout autant que le Tartuffe, ou l'imposteur de Molière, dont l'hypocrisie sans borne abusera de la confiance et de la naïveté des gens. Le point sensible qui lui sert d'appui est la religion, plus justement de la religiosité de Madame Parnelle. «Notre» escroc, lui, tout aussi Tartuffe, bernera tout un village -le maire y compris...- en s'appuyant sur le manque de travail, le chômage pour les exploiter... à sa façon.

Écoutez ça!
Parti en vadrouille, l'escroc Philippe Miller découvre, à tout hasard, une autoroute abandonnée. Comme on trouve à ses pieds, grâce à ce même hasard, un porte-monnaie bien garni. Dans le sien, il y a de l'argent volé. La belle affaire que voilà! De la petite «business» ordinaire, il compte accéder à la «big business». Il fomente donc une escroquerie qui lui rapportera gros... et il filera comme ça, sur la pointe des pieds.

La grenouille -espérant des profits bœuf- se fait entrepreneur routier et chef de chantier. Il ouvre le chantier, dans le but avoué de terminer l'autoroute... à ce qu'il dit. Il embauche des chômeurs, donne des ordres, bref dirige le chantier «pour de vrai». Au mileu des monstres de Caterpilar -bulldozers, pelles hydrauliques, chargeuses, tombereaux, etc- il sent monter en lui un sentiment de puissance. Grâce à lui, la région sinistrée quitte son air de grisaille et retrouve une certaine prospérité. À nouveau, l'argent rentre à la maison. Tous s'en portent mieux. Les gens, désabusés, sont obligés de croire que l'autoroute, on finira par la finir, enfin...
On éprouve de la reconnaissance et même d'affection pour ce semeur d'espoir, ce sauveur venu dont on ne sait rien... On a confiance. Un point, c'est tout.


Pris à son propre piège
Philippe Miller se sent puissant, apprécié, aimé. Aux yeux des autres, il est devenu quelqu'un «de bien». Il s'est hissé à la hauteur de son personnage et de sa réputation, juché sur le haut plateau de sa folle illusion. Il rayonne! Il se sent puissant, et... bon. Euphorique, grisé, il se prend littéralement pour un autre. Ainsi d'habile manipulateur, menteur, hypocrite, excroc, imposteur, l'aigrefin se métamorphose en ce qu'il croit être devenu. Un jour, l'échafaudage va s'écrouler. Philippe Miller perdra la double face... non, sa triple face.

Jean-Claude Dubois au parfum de cette stupéfiante histoire, passe le relai à Xavier Giannoli qui enquête sur cette affaire peu commune, abracadabrante, et en fait un film. Les critiques sur Internet lui allouent une bonne cote.

Au fait, la fameuse autoroute» où mène-t-elle? Incroyable mais vrai, elle mène nulle part... Par contre, «l'aventure» de Philippe Miller le mènera exactement où vous pensez.

Pour vous en faire une idée, je vous invite à regarder la bande-annonce du film «À l'origine» de Xavier Giannoli.

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Sources: «Giannoli fait peau neuve», par Jérôme Garcin. Article lu sur «BibliObs. nouvelobs.com», accessible ici.
Wikipédia, au mot Caterpilar.
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