}

vendredi 27 novembre 2009

Vu du banc - Guy Foissy. Attali - Finkielkraut - Delerm - Sollers

Vu du banc, livre de Guy Foissy. Paroles d'écrivains: Attali - Finkielkraut - Delerm - Sollers. Dans «Vu du banc», de Guy Foissy (L'Harmattan, 2009), le personnage anonyme, assis sur un banc, regarde passer les gens, regarde passer la vie. Au théâtre: ce personnage est incarné par un comédien qui monologue... à haute voix. Dans la vie: ce pourrait être vous ou moi, assis sur un banc dans un parc (brrr)*, monologuant... ou soliloquant. Dans l'actualité littéraire... et... sportive: assis sur un banc du stade -ou dans un fauteuil devant la télé- Attali, Finkielkraut, Delerm, Sollers regardent le match de football France-Irlande. Mais que voient-ils au juste? Une main! Pas n'importe laquelle... non, messieurs dames, la main de Thierry Henry. Oh! Alors, la «fine fleur de la République des lettres» monologue, si je puis dire ainsi, sur la tragédie française. Et moralise...


Paroles d'écrivains recueillies par David Caviglioli

Jacques Attali: «Nous sommes tous des Irlandais.» David Caviglioli ajoute: «En réalité, il parlait surtout pour lui.»
Alain Finkielkraut: «...chanter une victoire ou pleureur "cum grano salis" en case de défaite.» Quid? Il se serait lamenter, mais avec réserve. Caviglioli nous informe que la locution latine fleurie est tirée de Pline l'Ancien dans «Histoire naturelle.» Il s'agit d'un antidote plus facile à avaler avec un peu de sel. Une peur bleue pourrait aussi aider à l'avaler sans faire le difficile... à ce qu'il me semble.
Philippe Delerm: Il ne comprend pas le refus des institutions à instaurer le contrôle vidéo. «Hier, dans le stade, personne n'a vu la main. En revanche, tous les téléspectateurs ont pu le (sic) voir, presque en direct.»
Philippe Sollers: «Je trouve que c'est beaucoup de bruit pour pas grand chose. Cette affaire prend une dimension disproportionnée. Il suffit d'une anecdote pour que la machine s'emballe (...). L'autre chose, c'est le déluge de morale que ça provoque. On met de la morale partout maintenant.»
La main de la honte! La main de la discorde! Attali rappelle «L'acte inqualifiable de Zidane! Mauvais exemple, etc.
Seul Sollers ajoute à ses propos un zeste de littérature... «Nous vivons à une époque de régression spectaculaire. Mettez "spectaculaire" en italique, en hommage à Debord
Ces écrivains seraient-ils en train de se faire la main pour leur prochain roman? Football, morale et littérature: curieux triangles, tout de même!

Eh bien, retournons vite sur le banc de Guy Foissy pour lire 17 histoires (nommées 17 bancs).
Si un comédien les interprète pour nous: fort bien! Sinon, nous lirons ces 17 histoires nous-mêmes. Elles sont courtes, elles sont «parlantes», pleines d'esprit et d'observations fines.
Sur ce banc, on voit bien des choses, on réfléchit... C'est la vie, quoi! Parmi les histoires que vous pouvez lire ci-après, ma préférée est la «Bougeotte» ou «Douzième banc» (comme on dit douzième chapitre).
«C'est fou ce que les gens bougent. / C'est fou ce que les gens ont envie de bouger. / C'est fou ce que les gens ont besoin de bouger. / Quand je dis les gens.. / Quand on est quelque part il y a comme qui dirait urgence à être ailleurs»

Voici des extraits interactifs de «Vu du banc», de Guy Foissy tirés de Google Livres.



__
*Psitt! Personnellement je me tiendrais debout, en arrière du banc, les mains appuyées sur le dossier pour éviter les... les hémorroïdes. Et ça, juste à penser à Rudy Descars dans «Fanta», «Trois femmes puissantes», de Marie NDiaye.
Illustration: «Miniature 22» Karo Alexanian. Mixte. Oeuvre encadrée. Galerie L'Harmattan, Baie-Saint-Paul (Québec)
Paperblog